Tout savoir sur l'imposition des dividendes en entreprise
Vous percevez des dividendes ou envisagez d’en distribuer et vous vous interrogez sur leur imposition ? Que vous soyez dirigeant d’entreprise, associé ou actionnaire, comprendre la fiscalité des dividendes est essentiel pour optimiser vos revenus et éviter les mauvaises surprises.
Mais comment fonctionne l’imposition des dividendes en 2025 ? Quelle est la différence entre la Flat Tax (30 %) et le barème progressif avec abattement de 40 % ? Comment déclarer ses dividendes et quelles stratégies permettent de réduire la pression fiscale ?
Dans cet article, nous vous expliquons en détail les règles de l'imposition des dividendes, les obligations fiscales à respecter, ainsi que les meilleures pratiques pour optimiser votre fiscalité en toute légalité.


Qu’est-ce qu’un dividende ?
Un dividende correspond à une partie des bénéfices qu’une société décide de reverser à ses associés. Ces sommes proviennent du résultat net et des réserves, et leur distribution est votée en assemblée générale.
Distribution des dividendes selon l’ancienneté de la société
Premier exercice
Aucune distribution d’acomptes sur dividendes n’est possible. Les dividendes ne peuvent être versés qu’après la clôture du premier exercice. Seul le résultat net, après affectation d’une quote-part à la réserve légale, peut être distribué. Le solde en réserve non distribué sera inscrit en report à nouveau.
À partir du deuxième exercice
En plus du résultat net de l’exercice clôturé, les dividendes peuvent être prélevés sur les réserves accumulées et le report à nouveau, inscrits au bilan de l’entreprise. Ces fonds proviennent des bénéfices non distribués des exercices précédents.
Obligations fiscales liées à la distribution des dividendes en SAS et SASU
Prélèvement fiscal sur les dividendes
Lorsqu’une SAS ou une SASU procède à une distribution des dividendes, elle est tenue d’appliquer un prélèvement obligatoire avant leur versement aux associés. Ce prélèvement inclut :
- les prélèvements sociaux : 17,2 % du montant des dividendes ;
- le prélèvement forfaitaire non libératoire (PFNL) : 12,8 %, représentant un acompte sur l'impôt sur le revenu.
Ce taux global de 30 % est appelé Flat Tax et s’applique par défaut à toutes les personnes résident français percevant des dividendes.
Dispense de prélèvement : conditions et démarche
Dans certains cas de figure, les associés peuvent demander une dispense temporaire du prélèvement de 12,8 % s’ils remplissent les conditions suivantes :
- revenu fiscal de référence pour l’année N-2 inférieur à 50 000 € pour un contribuable célibataire, veuf ou divorcé ;
- revenu fiscal de référence inférieur à 75 000 € pour un foyer fiscal soumis à une imposition commune.
La demande doit être faite avant le 30 novembre de l’année précédant la distribution des dividendes, avec une attestation sur l'honneur fournie à la société du respect de ces conditions.
Attention tout de même, cela ne veut pas dire que vous êtes exonéré de cet impôt. En effet, il faudra alors payer ce montant suite à votre déclaration d’impôt sur le revenu.
Déclaration et obligations comptables
L’entreprise doit effectuer plusieurs démarches auprès de l’administration fiscale :
- une déclaration de revenus de Capitaux Mobiliers (aussi appelée déclaration 2777) à déposer au moment du versement des dividendes ;
- une déclaration récapitulative des opérations sur valeurs mobilières et revenus de capitaux mobiliers (aussi appelée Imprimé Fiscal Unique (IFU) à déposer avant le 15 février l’année suivante le versement (N+1) ;
- inscription des comptes de l'exercice dans la comptabilité pour justifier l’affectation du résultat.
Les pénalités (10%) s'appliquent presque automatiquement en cas de retard dans les déclarations
Imposition des dividendes dans un Plan d'Épargne en Actions (PEA)
Le PEA est un dispositif permettant d’investir dans des actions détenues en bénéficiant d’une imposition allégée sous certaines conditions.
Absence de retrait : exonération d’impôt
Si vous conservez vos bénéfices dans votre PEA sans effectuer de retrait avant 5 ans, les dividendes et plus-values sont exonérés d’impôt sur le revenu. Toutefois, les prélèvements sociaux (17,2 %) seront dus..
Retrait avant 5 ans : taxation immédiate
Si un retrait est effectué avant 5 ans, le PEA est clôturé et :
- les gains réalisés depuis l’ouverture sont imposés à 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu ;
- les prélèvements sociaux de 17,2 % s’appliquent.
