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Entreprise en difficulté : comment redresser la barre ?

Entreprise en difficulté : comment redresser la barre ?

Faire face à une situation de difficulté financière peut être déroutant pour tout dirigeant d'entreprise. D’une trésorerie très tendue due à un contexte compliqué à l'incapacité de répondre à l'exigibilité des dettes, les défis sont nombreux. Toutefois, des solutions existent pour redresser la barre dans une entreprise en difficulté. Que ce soit via l’analyse de l'état des lieux à la mise en place de procédures de redressement judiciaire, il est possible de retrouver une stabilité financière. Abordons ensemble ces mécanismes de soutien et de reprise pour les entreprises en difficulté.

Quels sont les signes d'une entreprise en difficulté ?

Les premiers signes d'une entreprise en difficulté peuvent être discrets et demandent une attention particulière. D'une baisse du chiffre d'affaires à un retard dans la production ou des paiements, ces indices doivent vous alerter en tant que dirigeant :

  • Le manque de liquidités est un signe majeur de difficulté financière. Un solde de trésorerie négatif ou une incapacité à payer les factures à temps reflète souvent une situation de crise.
  • La perte d'un client majeur peut également avoir un impact significatif sur la situation financière de l'entreprise, surtout si celle-ci ne dispose pas d'une base client diversifiée.
  • Une augmentation des coûts de production sans une hausse correspondante du chiffre d'affaires peut indiquer une inefficacité opérationnelle.
  • Enfin, un ratio d'endettement élevé peut signaler que l'entreprise a du mal à gérer sa dette. Un endettement élevé peut entraver la capacité de l'entreprise à investir dans son développement.

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Les procédures collectives : une solution à envisager ?

Avant de recourir à ces procédures collectives, vous avez la possibilité d’appliquer des mesures préventives, le mandat ad hoc et la procédure de conciliation : 

  • Le mandat ad hoc consiste à solliciter en justice la désignation d'un mandataire, chargé de faciliter les négociations pour rééchelonner vos dettes ;
  • Quant à la conciliation, elle implique de saisir le président du tribunal pour qu'il désigne un conciliateur. Ce dernier aura pour mission de trouver un accord avec vos créanciers afin de maintenir votre activité.

Lorsqu'une entreprise est confrontée à des difficultés financières insurmontables, les procédures collectives peuvent être une voie à envisager. Ces procédures, encadrées par la loi, visent à aider l'entreprise à surmonter ses problèmes financiers et à reprendre une activité économique normale.

Il existe trois types de procédures collectives, selon la gravité des difficultés rencontrées par l'entreprise :

  • La procédure de sauvegarde est mise en place lorsque l'entreprise rencontre des difficultés qu'elle ne peut pas surmonter seule, mais qu'elle n'est pas encore en cessation de paiements. L'objectif est de mettre en place un plan de redressement économique et financier.
  • Le redressement judiciaire est déclenché lorsque l'entreprise est en cessation de paiements depuis moins de 45 jours, mais qu'il existe une possibilité de redressement.
  • La liquidation judiciaire intervient lorsque l'entreprise est en cessation de paiements et qu'il n'existe aucune perspective de redressement.

Ces procédures ont pour but de protéger l'entreprise, ses créanciers et ses salariés. Elles sont mises en œuvre sous le contrôle d'un mandataire judiciaire désigné par le tribunal.

La procédure de sauvegarde

La procédure de sauvegarde est conçue pour les entreprises qui rencontrent des difficultés financières mais qui ne sont pas encore en cessation de paiements. Elle permet à l'entreprise d'élaborer un plan de sauvegarde qui a pour objectif :

  • la poursuite de l'activité économique ;
  • le maintien des emplois ;
  • et l'apurement du passif.

Cette procédure est mise en place sous le contrôle d'un juge-commissaire, nommé par le tribunal de commerce, qui veille à la protection des intérêts de tous les intervenants. Notez que pour être éligible, l'entreprise doit justifier de difficultés qu'elle n'est pas en mesure de surmonter seule.

Redressement judiciaire : comment ça marche ?

Le redressement judiciaire est une procédure légale destinée à aider une entreprise en cessation de paiements à se rétablir tout en protégeant les intérêts des créanciers. Cette procédure comprend plusieurs étapes :

  • Déclaration de cessation des paiements : Lorsque l'entreprise ne peut plus payer ses dettes avec son actif disponible, elle doit déclarer sa situation au tribunal compétent.
  • Période d'observation : Après la déclaration, une période d'observation est généralement instaurée. Pendant ce temps, l'entreprise continue son activité sous le contrôle d'un administrateur judiciaire.
  • Élaboration d'un plan de redressement : L'administrateur judiciaire travaille avec l'entreprise pour établir un plan viable visant à rembourser les dettes et à assurer la pérennité de l'entreprise.
  • Validation du plan par le tribunal : Si le tribunal approuve le plan, l'entreprise met en œuvre les mesures de redressement. Le processus peut impliquer des rééchelonnements de dettes, des remises de dettes ou d'autres mesures préventives.
  • Suivi de la mise en œuvre : L'entreprise est suivie pendant toute la durée du plan de redressement pour s'assurer que les mesures sont mises en œuvre correctement.

À noter que le redressement judiciaire ne concerne pas seulement les entreprises commerciales, mais également les entrepreneurs individuels et les professions libérales.

Liquidation judiciaire : quand et comment y recourir ?

La liquidation judiciaire est envisagée quand l'entreprise est dans une situation telle que son redressement est devenu impossible. Cette procédure intervient généralement après une tentative de redressement judiciaire. Pour y recourir, le représentant de la personne morale ou l’entrepreneur individuel doit déposer une demande de liquidation judiciaire auprès du tribunal compétent. Toutefois, si vous ne sollicitez pas l'ouverture de la liquidation judiciaire dans les 45 jours après la cessation des paiements, le tribunal peut vous condamner à une interdiction de gérer.

