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Tout savoir sur l’amortissement et l’immobilisation : définition, calcul et méthode

Émilie Fatkic
Émilie Fatkic
Expert-comptable
9 min.
DANS CET ARTICLE

Quelle est la durée d’amortissement d’une immobilisation dans une entreprise ? Comment calculer l’amortissement d’une immobilisation ? Qu’en est-il des immobilisations en cours ? Comment se déroule l’écriture comptable d’un amortissement ? Au moment de sa création et au fil du temps, une société peut être amenée à acquérir différents biens. Matériel informatique, des ordinateurs, des logiciels, du mobilier, etc. ces dépenses participent à créer son patrimoine. C’est ce que l’on appelle des immobilisations. Le traitement comptable d’une immobilisation est spécifique, que ce soit lors de son acquisition, de sa conservation dans le patrimoine de l’entreprise (amortissements) mais également lors de la cession. Revoyons ensemble tout ce que vous devez savoir sur le sujet des immobilisations et des amortissements ! 

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Quelle est la différence entre amortissement et immobilisation ?

Qu'est-ce qu'une immobilisation ?

Une immobilisation est un bien appartenant à votre entreprise, utilisé sur une longue période, généralement supérieure à un an, et visant à produire des avantages économiques pour celle-ci. Elle fait partie intégrante du patrimoine de l’entreprise.

Il sert à son activité, entre dans la composition de son patrimoine, n’est pas consommé sur un exercice et est destiné à être utilisé de façon durable par l'entreprise. 

Définition : qu’est-ce qu’un amortissement ?

L’amortissement correspond à la diminution de la valeur d’un bien pour votre entreprise, causée par le passage du temps ou par son obsolescence.

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Qu’est-ce qu’un amortissement d’immobilisation et pourquoi le faire ?

L’amortissement d’une immobilisation permet de répartir le coût d’une immobilisation sur sa durée d’utilisation.

La dotation aux amortissements permet d’enregistrer la charge correspondant à la perte de valeur de l’immobilisation sur l’exercice et donc de diminuer le résultat de la société.

Quelles immobilisations types sont soumises à l’amortissement ?

Il existe des immobilisations amortissables et non amortissables.

Les immobilisations non amortissables sont des actifs destinés à être détenus de manière durable et qui ne perdent pas de valeur du fait de leur usage ou du temps qui passe (terrain, marque, fonds de commerce, immobilisation financière, etc.).

Les immobilisations amortissables, quant à elles, se classent en deux grandes catégories :

  • les immobilisations incorporelles ;
  • les immobilisations corporelles.

Les immobilisations incorporelles

Les immobilisations incorporelles augmentent le patrimoine de la société alors qu’elles ne représentent pas des biens palpables (brevet, licence, ordinateur, etc.).

Pour être comptabilisée à l’actif de la société, l’immobilisation incorporelle doit offrir à la société des avantages économiques certains dans le futur et que ces avantages soient durables. Il faut évaluer sa valeur de façon très précise.

Elle est comptabilisée à son coût d’achat comprenant le prix principal ainsi que les frais annexes ou en cas de développement, des coûts directement attribuables à celui-ci.

L’inscription à l’actif permet d’amortir l’immobilisation incorporelle et donc d’étaler la charge liée à son coût sur sa durée d’utilisation.

En général, la durée d’amortissement d’une immobilisation incorporelle est de 5 ans.

Les immobilisations corporelles

Les immobilisations corporelles sont des éléments physiques du patrimoine de l’entreprise, des biens palpables.

En principe, toutes les immobilisations corporelles sont amortissables (exception faite des terrains et des œuvres d’art par exemple). En effet, une perte de valeur existe du fait de leur usage ou du temps qui passe.

On peut donc amortir différents types d’immobilisations corporelles comme les constructions, les agencements, le matériel de transport, le matériel informatique, le matériel industriel, le mobilier, etc.

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Quelle est la durée d’amortissement d’une immobilisation ?

La durée de l’amortissement d’une immobilisation doit refléter la durée réelle de l’utilisation du bien par l’entreprise.

