Croissance externe : tout ce qu'il faut savoir pour réussir
Face à une concurrence accrue et des marchés en constante évolution, les entreprises doivent trouver des moyens efficaces pour assurer leur développement. La croissance externe s’impose comme une solution stratégique pour celles qui souhaitent accélérer leur expansion sans dépendre uniquement de leur progression interne. Cependant, elle implique aussi des défis à anticiper. Pourquoi choisir une activité par croissance externe ? Quels sont les enjeux et précautions à prendre pour réussir ? On vous dit tout dans cet article.


Définition : qu'est-ce qu'un facteur de croissance externe ?
La croissance externe consiste à développer une entreprise en intégrant d'autres structures ou en nouant des partenariats. Plusieurs modalités permettent d'atteindre cet objectif, chacune adaptée à des besoins spécifiques.
- Acquisition d’une entreprise : consiste à racheter une société.
- Fusion avec une autre société : celle-ci implique l'union de deux entités distinctes pour créer une structure unique.
- Prise de participation : dans cette modalité, une entreprise investit dans le capital d'une autre, sans nécessairement en prendre le contrôle total. Cette méthode permet à l’investisseur d'influencer les décisions stratégiques tout en conservant une gestion opérationnelle indépendante, en fonction du pourcentage de participation. L'entreprise peut être actionnaire minoritaire (si sa part est inférieure à 50 %) ou majoritaire (si sa part dépasse 50 %).
- Joint-venture et partenariats stratégiques : ceux-ci reposent sur la collaboration entre deux entreprises, qui restent indépendantes, pour mener à bien un projet commun.
La croissance externe horizontale et la croissance externe verticale
Pour répondre à des objectifs stratégiques spécifiques, les entreprises peuvent choisir différentes formes de croissance externe.
Croissance horizontale
La croissance externe horizontale se produit lorsqu'une entreprise acquiert ou fusionne avec d'autres entreprises opérant dans le même secteur d'activité, sur des marchés similaires.
Croissance verticale
La croissance externe verticale intervient lorsque l'entreprise cherche à contrôler toute ou une partie de la chaîne de production en rachetant des fournisseurs (croissance en amont) ou des distributeurs (croissance en aval).
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Croissance externe ou organique/interne ?
La croissance externe et la croissance organique sont deux approches distinctes pour développer une entreprise. Tandis que la croissance externe repose sur des moyens extérieurs, la croissance interne se fonde sur l’utilisation des ressources internes de l'entreprise pour générer une expansion. Celles-ci incluent souvent les investissements dans les ressources humaines, l’augmentation des capacités de production ou l'optimisation des processus.
Ces deux stratégies ne sont pas opposées et peuvent être combinées selon les besoins spécifiques de l'entreprise.
Comment réussir sa croissance externe ? Les étapes à suivre
Une stratégie de croissance externe réussie repose sur plusieurs étapes clés.
1ʳᵉ étape : définition du projet
L'entreprise doit avant tout définir clairement son projet d’acquisition. Cette étape inclut l’analyse des objectifs à atteindre, des synergies recherchées et des ressources disponibles. L'entreprise doit notamment préciser les savoir-faire, les expertises et les clientèles qu’elle souhaite acquérir, ainsi que la zone géographique et la taille des entreprises qui correspondent le mieux à ses besoins.
2ᵉ étape : recherche des cibles
Une fois le projet d’acquisition défini, l’étape suivante consiste à la recherche de cibles. Il s'agit d'identifier les entreprises susceptibles d’être acquises. Pour ce faire, plusieurs méthodes sont disponibles, selon le degré d’implication de l’entreprise dans la recherche.
Réseaux de cabinets spécialisés (M&A)
Les cabinets spécialisés en fusions et acquisitions, ou M&A possèdent un large réseau de contacts et d’opportunités, souvent issues de plateformes spécialisées comme Bpifrance, Fusacq ou Cession PME, mais également d’opportunités « cachées », non encore officiellement mises sur le marché.
Ces cabinets facilitent aussi les premières rencontres entre vendeurs et acheteurs.
