Taux de rendement interne (TRI) : comprendre, calculer et interpréter
2 mois de compta offerts
Vous avez un projet d’investissement en tête, un bien immobilier à louer, une machine à acheter ou un produit à développer, mais une question vous bloque : comment savoir si cet investissement sera vraiment rentable ? C’est justement à ce moment-là qu’intervient le taux de rendement interne (TRI), un indicateur clé pour évaluer la performance réelle d’un projet dans le temps, et que votre expert-comptable peut vous aider à interpréter avec précision.
Cependant, entre les formules financières et les tableaux Excel, le TRI peut vite sembler obscur. C’est pourquoi je vais vous aider à comprendre, pas à pas, comment il fonctionne, comment le calculer, et surtout comment l’interpréter pour prendre les bonnes décisions.


- Le taux de rendement interne mesure la rentabilité d’un investissement en tenant compte du temps. Il actualise notamment les revenus futurs pour savoir si le projet crée vraiment de la valeur.
- Il est directement lié à la valeur actuelle nette (VAN), un autre indicateur d’aide à la décision.
- Si le TRI est supérieur au taux de rentabilité que vous exigez, l’investissement est intéressant. Dans le cas contraire, mieux vaut envisager d’autres options : placer votre argent sur un projet moins risqué ou comparer plusieurs alternatives plus rentables.
- Cet indicateur s’utilise aussi bien pour comparer plusieurs projets que pour analyser la performance d’un placement immobilier ou financier.
Voilà tout ce qu'il faut savoir dans les grandes lignes. Maintenant, je vais vous expliquer en détail comment le calculer, l’interpréter et l’utiliser concrètement pour choisir vos investissements en toute confiance.
Taux de rendement interne (TRI) et valeur actuelle nette (VAN) : comprendre les 2 outils d’aide à la décision
Avant d’utiliser le taux de rendement interne pour prendre vos décisions d’investissement, voyons d’abord ce qu’il mesure réellement et comment il s'articule avec la valeur actuelle nette.
Comment interpréter le taux de rendement interne (TRI) ?
Le taux de rendement interne est avant tout un outil d’aide à la décision.
Autrement dit, il répond à une question simple : “Est-ce que ce projet rapporte assez, compte tenu du risque que je prends ?”
En pratique, plus le TRI est élevé, plus le projet est rentable. Mais tout dépend du niveau de risque que vous êtes prêt à accepter.
Pour vous donner quelques repères :
- Pour un particulier, le Livret A sert souvent de référence. Avec un taux d’environ 3 % et aucun risque, il représente le rendement de base sans risque.
- Pour un investissement immobilier, plus incertain, un TRI compris entre 7 et 10 % est généralement considéré comme intéressant.
- Enfin, pour des projets entrepreneuriaux ou industriels, plus risqués, on visera plutôt un TRI entre 15 et 20 %.
Simulateur : Taux de Rendement Interne (TRI)
Comment utiliser la VAN pour arbitrer entre plusieurs projets ?
Le TRI ne dit pas tout. Il vous aide à sélectionner les projets rentables, mais pas forcément à choisir le meilleur. C’est là qu’intervient la valeur actuelle nette (VAN).
La VAN permet de comparer plusieurs investissements entre eux, en calculant la valeur actualisée des flux futurs de chaque projet.
En tant qu’investisseur, vous avez tout intérêt à choisir le projet dont la VAN est la plus élevée, car c’est celui qui crée le plus de valeur pour vous ou votre entreprise.
En résumé, le TRI et la VAN sont deux outils complémentaires :
- La VAN vous dit si un projet crée de la valeur.
- Le TRI vous indique dans quelle mesure il est rentable dans le temps.
En combinant les deux, vous pouvez comparer plusieurs projets, estimer leur rentabilité réelle et prendre des décisions d’investissement plus éclairées.
Pourquoi calculer le taux de rendement interne ?
Maintenant que nous avons défini le TRI, voyons pourquoi il est si utile dans l’évaluation de vos projets d’investissement.
Un indicateur de création de valeur
Le TRI est aussi un outil de pilotage stratégique pour une entreprise.
NB : le coût du capital correspond au taux de rentabilité minimum qu’une entreprise doit atteindre pour satisfaire ses investisseurs et créanciers.
Un outil à utiliser avec discernement
Le TRI est un indicateur puissant, mais il ne doit jamais être le seul critère de décision.
Avant de valider un investissement, vous devez tenir compte de :
- la prise de risque associée au projet ;
- la disponibilité de vos ressources financières ;
- et la stratégie globale de votre entreprise.
Autrement dit, le TRI oriente la décision, mais il ne remplace pas votre jugement en tant qu'entrepreneur.
En bref, le taux de rendement interne vous aide à :
- comparer plusieurs projets d’investissement ;
- évaluer leur création de valeur ;
- et décider lesquels sont les plus rentables selon vos objectifs et votre profil.