L’administration fiscale a déterminé des durées d’amortissements admises en fonctions du type de bien à amortir :

  • le matériel informatique : 3 ans ;
  • les logiciels : 3 ans ;
  • les brevets : 5 ans ;
  • le mobilier : 10 ans ;
  • le matériel de transport : 5 ans (si véhicule neuf ou à faible kilométrage) ;
  • l’outillage : entre 5 et 10 ans.

L’amortissement d’un bien débute à la date de mise en service de cette immobilisation (date d’acquisition ou de fin de développement), et se termine à la fin de la durée d’usage de ce bien.

Toutefois, certaines dispositions fiscales permettent d’amortir de manière exceptionnelle sur une durée plus courte certaines catégories de biens. Cette possibilité est très encadrée, que ce soit sur la période d’acquisition ou sur les biens éligibles à ce type d’amortissement.

Comment calculer l’amortissement d’une immobilisation ?

Il existe différents types d’amortissements. Les principaux sont :

Calcul et tableau d’amortissement linéaire

Qu'est-ce que la base amortissable ?

La base amortissable correspond à la valeur de référence utilisée par une entreprise pour déterminer les montants d’amortissement d’un bien. Concrètement, elle se calcule en prenant la valeur brute du bien, c’est-à-dire son coût d’acquisition, auquel on ajoute les frais accessoires indispensables à sa mise en service (installation, montage, droits de douane, taxe d’aménagement, etc.), puis on soustrait la valeur résiduelle estimée du bien.

Plan d'amortissement

Mode d'amortissement
Montant de l'immobilisation
Durée d'amortissement (années)
Bien que tous les efforts aient été consentis pour s'assurer que les informations contenues sur nos simulateurs sont correctes, Dougs décline toute responsabilité, légale ou autre, pour toute erreur ou omission.

À quoi sert-elle ?

La base amortissable est un élément central dans le calcul des amortissements, qui représentent la perte de valeur d’un bien due à son utilisation, son vieillissement ou son obsolescence. Une détermination précise de cette base garantit une comptabilité juste et conforme. En effet, le montant annuel des amortissements dépend directement de cette valeur de départ.

Quels sont les éléments constitutifs de la base amortissable ?

La base amortissable se décompose en deux éléments principaux :

  1. le coût d’acquisition du bien.
    Cela inclut le prix d’achat initial ainsi que les dépenses annexes nécessaires pour mettre le bien en état de fonctionner (livraison, installation, configuration, etc.).
  2. La valeur résiduelle du bien.
    Il s’agit d’une estimation de la valeur que le bien pourrait conserver à la fin de sa durée de vie utile. Cette valeur, lorsqu’elle est évaluée de manière fiable, est déduite de la base amortissable pour refléter la perte de valeur réelle du bien.

En combinant ces deux éléments, on détermine la base amortissable du bien, donc le montant des dotations à enregistrer sur chaque exercice.

Comment calculer une annuité d’amortissement ?

Le calcul de l’annuité d’amortissement repose sur une formule simple qui combine deux données essentielles : la base amortissable et le taux d’amortissement linéaire. Pour simplifier, nous excluons ici la valeur résiduelle.

La formule est la suivante :

Le taux d’amortissement linéaire dépend de la durée d’utilisation prévue du bien. Par exemple, pour un bien amortissable sur 5 ans, le taux d’amortissement annuel sera de 20 % (1/5).

Cette méthode permet de répartir uniformément la dépréciation d’un bien sur toute sa durée de vie utile, facilitant ainsi la gestion comptable et fiscale des immobilisations de l’entreprise.

Pour une société qui a son exercice comptable sur une année civile, l’année de l’acquisition de l’immobilisation, l’amortissement est proratisé. Cela signifie que l’amortissement est réduit pour être ajusté afin de ne prendre en compte que la période entre la date de mise en service et celle de la clôture de l’exercice.

La dernière année se trouve donc également ajustée.

Prenons l’exemple d’un matériel amortissable sur 5 ans acquis le 01/07/2021 pour une valeur de 5000€ HT et pour une société qui a son exercice comptable sur une année civile.

Pour rappel, le taux linéaire applicable est de (100/5) % = 20%.