Recherche directe par l’entreprise
Certaines entreprises choisissent de mener cette recherche de manière proactive. Elles identifient directement les sociétés potentielles via des bases de données d’entreprises, des recherches par codes NAF ou des recherches Google. Cette approche permet d'entrer en contact directement avec les dirigeants des entreprises ciblées pour sonder leur intérêt à un rapprochement.
Bien que plus chronophage, cette méthode peut offrir une approche plus personnalisée et flexible.
3ᵉ étape : due diligence et évaluation financière
Une fois la/les cibles identifiées, l’étape de due diligence devient incontournable. Ce processus d’audit approfondi permet d'analyser en détail les aspects financiers, juridiques, opérationnels et commerciaux de l'entreprise cible. Il permet de vérifier la véracité des informations, d’identifier les risques potentiels et de valider la valorisation de l’entreprise cible.
Ce n'est qu'après une évaluation rigoureuse que l’on peut déterminer la juste valeur de l’acquisition.
4ᵉ étape : négociation et structuration de l’opération
Les négociations incluent la discussion sur le prix d'achat, les modalités de paiement, et les conditions contractuelles, telles que les garanties proposées par le vendeur. La structuration de l’opération doit tenir compte des aspects fiscaux et juridiques, afin d’optimiser la transaction et d’assurer sa sécurité pour les deux parties. Une négociation claire et bien encadrée permet d’éviter toute ambiguïté lors de la finalisation de l’accord.
5ᵉ étape : intégration post-acquisition
L’intégration des deux entités doit permettre d’harmoniser les processus, de fédérer les équipes et de déployer des actions permettant de maximiser les synergies créées. Elle inclut l’alignement des cultures d’entreprise, l’intégration des systèmes d’information et l’optimisation des ressources.
6ᵉ étape : suivi et maximisation des synergies
Pour finir, l'entreprise doit effectuer un suivi rigoureux afin d’évaluer continuellement les résultats et d’ajuster les stratégies en fonction des performances. Ce suivi permet aussi d'identifier rapidement les problèmes d’intégration, de les résoudre et d’éviter les risques liés à une mauvaise planification.
Stratégie de développement par croissance externe : quels sont les avantages ?
La stratégie de croissance externe offre plusieurs avantages essentiels pour une entreprise.
Accélération du développement
L’acquisition, la fusion ou la prise de participation permet d'augmenter rapidement les effectifs, les parts de marché et le chiffre d’affaires, bien plus vite qu'avec une croissance interne.
Optimisation des coûts
Cette stratégie permet de réaliser des économies d’échelle dans des délais très courts, grâce à l’optimisation des coûts de production et d'administration.
Accès à de nouveaux marchés
L’entreprise peut facilement se développer en France et à l’international, tout en diversifiant ses secteurs d’activité, ce qui diminue la dépendance à un marché ou produit spécifique.
Réduction des risques financiers
La diversification des activités réduit la vulnérabilité de l’entreprise face aux fluctuations d'un seul secteur ou produit.
Renforcement de la compétitivité
En fusionnant ou en acquérant une autre société, l’entreprise renforce instantanément son avantage concurrentiel et sa position sur le marché.
Acquisition de nouvelles compétences et savoir-faire
L’acquisition de nouvelles ressources et compétences permet à l’entreprise d’améliorer son offre de produits ou de services et d’élargir ses opportunités de développement.
Quelles sont les limites de la croissance externe ?
La stratégie de croissance externe, bien que porteuse de nombreux avantages, comporte aussi des défis et des obstacles à surmonter.
Intégration complexe
L'un des plus grands défis de la croissance externe est l'intégration des deux entreprises. Des différences culturelles, organisationnelles et opérationnelles peuvent générer des tensions, des conflits internes et une démotivation des équipes. Si l’intégration n’est pas bien gérée, ça peut nuire à la performance globale et freiner les synergies attendues.