Mais comme tout indicateur, il doit être interprété dans son contexte. Un TRI élevé n’est pertinent que si le projet reste réalisable et cohérent avec la stratégie de votre entreprise.
Comment calculer le taux du taux de rendement interne ?
Vous savez désormais à quoi sert le TRI. Voyons maintenant comment le calculer concrètement, étape par étape.
Le principe du calcul
Le TRI correspond au taux d’actualisation qui rend la valeur actuelle nette (VAN) égale à zéro. flux de trésorerie actualisés (vos entrées et sorties d’argent au fil du temps) est exactement égale au montant investi au départ.
En formule, cela donne :
0 = ∑[Flux de trésorerie à la période t / (1 + TRI)t] - Investissement initial
où t représente la période (année 1, année 2, etc.).
Mais pas besoin de sortir votre calculatrice financière. Ce calcul se fait facilement à l’aide de notre simulateur en ligne.
SIMULATEUR CALCUL TRI
Exemple concret :
Rien ne vaut un exemple pour bien saisir la logique.
L’entreprise SGUOD investit 1 000 € dans une nouvelle machine. Grâce à cet achat, elle génère 250 € d’excédent de trésorerie par an pendant 5 ans.
Sur le papier, cela représente 1 250 € de revenus cumulés.
Voici comment se présentent les flux de trésorerie et leur actualisation :
| Année | 0 | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Total |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Dépenses d'investissement | -1000 | -1 000,00€ | |||||
| Excédent de trésorerie générés | 250 | 250 | 250 | 250 | 250 | 1 250,00€ | |
| Flux net de trésorerie | -1000 | 250 | 250 | 250 | 250 | 250 | 250,00€ |
| Valeur actualisée des flux | -1000 | 240,38€ | 231,14€ | 222,25€ | 213,70€ | 205,48€ | 112,96€ |
En appliquant un taux d’actualisation de 4 %, on obtient une valeur actuelle nette (VAN) de 112,96 € :
Cette VAN positive indique que le projet crée un léger surplus de valeur.
En calculant ensuite le taux de rendement interne (TRI) sur ces mêmes flux, on obtient un taux de rendement interne (TRI) de 8 %.
Ce résultat, calculé à l’aide de la fonction TRI d’Excel, correspond au taux pour lequel la VAN devient exactement égale à zéro.
Concrètement, cela signifie que ce projet rapporte en moyenne 8 % par an sur la période considérée.
Pour juger de l’intérêt du projet, il convient de comparer ce TRI au taux de rentabilité exigé (ou coût du capital) :
- si l’entreprise exige un rendement inférieur à 7,9 %, le projet est acceptable ;
- si elle exige un rendement supérieur à 7,9 %, le projet doit être écarté.
Dans le cas présent, avec un taux d’actualisation de référence de 4 % et un risque annoncé comme faible, le projet apparaît rentable : sa VAN est positive et son TRI est nettement supérieur au taux exigé. En conséquence, sauf contrainte particulière (liquidité, capacité, stratégie, risques non intégrés aux flux), l’entreprise aurait plutôt intérêt à réaliser l’investissement qu’à placer sa trésorerie à un rendement comparable au risque.
Quelle est la différence avec le rendement classique ?
Il est important de ne pas confondre le taux de rendement interne avec le taux de rendement classique.
Le rendement classique mesure simplement le rapport entre les revenus générés et le montant investi, sans tenir compte du facteur temps.
Selon le résultat désiré, on retient :
- taux de rendement brut = recettes annuelles / montant de l’investissement ;
taux de rendement net = résultat annuel (produits - charges) / montant de l’investissement.
Pour mieux comprendre, prenons un exemple simple.
L’investisseur RENTA achète un appartement locatif à 100 000 €.
Il perçoit 10 000 € de loyers par an, pour 1 000 € de charges, soit un flux net de 9 000 € par an.
- Le rendement brut est donc de 10 %.
- Le rendement net, de 9 %.
Mais ces calculs ne tiennent pas compte du temps ni de la valeur future du bien. C’est là que le taux de rendement interne (TRI) entre en jeu.
Le TRI intègre plusieurs paramètres :
- l’actualisation des revenus perçus dans le temps ;
- la durée de détention du bien ;
- et le prix de revente anticipé.
Supposons que l’investisseur RENTA conserve son bien pendant 15 ans, puis le revende 70 000 € en année 16.
À titre de comparaison, c’est plus du double du Livret A (3 %), un placement sans risque : le projet immobilier apparaît donc rentable et cohérent, compte tenu du risque pris.
Pourquoi le TRI offre une analyse plus précise ?
Vous l'aurez compris, la prise de décision se basant sur le TRI est donc beaucoup plus précise qu’une décision faisant intervenir uniquement le calcul réalisé au moyen d’un taux de rendement classique.
Pour un investisseur immobilier, le TRI devient donc un outil de sécurisation. Il permet d’évaluer objectivement la performance globale du projet avant de se lancer.
