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Durée de conservation des documents fiscaux

Sarah Jaouani
Sarah Jaouani
Responsable de la comptabilité et cofondatrice
7 min.
DANS CET ARTICLE

Comment gérer efficacement la conservation des documents d’entreprise ? La durée de conservation des documents d’entreprise varie selon leur nature : comptables, fiscaux, sociaux ou commerciaux. Fixée par le code de commerce et le code général des impôts, l’obligation de conservation des documents permet d’assurer la traçabilité des opérations et de se conformer aux exigences légales. Quels documents conserver et pendant combien de temps ? Quels risques en cas de non-respect des délais ? Comment optimiser leur archivage, en version papier ou numérique ?

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La conservation des documents en entreprise : obligations, finalités et durées légales ?

La conservation des documents au sein d'une entreprise constitue une obligation légale essentielle pour assurer la traçabilité des opérations commerciales, fiscales et sociales. Conformément au Code de commerce, les documents doivent être conservés pour une durée minimale fixée par la législation, qui varie selon la nature des documents concernés. Le non-respect de cette obligation, notamment en ce qui concerne les documents fiscaux ou sociaux, peut entraîner des sanctions administratives, financières et pénales.

Pourquoi conserver les documents d’entreprise ?

La conservation des documents clés permet aux entreprises de satisfaire à plusieurs exigences :

  • respect des obligations comptables et fiscales : le code de commerce impose aux entreprises de garder leurs pièces comptables, y compris les livres d’inventaire, les documents fiscaux et les documents sociaux relatifs à la gestion des ressources humaines ; 
  • justification des déclarations fiscales : lors d'un contrôle par l'administration fiscale, il est crucial de pouvoir fournir les documents relatifs aux charges, aux contrats d'acquisition, aux relevés bancaires, ainsi que les déclarations d'impôt sur le revenu et de bénéfices industriels ;
  • preuve en cas de litige : les conseils d'administration, les commissaires aux comptes ou les partenaires commerciaux peuvent exiger la présentation de procès-verbaux, de feuilles de présence et d'autres justificatifs concernant le fonctionnement de la société.

Le non-respect des délais de conservation peut avoir de graves conséquences sur l’entreprise : 

  • mise en demeure de l'entreprise en cas d'absence de documents fiscaux nécessaires pour un contrôle ;
  • augmentation de l'impôt sur le revenu ou du chiffre d'affaires déclaré si les justificatifs ne sont pas fournis ;
  • perte de la personnalité morale si l'entreprise ne peut prouver son fonctionnement et la régularité de ses opérations financières ; restrictions des droits de communication vis-à-vis des autorités.

Et pour les factures : une obligation de conservation de 10 ans

Les entreprises sont tenues de conserver leurs documents commerciaux et fiscaux, y compris les factures, pour une durée de 10 ans, conformément à l'article L225-117 du Code de commerce. Cette exigence s'applique à toutes les factures, qu'elles soient émises ou reçues, indépendamment de la nature de l'activité.

Les motifs justifiant cette période de conservation sont variés :

  • validation des transactions dans le cadre des relations d'affaires avec les clients et les fournisseurs ;
  • conformité aux obligations fiscales et comptables pour la vérification des déclarations de fin d'exercice ;
  • utilisation en cas de litige commercial ou de recours judiciaire en cas de contestation de paiement.

Il est permis de conserver les documents sous forme dématérialisée, à condition que les fichiers électroniques respectent les exigences d'authenticité et d'intégrité établies par l'administration fiscale.

Durée légale de conservation des documents d’entreprise

Le Code de commerce, le Code général des impôts ainsi que les réglementations relatives à la gestion du personnel établissent des durées légales pour la conservation des documents. En vertu du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), les entreprises doivent réviser leurs pratiques de conservation concernant les documents contenant des données personnelles :

  • durée de conservation restreinte : les documents relatifs aux charges et aux employés ne doivent être conservés que pour la période strictement nécessaire ;
  • effacement ou anonymisation : suite à la fin de contrat d’un salarié, les données doivent être supprimées ou anonymisées ;
  • archivage sécurisé : les données sensibles doivent être conservées sur un support papier sécurisé ou sous forme numérique avec un chiffrement adéquat.