Impact financier
Les opérations de croissance externe sont souvent coûteuses. L’acquisition ou la fusion entraîne des dépenses considérables, incluant le rachat des actions et le financement par endettement. Cette méthode peut mettre l'entreprise sous pression financière et limiter sa flexibilité, surtout si les bénéfices attendus ne se réalisent pas.
Conflits culturels
Les différences de valeurs, de pratiques managériales et de modes de communication peuvent générer des conflits au sein des équipes après la fusion. Ces tensions nuisent à la cohésion et à la collaboration, ralentissant ainsi le processus d'intégration et diminuant la motivation des salariés.
Perturbation des opérations
L’intégration de deux entreprises peut perturber la continuité des opérations. Les processus, outils et technologies différents d’une entreprise à l’autre peuvent rendre difficile l’harmonisation des activités. Cette transition peut affecter la rentabilité à court terme et entraîner des coûts imprévus.
Mauvaise évaluation de la cible
Une mauvaise évaluation de la société cible est un risque courant dans la croissance externe. Une acquisition basée sur une surévaluation de l’entreprise achetée peut entraîner des dépenses excessives par rapport à la valeur réelle de l’entreprise, impactant ainsi le retour sur investissement (ROI) et la viabilité de l’opération.
Qui est concerné par la croissance externe ?
La croissance externe est une stratégie de développement adaptée aux entreprises de toutes tailles.
Pour les TPE, PME, ETI et Grands Groupes, le rachat d’entreprises devient une option de plus en plus privilégiée. Une étude de Bpifrance menée en septembre 2022 révèle que 65 % des dirigeants de PME considèrent la croissance externe comme essentielle au développement de leur entreprise, contribuant même à sa pérennité à long terme.
Exemples de réussite de croissance externe
Disney et Pixar : en 2006, Disney a racheté Pixar pour 7,4 milliards de dollars, une acquisition stratégique visant à renforcer son leadership dans le secteur de l'animation. Ce rachat a permis à Disney d’accéder à des licences populaires comme Toy Story et Monsters, Inc., tout en bénéficiant du savoir-faire technologique et créatif de Pixar, consolidant ainsi sa position dominante dans le domaine du divertissement.
Google et YouTube : en 2006, Google a acquis YouTube pour 1,65 milliard de dollars. Cette acquisition a permis à Google de s'imposer sur le marché de la vidéo en ligne, un secteur en pleine expansion. YouTube est devenu une source importante de revenus publicitaires pour Google, tout en renforçant sa présence dans le domaine du contenu multimédia.
FAQ sur la croissance externe
Qu'est-ce que la croissance interne et externe ?
La croissance interne désigne l'expansion d'une entreprise par ses propres moyens, comme l'augmentation de la production ou l'élargissement de son offre.
La croissance externe implique une expansion via des acquisitions, fusions ou prises de participation dans d'autres entreprises.
Pourquoi faire de la croissance externe ?
La croissance externe permet à un dirigeant de gagner rapidement en parts de marché, de diversifier ses activités, d'accéder à de nouvelles compétences ou encore de réduire les risques liés à la dépendance à un seul produit ou marché.
Comment financer une activité par croissance externe ?
Un dirigeant peut financer une croissance externe par endettement bancaire, en émettant des actions nouvelles, ou en utilisant des fonds propres. Le financement peut aussi passer par des partenariats financiers ou des levées de fonds.
Quels sont les principaux risques d’une acquisition ?
Les risques incluent des difficultés d'intégration, des risques financiers liés au coût de l'opération, des conflits culturels et une surévaluation de la cible, pouvant mener à un faible retour sur investissement.
Quels conseils pour éviter les erreurs courantes en croissance externe ?
Un dirigeant doit bien définir ses objectifs stratégiques, réaliser une due diligence approfondie et préparer l'intégration en amont. Il est essentiel de bien évaluer les synergies et de ne pas sous-estimer les défis d'intégration.
Entre deux sessions de conseil client, supervision de bilans comptables, management et formation de ses équipes, elle s’adonne à sa passion : la rédaction de contenus. Elle met sa plume et son expertise au service de sujets de fond sur la création d’entreprise et la comptabilité.
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