Attention, pour un investissement immobilier, n’oubliez pas d’intégrer le prix de revente estimé dans le calcul.
En résumé, le TRI permet de mesurer la rentabilité réelle d’un projet dans le temps, en tenant compte de la valeur des flux futurs.
Contrairement au rendement classique, il offre une analyse plus complète et plus réaliste, puisqu’il intègre la valeur temporelle de l’argent.
Son calcul n’a rien de complexe. Il vous suffit juste d'utiliser notre simulateur en ligne pour obtenir rapidement le résultat.
Comment fonctionne le TRI pour un projet immobilier ?
Maintenant que vous savez comment calculer et interpréter le taux de rendement interne, voyons comment il s’applique à un cas très courant : l’investissement immobilier.
Car oui, le TRI n’est pas réservé aux grandes entreprises : il s’applique aussi très bien à l’immobilier, qu’il s’agisse d’un achat locatif ou d’un projet patrimonial.
En immobilier, le TRI fonctionne sur le même principe qu’en entreprise. Il prend en compte quatre grands éléments :
- le coût de l’investissement initial, c’est-à-dire le coût d’achat de l’immeuble ;
- les flux de trésorerie générés sur la durée d’exploitation : les loyers perçus, dont il faut déduire les charges, les impôts et les éventuels travaux ;
- le prix de revente anticipé : il est intégré à la fin de la période d’investissement et peut fortement influencer le résultat ;
- le mode de financement : un emprunt augmente mécaniquement le TRI grâce à l’effet de levier, tandis qu’un achat comptant donne un taux plus réaliste mais souvent plus bas.
Avant de vous lancer, prenez toujours le temps de calculer le TRI et de le comparer à celui d’autres placements offrant un niveau de risque similaire.“Mon argent est-il vraiment mieux placé ici qu’ailleurs ?”
Petit conseil Dougs : restez réaliste dans vos hypothèses de revente ou de loyers. Une surestimation fausse rapidement le calcul et peut donner une illusion de rentabilité.
Le taux de rendement interne est un outil précieux pour évaluer la rentabilité réelle d’un investissement. En le maîtrisant, vous pouvez comparer plusieurs projets, mesurer leur performance dans le temps et décider en connaissance de cause où placer votre argent.
Le TRI ne se calcule pas au hasard. Il repose sur la valeur actualisée des flux de trésorerie et s’interprète toujours en lien avec votre objectif de rentabilité et votre tolérance au risque.
En somme, comprendre le TRI, c’est poser les bases d’une gestion d’investissement plus sereine et plus stratégique.
ChezDougs, nos experts vous accompagnent pour analyser vos projets, optimiser vos décisions financières et éviter les erreurs courantes.
FAQ sur le taux de rentabilité interne
Comment calculer le taux de rentabilité interne (TRI) avec une fonction Excel ?
Avec Excel, vous pouvez calculer facilement le TRI grâce à la fonction TRI(valeurs; [estimation]).
L’argument [estimation] est facultatif, mais peut être utile pour obtenir un résultat plus précis.
Concrètement, il suffit de renseigner dans une colonne vos flux de trésorerie anticipés (négatifs au départ, puis positifs).
Par exemple, tapez la formule =TRI(A1:A6) pour connaître automatiquement le taux de rendement interne correspondant à ces flux.
Quelle est la différence entre le taux de rendement interne et le retour sur investissement ?
Le TRI mesure la rentabilité annuelle moyenne d’un investissement en tenant compte de la valeur temporelle de l’argent : autrement dit, il actualise les flux futurs.
Le retour sur investissement, lui, est un ratio simple qui mesure le gain ou la perte totale par rapport au coût initial, sans considérer la notion de temps.
En résumé, le retour sur investissement donne une vision globale, tandis que le TRI permet une analyse plus fine et réaliste dans le temps.
Quelles sont les principales variantes du TRI ?
Il existe plusieurs formes de TRI, selon la manière dont vous financez ou analysez votre projet :
TRI projet : il évalue la rentabilité globale du projet, indépendamment de sa structure de financement.
TRI fonds propres (ou TRI actionnaires) : il mesure la rentabilité pour les investisseurs, en ne tenant compte que des capitaux réellement investis après endettement.
TRI des capitaux investis : il prend en compte l’ensemble des ressources mobilisées, qu’elles proviennent des fonds propres ou de la dette.
Ces variantes permettent d’ajuster l’analyse selon votre profil d’investisseur, votre structure de financement et votre stratégie de diversification des actifs.

Expert-comptable passionné avec une formation en économie et gestion, doté du DSCG et du DEC. Fort de plus de 10 ans d'expérience en cabinet comptable, il a gravi les échelons jusqu'au poste de RAF et Expert-Comptable. Son choix de rejoindre Dougs découle de frustrations avec les éditeurs classiques de logiciels comptables.
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