Retrait après 5 ans : exonération fiscale
Après 5 ans, les dividendes et plus-values sont exonérés d’impôt sur le revenu, mais les prélèvements sociaux de 17,2 % sont eux, dus.
Cas des titres non cotés
Pour les titres non cotés détenus via un PEA, les dividendes sont exonérés jusqu'à 10 % de la valeur du placement. Au-delà, ils sont soumis au PFNL (12,8 %) et aux prélèvements sociaux (17,2 %).
Résumé des taux d’imposition dans un PEA
Situation | Impôt sur le revenu | Prélèvements sociaux |
---|---|---|
Aucun retrait | Exonéré | Exonéré |
Retrait avant 5 ans | 12,8 % | 17,2 % |
Retrait après 5 ans | Exonéré | 17,2 % |
Titres non cotés (>10 %) | 12,8 % | 17,2 % |
Respecter ces règles permet d’optimiser la fiscalité sur les dividendes perçus via un PEA.
Comment sont imposés les dividendes pour les associés ou actionnaires de SASU/SAS ?
Comme indiqué précédemment, les dividendes sont considérés comme des revenus de capitaux mobiliers et sont soumis à l’impôt sur le revenu selon deux modes d’imposition :
- le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) – Flat Tax (30 %)
- l’imposition au barème progressif avec abattement de 40 %
1. La Flat Tax (PFU) : l'option par défaut
Depuis 2018, les dividendes en SASU et SAS sont, par défaut, soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), aussi appelé Flat Tax, qui représente 30 % du montant brut des dividendes, répartis ainsi :
- impôt sur le revenu : 12,8 % ;
- prélèvements sociaux : 17,2 %.
Contrairement au barème progressif, ce régime d'imposition ne permet ni abattement ni déduction de la CSG. La taxe est directement prélevée par la société lors de la distribution des dividendes et versée à l’administration fiscale.
2. L’option pour le barème progressif : intéressant sous conditions
Les associés ou actionnaires peuvent choisir d’intégrer leurs dividendes dans le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Cette option s’exerce lors de la déclaration d’impôt sur le revenu et concerne tous les revenus éligibles de l’année.
Sous ce régime :
- abattement de 40 % appliqué sur le montant brut des dividendes ;
- prélèvements sociaux (17,2 %) toujours dus ;
- CSG partiellement déductible : 6,8 % de la CSG peut être déduite du revenu imposable l’année suivante.
Exemple concret
Pour 10 000 € de dividendes bruts :
- après abattement de 40 % : 6 000 € soumis à l’impôt sur le revenu ;
- prélèvements sociaux : 1 720 € (10 000 € × 17,2 %) ;
- CSG déductible : 116,96 € récupérables l’année suivante.
Comment sont imposés les dividendes pour les associés de EURL/SARL ?
Les dividendes d'une EURL sont également soumis à des cotisations sociales si la part distribuée dépasse 10 % du capital social, des primes d'émission et des sommes versées en compte courant d'associé.
Jusqu'à 10 % du capital social, les dividendes ne sont pas soumis aux cotisations sociales, mais restent soumis aux prélèvements sociaux de 17,2 %.
Au-delà de 10 % de ce montant, les dividendes sont assujettis aux cotisations sociales, environ 45 %.
Comment déclarer les dividendes perçus ?
Lors de la déclaration des dividendes dans le cadre de l’impôt sur le revenu, la procédure diffère selon le mode d’imposition choisi :
- option Flat Tax (PFU - 30 %)
Vous devez déclarer le montant brut des dividendes, sans abattement.
- option Barème Progressif
Vous déclarez aussi le montant brut, mais l’administration fiscale applique automatiquement l’abattement de 40 % avant taxation.
Attention : cette option n’est à demander que sur la déclaration d’impôt sur le revenu (formulaire 2042). Sur la déclaration 2777, l’imposition est automatiquement et obligatoirement à la Flat Tax.
Pour éviter toute erreur ou retard, mieux vaut se faire accompagner par un expert en fiscalité des entreprises ou un expert-comptable, notamment pour la déclaration des revenus de capitaux mobiliers et l'affectation du résultat.
Par ailleurs, il est essentiel d’anticiper l’impact fiscal des dividendes sur le compte courant des associés, en particulier pour les gérants majoritaires de SARL qui doivent prendre en compte l'impact des dividendes sur leurs revenus globaux.
Dans un premier temps, il convient de s’assurer que l’entreprise dispose d’un excédent suffisant pour distribuer des dividendes, tout en respectant les obligations fiscales et sociales. En cas de dissolution, le traitement des dividendes peut également impliquer un boni de liquidation, soumis à une fiscalité spécifique.
Enfin, le versement d’un acompte sur dividendes est une pratique qui peut permettre d’optimiser la gestion financière, mais elle doit être réalisée dans le respect des règles fiscales en vigueur.