Il est donc impératif pour les entreprises d’adapter la conservation de leurs documents essentiels aux nouvelles normes de protection des données, sous peine d’une amende pouvant atteindre 4 % de leur chiffre d'affaires annuel.

Explication des références légales

Le Code de commerce prévoit un délai de conservation minimal de 10 ans pour les documents comptables, garantissant ainsi la transparence financière et permettant aux commissaires aux comptes d'effectuer leurs contrôles.

Le Code général des impôts impose une durée de conservation minimale de 6 ans pour les documents fiscaux, ce qui permet aux autorités fiscales d'exercer leur droit de communication et de vérifier les déclarations d'impôt sur le revenu et de bénéfices industriels.

Le Code du travail exige des entreprises qu'elles conservent les documents relatifs à la gestion du personnel, aux horaires des employés, aux heures d'astreinte et aux régimes de retraite pour une durée minimale de 5 ans.

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Tableau récapitulatif : combien de temps conserver les documents professionnels ?

Documents civils et commerciaux

Contrats et conventions établis dans un cadre commercial5 ans
Échanges commerciaux (courriers et e-mails)5 ans
Documents bancaires (relevés, talons de chèque, etc.)5 ans
Garanties des biens et services destinés aux consommateurs2 ans
Contrats conclus en ligne avec un consommateur (montant ≥ 120 €)10 ans après la livraison ou la prestation
Actes d'acquisition ou de vente de biens immobiliers et fonciers30 ans
Déclarations en douane3 ans

Documents comptables

Registres comptables (livre journal, grand livre, inventaire, etc.)10 ans
Justificatifs comptables (bons de commande, factures clients ou fournisseurs, bons de livraison, etc.)10 ans

Documents fiscaux

Déclarations d'impôt sur le revenu (IR) et impôt sur les sociétés (IS)6 ans
Comptabilité des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), non commerciaux (BNC) et agricoles (BA) en régime réel6 ans
Taxes sur le chiffre d'affaires (TVA et autres taxes indirectes)6 ans
Impôts locaux (taxe foncière, etc.)6 ans
Cotisation foncière des entreprises (CFE) et cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE)6 ans

Documents sociaux (sociétés commerciales)

Statuts de l’entreprise et modifications (actes constitutifs, procès-verbaux d’assemblées générales, etc.)5 ans après leur dernière modification
Registres des procès-verbaux des instances dirigeantes (conseil d’administration, assemblées générales, etc.)5 ans après leur utilisation

Documents relatifs à la gestion du personnel

Registre unique du personnel5 ans après le départ du salarié
Documents liés aux cotisations sociales et à la taxe sur les salaires3 ans
Bulletins de paie5 ans
Contrats de travail, avenants, conventions collectives5 ans après le départ du salarié
Comptes annuels en matière de santé et sécurité au travail5 ans
Documents sur les horaires, jours travaillés, heures d’astreinte1 an
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Archivage des documents : méthodes et outils

Archivage numérique vs papier : quelle est la meilleure solution ?

Les entreprises ont la possibilité d'archiver leurs documents fiscaux et administratifs sous une forme dématérialisée, à condition d'assurer leur authenticité. En cas de litige, l'administration fiscale peut exiger la conservation des documents sur support papier.

La sécurisation des documents est primordiale pour garantir leur intégrité et leur confidentialité. Les risques varient selon la méthode d'archivage choisie :

Archivage papier :

  • risques de perte, d'incendie, d'inondation ou de vol ;
  • nécessité d'un espace de stockage conséquent ;
  • problèmes potentiels d'organisation et d'accessibilité.

Archivage numérique :

  • sécurisation par des protocoles de chiffrement et des accès restreints ;
  • sauvegardes régulières sur des serveurs distants (cloud, centres de données) ;
  • accès facilité grâce à des logiciels de gestion documentaire.

Bonnes pratiques de sécurisation :

  • protéger les documents bancaires, fiscaux et sociaux par des droits d'accès limités ;
  • assurer la traçabilité des accès et des modifications ;
  • établir un plan de reprise d'activité en cas de perte de données.

Avec la dématérialisation progressive des procédures administratives, l'archivage numérique possède une valeur légale équivalente à celle du support papier, sous réserve de respecter certaines conditions :

  • les documents doivent être authentiques, intacts et lisibles ;
  • l'archivage doit se conformer aux normes de l'Article L225-117 du code de commerce et du livre des procédures fiscales ;
  • un document électronique doit être signé numériquement ou conservé dans un système garantissant sa pérennité et son horodatage.