Voici à quoi pourrait ressembler ce tableau d'amortissement :

Date de débutDate de finCalcul amortissementMontant de l'amortissement
01/07/202031/12/20205000*(180/360) *20%500
01/01/202131/12/20215000*20%1000
01/01/202231/12/20225000*20%1000
01/01/202331/12/20235000*20%1000
01/01/202431/12/20245000*20%1000
01/01/202530/06/20255000*(180/360) *20%500
TOTAL5000

L’amortissement d’une immobilisation par composants

Lorsqu’une immobilisation comporte des éléments distincts ayant des valeurs significatives (supérieurs à 500 euros HT) et des durées d’usage différentes, chacun des éléments constituant l’immobilisation est comptabilisé de façon distincte. Un plan d’amortissement est réalisé pour chacun d’eux en fonction de leur durée d’utilisation.

Il s’agit de l’amortissement par composants. Ce type d’amortissement est obligatoire pour certaines immobilisations. C’est le cas notamment des immeubles.

En effet, l’acquisition d’un immeuble fait l’objet d’un enregistrement par composants. Le prix d’acquisition est ventilé en éléments distincts dont la durée d’amortissement est différente (terrain 20% de la valeur du bien non amortissable, gros œuvre 60% amortissable sur 35 ans, agencements intérieurs 15% amortissable sur 10 ans, etc.)

Et qu’en est-il des immobilisations en cours ?

Une immobilisation en cours est une immobilisation qui n’est pas terminée à la clôture de l’exercice et n’est donc pas mise en service. Les travaux non terminés sont ainsi comptabilisés dans un compte d’immobilisation en cours à la clôture de l’exercice, soit pour les coûts engagés (si les travaux sont réalisés par des tiers) soit au coût de production (si les travaux sont réalisés par l’entreprise elle-même).

L’immobilisation en cours n’étant pas mise en service à la clôture de l’exercice, elle ne peut donc pas faire l’objet d’un amortissement.

L’amortissement des cessions d’immobilisation

Lorsque l’entreprise cède une immobilisation, 2 cas peuvent se présenter :

  1. soit l’immobilisation est totalement amortie : dans ce cas la Valeur Nette Comptable (VNC) de l’immobilisation cédée est nulle (valeur immobilisation = montant amorti). Une écriture comptable pour constater la sortie de l’immobilisation est enregistrée et la plus-value éventuelle correspond au prix de vente du bien.
  2. Soit l’immobilisation n’est pas entièrement amortie (VNC différente de zéro). Dans ce cas, une écriture est enregistrée afin de comptabiliser l’amortissement sur l’exercice de cession. Elle correspond au calcul de l’amortissement entre la date d’ouverture de l’exercice de cession et la date de cession de l’immobilisation. Une écriture comptable est enregistrée pour constater la sortie de l’immobilisation. La différence entre la valeur historique de l’immobilisation et les montants amortis jusqu’à la date de cession correspond à VNC. La plus-value éventuelle correspond à la différence entre le prix de vente du bien et cette valeur nette comptable.

Dans le cas où une immobilisation non entièrement amortie serait sinistrée ou volée, l’entreprise pourra enregistrer un amortissement exceptionnel égal au montant de l’immobilisation non encore amortie. Il sortira ensuite cette immobilisation de son patrimoine avec une VNC nulle. 

L’indemnité d’assurance éventuelle sera à comptabiliser dans un compte de production de cession des éléments actifs. Pour le dire plus simplement, c’est le même compte que celui utilisé pour la vente d’une immobilisation.

Comment comptabiliser l'amortissement ?

L’amortissement comptable est enregistré à chaque clôture d’exercice afin de constater la charge représentant la perte de valeur de l’immobilisation. Il permet de diminuer le bénéfice comptable et donc de prévoir le renouvellement de cette immobilisation.

Exemple : écriture d’amortissement d’immobilisation corporelle

On débite 68112 Dotation aux amortissements sur immobilisation

On crédite 281 Amortissements des immobilisations corporelles

Les immobilisations et les amortissements devraient être à ce stade un sujet plus compréhensible pour vous, mais rien ne vaut le conseil d'un cabinet expert-comptable comme Dougs.

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Émilie Fatkic
Émilie Fatkic
Expert-comptable

Entre deux sessions de conseil client, supervision de bilans comptables, management et formation de ses équipes, elle s’adonne à sa passion : la rédaction de contenus. Elle met sa plume et son expertise au service de sujets de fond sur la création d’entreprise et la comptabilité.

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