SASU et chômage : comment cumuler les deux sans perdre vos droits en 2025
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Vous êtes au chômage et vous envisagez de créer votre propre activité ? Vous vous demandez sûrement comment vous lancer sans perdre vos revenus, et surtout, quel statut choisir pour sécuriser au mieux vos ressources financières. Parmi les options possibles, la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) attire beaucoup de créateurs d’entreprise pour sa souplesse et la protection qu’elle offre.
En effet, il est possible de cumuler SASU et chômage, à condition d’en comprendre les règles et les subtilités.
Pour vous aider à y voir plus clair, je vais vous expliquer pas à pas :
- le principe du cumul entre SASU et allocations chômage ;
- les étapes clés pour créer votre SASU tout en conservant vos droits ;
- les aides disponibles ;
- et les bons choix fiscaux pour optimiser votre situation.
Mais avant de plonger dans le détail, faisons un point rapide.


Pour bénéficier du cumul SASU et chômage :
- Commencez par sécuriser vos droits. Attendez d’avoir reçu la notification d’ouverture de vos droits au chômage avant de créer votre SASU. Cela évite tout risque que France Travail considère que vous êtes déjà en activité.
- Ne vous versez pas de rémunération. Tant que vous ne prenez pas de salaire, vos cotisations sociales seront nulles et vous pourrez continuer à percevoir vos allocations chômage.
- Profitez des aides à la création. Vous pouvez bénéficier de dispositifs comme l’ACRE, l'aide à la création et à la reprise d'une entreprise (exonération de cotisations) ou l’ARCE, Aide à la reprise ou à la création d'entreprise (versement en capital de vos droits).
À présent, entrons dans le détail.
Définition : qu’est-ce que le statut juridique SASU ?
Une SASU est une société composée d'un seul associé, qui est aussi, le plus souvent, le président. En d’autres termes, vous êtes à la fois l’associé unique et le dirigeant de votre société.
Sous ce statut, vous bénéficiez du régime social des assimilés-salariés. Vous êtes donc rattaché à la Sécurité sociale comme un salarié classique, ce qui vous assure une bonne protection en cas de maladie, maternité ou retraite.
En revanche, vous ne cotisez pas au chômage, ce qui signifie que vous ne pouvez pas prétendre à l’ARE en cas d’arrêt d’activité.
Cette forme juridique constitue une solution particulièrement adaptée pour les créateurs d’entreprise souhaitant se lancer en limitant les risques. Elle combine protection du patrimoine personnel, simplicité de création et grande liberté de gestion, ce qui en fait un statut prisé des entrepreneurs individuels.
SASU et chômage : est-il possible de cumuler les deux sans perdre vos droits ?
Créer une SASU tout en percevant le chômage, c’est possible ! Ce cumul vous permet de conserver vos allocations tout en développant votre activité.
Et tant que vous ne vous versez pas de salaire, vous n’avez aucune cotisation sociale à payer. Autrement dit, vous faites grandir votre projet, sans charges sociales à débourser !


Comment créer une SASU et toucher les indemnités chômage avec France travail ?
Avant de créer votre SASU, il est important de valider vos droits au chômage auprès de France Travail (anciennement Pôle emploi).
En effet, si vous immatriculez votre société trop tôt, France Travail peut considérer que vous êtes déjà en activité, puisque vous occupez la fonction de président.
Une fois vos droits validés, vous pouvez passer à l'étape suivante :
- rédiger et signer les statuts de votre SASU ;
- déposer le capital social sur un compte professionnel ;
- puis immatriculer votre société auprès du tribunal de commerce.
Ces étapes vous permettent de lancer votre activité en toute sécurité, sans compromettre le versement de vos indemnités chômage.


Comment toucher les allocations-chômage après la création de la SASU ?
Pour conserver l’intégralité de vos allocations-chômage après la création de votre SASU, la règle est simple : ne vous versez pas de rémunération. Car en effet, votre rémunération de dirigeant de SASU est un revenu lié à votre fonction de dirigeant/président de SASU. À ce titre, si vous vous rémunérez, votre ARE est logiquement impacté.
Cela dit, dans certains cas, il peut être intéressant de vous verser une rémunération, notamment parce qu’elle est déductible de l’impôt sur les sociétés (IS). Autrement dit, ce que vous vous versez réduit le bénéfice imposable de votre entreprise, et donc le montant d’impôt à payer. De plus, certaines aides comme l’ACRE permettent de réduire vos cotisations sociales au démarrage.
Si vous décidez de vous verser une rémunération, vous devrez simplement déclarer ces revenus à France Travail. L’organisme ajustera alors le montant de votre ARE en conséquence : vos droits ne disparaissent pas, ils sont simplement étalés dans le temps.
Et les dividendes dans tout ça ? Le cumul du versement des dividendes en SASU avec les allocations chômage est possible, mais il demande de la prudence.
En principe, les dividendes sont considérés comme des revenus du capital et n’affectent donc pas le versement de votre ARE. Cependant, France Travail peut estimer qu’il s’agit d’une rémunération déguisée, surtout si les montants sont importants ou réguliers. Dans ce cas, vos allocations peuvent être réduites ou suspendues.