Exemples de documents susceptibles d'être archivés de manière numérique :

  • factures et contrats commerciaux ;
  • bulletins de salaire et dossiers du personnel ;
  • déclarations fiscales et pièces comptables.

Néanmoins, certains documents, tels que les procès-verbaux des conseils d'administration, les documents relatifs aux charges, ou encore les accords de fusion, doivent parfois être conservés en version papier en raison de leur nature officielle.

Bonnes pratiques d’archivage

Organisation et indexation

Un archivage efficace des documents repose sur une organisation méthodique qui permet un accès rapide aux informations :

Classement des documents par catégorie

  • Documents fiscaux (déclarations de TVA, impôt sur le revenu, factures). 
  • Documents sociaux (bulletins de salaire, régimes de retraite, heures supplémentaires).
  • Documents comptables (bilan, compte de résultat, pièces justificatives).
  • Documents bancaires (talons de chèque, contrats de prêt).

Indexation précise pour retrouver rapidement un document

  • Numérotation des fichiers.
  • Adoption d'une nomenclature standardisée.
  • Archivage avec un moteur de recherche interne.

Suivi des durées légales de conservation à l'aide d'un simulateur ou d'un outil automatisé pour éviter de conserver indûment certains documents au-delà de leur durée minimale.

Logiciels de gestion documentaire

L'adoption d'un logiciel de gestion documentaire simplifie l'archivage, la recherche et la protection des documents au sein de l'entreprise. Ces outils offrent les fonctionnalités suivantes :

  • automatisation de la numérisation et de l'organisation des documents ;
  • accès sécurisé aux fichiers grâce à une authentification renforcée ;
  • suivi des modifications avec un historique des accès ;
  • suppression automatique des documents arrivés à leur date limite, conformément aux durées légales de conservation.

Bonnes pratiques

  • Établir un contrat d'acquisition avec des solutions respectant les normes de l'administration fiscale.
  • Effectuer des sauvegardes des données sur plusieurs supports afin de prévenir toute perte de personnalité morale en cas d'incident.
  • Assurer un accès facilité aux commissaires aux comptes et aux services administratifs lors d'un contrôle fiscal.

FAQ sur la conservation des documents fiscaux

Quelle est la durée de conservation des avis d'imposition ?

Les avis d’imposition doivent être conservés pendant une période minimale de 3 ans afin de permettre à l'administration fiscale d'exercer ses droits de communication. En ce qui concerne les documents fiscaux des entreprises, tels que les déclarations de TVA et d'impôt sur le revenu, la durée de conservation s'étend à 6 ans. Les pièces comptables, en particulier celles relatives à la clôture de l'exercice, doivent être conservées pendant 10 ans, conformément à l'article L225-117 du Code de commerce. Une destruction prématurée de ces documents peut entraîner des mises en demeure ou des sanctions lors d'un contrôle fiscal.

Peut-on numériser et détruire les documents papiers ?

Oui, la conservation des principaux documents sous forme dématérialisée est autorisée à condition que la version électronique garantisse leur authenticité, intégrité et lisibilité. Cette option permet une meilleure gestion des archives tout en réduisant les coûts liés au stockage physique. Cependant, certains documents doivent impérativement être conservés sous format papier, notamment les procès-verbaux des conseils d'administration, les documents relatifs aux fusions et les traités de fusion. De même, les conventions de forfait et les documents liés à la propriété intellectuelle nécessitent une conservation des documents originaux afin d’éviter toute contestation sur leur valeur légale.

Quels documents doivent être conservés pendant 10 ans ?

La conservation des principaux documents comptables et fiscaux pendant 10 ans est une obligation légale imposée par le Code de commerce. Parmi ces documents figurent les bilans, les factures, les relevés bancaires associés aux crédits, ainsi que les documents fiscaux nécessaires à la clôture de l'exercice. Cette durée de conservation concerne également les conventions de forfait, les polices d’assurance, et certains documents liés à la propriété intellectuelle. En cas de contrôle, la non-conformité à ce délai de conservation peut entraîner des sanctions administratives et fiscales.

Sarah Jaouani
Sarah Jaouani
Responsable de la comptabilité et cofondatrice
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