Suivez 18 actions de cette checklist et optimisez dès maintenant votre tréso !

Comment déclarer les dividendes d’une société dans Dougs ?
Revenons maintenant aux 2 options.
Comment faut-il faire dans DOUGS au moment de l’assemblée générale qui décide de la distribution des dividendes.
1ère possibilité : payer le PFNL (Flat Tax) à la source
Votre société paie la Flat Tax à la source. Il n’y aura plus rien d’autre à payer.
Pour cela, c’est extrêmement simple, il vous suffit de laisser la case “Je souhaite être exonéré du prélèvement forfaitaire sur les revenus distribués” sur “Non”.
Mais attention, il faudra quand même déclarer ces dividendes sur votre prochaine déclaration d’impôt sur le revenu.
2ème possibilité : demander une dispense de PFU
Vous pouvez également demander une dispense de PFU sur vos dividendes. Cependant, votre revenu fiscal de référence de votre dernier avis d’imposition doit être inférieur à 50.000 € pour un célibataire ou 100.000 € pour une declaration commune.
Pour cela, il vous faudra cocher “Oui” sur la case “Je souhaite être exonéré du prélèvement forfaitaire sur les revenus distribués”.
FAQ "Tout savoir sur l'imposition des dividendes en entreprise"
Quels dividendes sont éligibles à l'abattement de 40% ?
Si vous optez pour le barème progressif, vous profitez d’un abattement de 40 % sur les dividendes versés par une société soumise à l’impôt sur les sociétés (IS).
Comment ne pas payer d'impôt sur dividende ?
Même s’il est difficile d’échapper totalement à l’impôt, certaines stratégies permettent d’optimiser la fiscalité des dividendes :
- ouvrir un PEA : si vous investissez dans des actions détenues via un PEA, vous ne paierez pas d’impôt sur les dividendes après 5 ans, seuls les prélèvements sociaux (17,2 %) resteront dus ;
- demander une dispense de PFNL: si votre revenu fiscal de référence est inférieur à 50 000 € (pour une personne seule) ou 100 000 € (pour un couple marié ou pacsé), vous pouvez demander à être dispensé temporairement du prélèvement forfaitaire de 12,8 %. La demande doit être faite avant novembre de l’année N-1;
- réinvestir les bénéfices : plutôt que de se verser des dividendes, il peut être plus intéressant d'affecter une partie des bénéfices en réserve ou sous forme de primes d’émission qui sera imposé comme votre rémunération.
PEA c'est quoi ?
Le Plan d'Épargne en Actions (PEA) est un outil qui permet d’investir en bourse avec un avantage fiscal. Les dividendes et plus-values générés dans un PEA sont exonérés d’impôt sur le revenu si aucun retrait n’est effectué avant 5 ans. Seuls les prélèvements sociaux restent dus. Ce mode de détention est souvent recommandé pour les entrepreneurs individuels ou les investisseurs souhaitant maximiser la rentabilité de leurs revenus de capitaux mobiliers.
Comment sont imposés les dividendes ?
Il existe deux façons de déclarer les dividendes, selon ce qui est le plus avantageux pour vous :
1- la Flat Tax (Prélèvement Forfaitaire Unique - 30 %)
- 12,8 % d’impôt sur le revenu.
- 17,2 % de prélèvements sociaux.
- La société retient directement ces taxes au versement des dividendes, mais attention vous devrez tout de même déclarer ces montants sur le formulaire 2042.
2- le barème progressif de l’impôt sur le revenu
- Abattement de 40 % sur les dividendes avant imposition .
- Intéressant si votre tranche d’imposition est faible.
- Vous continuez à payer 17,2 % de prélèvements sociaux, mais une partie de la CSG est déductible.
- Pour bénéficier de l’imposition au barème progressif, il vous suffira de cocher la case 2OP sur votre déclaration d’impôt sur le revenu.
Simulateur PFU ou barème progressif ?
Si vous vous demandez quelle option choisir pour vos dividendes, voici quelques repères :
- si votre taux d’imposition est inférieur à 14 %, opter pour le barème progressif avec abattement peut être plus intéressant ;
- si votre taux d’imposition dépasse 30 %, mieux vaut choisir la Flat Tax, qui offre une taxation plus simple et immédiate ;
- si vous avez des enfants mineurs ou une situation fiscale spécifique, il peut être utile de consulter un expert pour optimiser la déclaration des dividendes.

Maha est directrice des opérations. Chez Dougs, elle pilote le pôle formation des comptables et assure la coordination des opérations entre les différents services, garantissant une fluidité et une efficacité optimale.
En savoir plus