Les différentes aides accessibles pour cumuler la création d'une SASU et les indemnités chômage
Pour vous aider à lancer votre activité, plusieurs dispositifs existent afin de réduire vos charges, sécuriser vos revenus et faciliter la création de votre entreprise.
Parmi les plus connus, il y a l’ACRE, l’ARCE et l'ARE.
L’ACRE (Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise)
L’ACRE en SASU vous permet de bénéficier d’une exonération partielle de cotisations sociales pendant la première année d’activité. Cette réduction concerne notamment :
- vos assurances maladie, maternité, invalidité, décès ;
- vos prestations familiales ;
- votre assurance vieillesse de base.
Pour en bénéficier, vous devez appartenir à l’une des catégories suivantes :
- demandeur d'emploi indemnisé ;
- demandeur d'emploi non indemnisé inscrit à France Travail depuis plus de 6 mois au cours des 18 derniers mois ;
- bénéficiaire de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) ou du revenu de solidarité active (RSA) ;
- avoir entre 18 ans et moins de 26 ans ;
- avoir moins de 30 ans et être reconnu handicapé ;
- avoir conclu un contrat d'appui au projet d'entreprise (Cape) ;
- créer ou reprendre une entreprise implantée au sein d'une zone urbaine sensible (ZUS) ;
- bénéficier de la prestation partagée d'éducation de l'enfant (PreParE) ;
- être travailleur indépendant ne relevant pas du régime micro-social.
Vous devrez aussi respecter certaines conditions. Pour être éligible, il faut :
- ne pas avoir obtenu l'ACRE dans les 3 années précédentes. Ce délai de 3 ans s’apprécie à compter de la cessation du bénéfice de l’ACRE ;
- exercer le contrôle de la société pendant au moins 2 ans après sa création.
En ce qui concerne l’exonération, elle va dépendre du montant de vos revenus.
- Elle est totale si vos revenus sont inférieurs à 75 % du PASS, soit 35 325 € en 2025.
- Elle devient dégressive lorsque vos revenus se situent entre 75 % et 100 % du PASS, c’est-à-dire entre 35 325 et 47 100 €. Dans cette tranche, seule une partie de vos cotisations est allégée.
- Au-delà de 100% du PASS, soit 47 100 €, vous ne pouvez plus profiter de l’ACRE.
Sachez aussi que la durée de cette exonération est de 12 mois, à compter de la date de début d’activité de votre entreprise.

Astuce : sous bénéficiez de l’ACRE, il peut être stratégique de vous verser une rémunération. Même si cela réduit votre ARE, vous pouvez profiter d'une exonération de cotisations sociales, et votre ARE est repoussée dans le temps. Cela crée des charges sur la société qui vont réduire sa base imposable, et mécaniquement, son impôt sur les sociétés.
L’ARCE (Aide à la reprise ou à la création d’une entreprise)
L’ARCE transforme une partie de vos allocations chômage en capital pour financer votre projet.
- la première moitié à la date d’attribution de l’aide,
- la seconde six mois plus tard, à condition que votre activité soit toujours en cours et que vous n’ayez pas repris un emploi salarié à temps plein.
Cette somme peut donc représenter un coup de pouce important pour financer vos premiers investissements ou sécuriser votre trésorerie.
Pour bénéficier de l’ARCE, vous devez :
- être éligible à l’ARE,
- et avoir obtenu l’ACRE au préalable.
Simulateur : Simulateur ARCE
L’ARE (Allocation de retour à l’emploi)
L’ARE correspond à vos droits au chômage versés tous les mois par France Travail.
Pour la percevoir, vous ne devez plus avoir d'emploi. Vous pouvez ainsi cumuler le maintien de l'ARE (allocation de retour à l’emploi) avec la création d'entreprise. Dans ce cas, le montant versé est plafonné à 60 % de vos droits restants.
Le versement cesse une fois ce plafond atteint. Vous pouvez alors demander la reprise des 40 % de droits non consommés auprès de France Travail.
Cette reprise est possible même si votre activité non salariée se poursuit, mais l’acceptation n’est pas automatique et dépend d’une décision de France Travail.
En revanche, vous ne pouvez pas cumuler l’ARE et l’ARCE en même temps. Vous devez donc choisir entre le maintien mensuel de vos allocations ou le versement en capital via l’ARCE.


En bref, si vous créez une SASU tout en étant au chômage, plusieurs aides peuvent vous donner un vrai coup de pouce :
- L’ACRE : allège vos cotisations sociales la première année et vous aide à démarrer avec moins de charges.
- L’ARCE : transforme une partie de vos allocations en capital pour financer le lancement de votre société.
- L’ARE : vous permet de continuer à percevoir vos droits chaque mois, tant que vous ne vous rémunérez pas.
Conserver le chômage en SASU : le choix entre IR et IS
En tant que président de SASU, vous avez le choix entre deux régimes fiscaux :
- l’IR ;
- ou l’IS.
Ce choix a un impact direct sur votre chômage et la façon dont France Travail évalue vos revenus.
Une SASU à l'IR : un régime peu compatible avec le chômage
À l'IR, l'ensemble du bénéfice réalisé est considéré comme un revenu pour l'associé : c’est votre salaire.
Ainsi, France Travail peut effectuer des vérifications de vos déclarations d'impôts personnelles et vous demander de restituer les sommes que vous avez perçues au titre du chômage. Quand bien même vous n'auriez pas prélevé la trésorerie de l'entreprise pour lui laisser de quoi se développer.
Par ailleurs, vous n'avez pas l'avantage, en SASU au régime de l'IR, de ne pas vous rémunérer pour conserver votre chômage à son montant maximum. Tout l'argent perçu est considéré comme un revenu direct imposé au barème progressif de l'IR, qui fait baisser et peut même mettre une fin à vos allocations chômage.
Le régime fiscal IR est donc fortement déconseillé pour un cumul avec le chômage dans la plupart des cas.


La SASU à l’IS : le choix le plus avantageux
À l’IS, vous décidez librement de votre rémunération ou même choisir de ne pas vous rémunérer. Vous pouvez donc mieux gérer l’équilibre entre votre chômage et les revenus versés par votre entreprise.
En résumé, avec le régime fiscal à l’IR, le bénéfice de votre SASU est considéré comme un revenu personnel. France Travail peut donc estimer que vous percevez un salaire, ce qui entraîne une réduction, voire une suppression de votre ARE.
À l’inverse, en choisissant le régime de l’IS, vous décidez librement de votre rémunération.
En pratique, le régime IS est donc le plus adapté pour cumuler SASU et chômage sans risque de perdre vos droits.
Cumuler SASU et chômage, c’est avant tout une manière de lancer votre activité sereinement, sans perdre votre sécurité financière.
Ce dispositif vous permet de tester, développer et ajuster votre projet tout en continuant à percevoir vos allocations chômage.
Grâce au statut de SASU, vous gardez la main sur votre rémunération et votre fiscalité : tant que vous ne vous versez pas de salaire, vos cotisations sociales sont nulles.
Et avec des aides comme l’ARE, ACRE ou l’ARCE, vous pouvez réduire vos charges ou obtenir un capital de départ pour financer vos débuts.
Chez Dougs, nous aidons les créateurs d’entreprise à structurer leur projet, choisir le bon statut et sécuriser leurs aides.
Si vous souhaitez créer votre SASU, nos experts vous accompagnent pas à pas pour un lancement simple, rapide et 100 % conforme.
FAQ sur la SASU et le chômage
Est-ce qu'un gérant d'EURL/SARL peut percevoir des allocations chômage ?
Oui, c'est possible. Le gérant majoritaire d’EURL ou de SARL peut cumuler son activité avec l’ARE. France Travail applique cependant un calcul spécifique :
- Si vous vous versez une rémunération, votre ARE est réduite en fonction de vos revenus déclarés, dans la limite des plafonds de cumul fixés par France Travail.
- Si vous ne vous versez aucune rémunération, France Travail applique temporairement une retenue forfaitaire basée sur 30 % du PASS, sauf si vous fournissez un justificatif, comme une copie de vos statuts ou un procès-verbal de non-rémunération.
En l’absence de justificatif, Pour un maintien partiel de l'assurance chômage, vous devrez déclarer les revenus de votre activité perçus sous forme de rémunération et faire une actualisation mensuelle sur France Travail.
Comment accéder aux cotisations chômage en SASU ?
Non. Vous ne pouvez pas cotiser au chômage en tant qu’associé-président de SASU.
Pour cotiser au chômage, vous devez avoir un emploi salarié.
Quelle couverture sociale possède le président de SASU ?
Que vous soyez président de SASU au chômage ou non, votre couverture sociale est la même : vous êtes affilié au régime général de la Sécurité sociale.
Bien que non salarié, vous disposez d’un statut social dit “assimilé salarié”. La protection sociale offerte par ce statut est assez proche de celle d’un salarié ordinaire, à l'exception que vous ne cotisez pas au chômage.
Quel statut choisir pour créer son entreprise tout en conservant ses allocations chômage ?
Faites bien attention. Toutes les formes juridiques ne sont pas optimisées à cette situation. En effet, la meilleure option sera souvent la création d’une SASU.
Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle vous permet de ne pas payer de cotisations sociales pendant la durée de l’ARE si vous ne vous versez pas de rémunération. Aussi, en SASU, vous conservez la totalité des droits à l’ARE en l’absence de rémunération.
En SARL/EURL ou encore EI, des retenues peuvent être réalisées sur l’ARE (30%) en attendant un document justificatif de votre non-rémunération.
David est Head of Legal chez Dougs. En français, cela signifie qu’il pilote le département juridique du cabinet, endosse la casquette de référent technique et garantit l’évolution du service.
En savoir plus

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