Le tribunal vérifie alors les conditions d'éligibilité à la liquidation judiciaire. Une fois la procédure ouverte, l'entreprise cesse définitivement son activité. Son patrimoine est vendu pour rembourser les créanciers dans la mesure du possible.

C'est le liquidateur, nommé par le tribunal, qui se charge de la réalisation de l'actif et du paiement du passif. Les contrats de travail sont généralement rompus dans un délai de 15 jours suivant le jugement prononçant la liquidation.

C'est une procédure qui peut être lourde de conséquences, non seulement pour l'entreprise mais aussi pour ses salariés et ses créanciers.

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Quelles sont les aides financières disponibles pour les entreprises en difficulté ?

Pour les entreprises confrontées à des difficultés financières, plusieurs types d'aides sont disponibles, par exemple :

  • Les avances remboursables et les prêts à taux bonifié pour les petites et moyennes entreprises en situation de fragilité.
  • Les subventions et les avances de fonds pour aider à la numérisation des entreprises.
  • Etc.

Il existe également des aides spécifiques comme les PGE résilience, les prêts participatifs Relance, les obligations Relance et la Garantie de Fonds Propres Relance pour aider les entreprises à sortir de la crise. Ces prêts peuvent être attribués à condition que vous ayez des projets d’investissement visant à renforcer la solvabilité de votre entreprise.

Vous pouvez rechercher en détail ces aides sur le site aides-entreprises, qui répertorie les aides publiques disponibles pour les entreprises.

Aide et accompagnement par le Codefi ou la CCSF

Le Comité Départemental d’Examen des difficultés de Financement (CODEFI) est une instance de soutien précieuse pour les entreprises en difficulté. Il propose une aide concrète et individualisée pour mettre en œuvre des mesures industrielles, sociales et financières destinées à assurer le redressement des entreprises.

Le CODEFI propose des approches comme :

  • La réalisation d'un audit de votre entreprise ; 
  • La mise à disposition d'un prêt de restructuration du Fonds de développement économique et social (FDES) selon des critères spécifiques ; 
  • L'orientation vers la structure adaptée aux types de difficultés rencontrées, telle que la CCSF, la Médiation du crédit, etc.

La saisine du CODEFI est ouverte à toutes les entreprises de moins de 400 salariés, tous secteurs confondus. La confidentialité des informations transmises est garantie, assurant ainsi une démarche discrète et respectueuse de la situation de l'entreprise en difficulté.

L’autre organisme qui peut vous venir en aide est la CCSF. Sous la présidence du Directeur Départemental des Finances Publiques, la Commission des Chefs des Services Financiers et des organismes de sécurité sociale de l’assurance chômage (CCSF) est habilitée à accorder un plan d’échelonnement aux entreprises ayant accumulé des dettes fiscales et/ou sociales.

Pour bénéficier de l’aide de la CCSF, votre entreprise doit être en règle avec ses déclarations fiscales et/ou sociales, et elle ne doit présenter aucune dette liée aux cotisations sociales des salariés ni au prélèvement à la source.

La CCSF intervient pour les entreprises qui ne sont pas en situation de cessation de paiement (aussi appelées entreprises "in bonis"), ainsi que celles engagées dans des processus de conciliation, de mandat ad hoc, de sauvegarde judiciaire ou de redressement judiciaire.

Financement bancaire : comment négocier avec sa banque ?

Négocier avec sa banque en situation de difficulté financière requiert une préparation minutieuse. L'objectif principal est de convaincre la banque de votre capacité à redresser la situation financière de votre entreprise afin d’obtenir un étalement de vos dettes, une diminution des échéances ou même une suspension des échéances . Voici quelques points à considérer pour convaincre votre banque :

  • Présentez un plan d'action détaillé montrant comment vous comptez résoudre les problèmes financiers de votre entreprise. Ce plan doit être réaliste et basé sur des données financières concrètes.
  • Soyez transparent et communiquez régulièrement avec votre banque sur l'état de votre entreprise.
  • Pensez à diversifier vos sources de financement. Avoir plusieurs banques peut vous permettre de faire jouer la concurrence et de réduire les risques.

N'oubliez pas que la médiation du crédit peut être une option en cas de difficultés de négociation avec votre banque. Ce dispositif gratuit, géré par la Banque de France, peut vous aider à renouer le dialogue avec votre banque et à trouver une solution à vos problèmes de financement.

Cession d'entreprise : comment vendre une entreprise en difficulté ?

La cession d'entreprise peut s'avérer être une alternative intéressante lorsqu'une entreprise est confrontée à des difficultés financières. Cette option permet non seulement de préserver l'activité économique, mais aussi d'éviter des conséquences plus graves, comme la liquidation judiciaire. Toutefois, compte tenu du contexte économique peu propice de votre entreprise, en tant que vendeur vous aurez peu de marge de manœuvre pour négocier le prix.

La cession d'entreprise, ou plan de cession, implique la vente totale ou partielle de l'entreprise à un tiers. Cela peut inclure la transmission des actifs, des contrats ainsi que des salariés à l'acquéreur.

Toutefois, cette démarche nécessite une préparation rigoureuse et un suivi juridique précis. En effet, le processus de cession d'entreprise est encadré par des règles strictes, notamment en ce qui concerne les obligations du cédant et les droits des salariés.

Pour mener à bien cette opération, vous devrez notamment :

  • Élaborer un plan de cession détaillé ;
  • Évaluer l'entreprise et son potentiel de redressement ;
  • Trouver un repreneur adéquat ;
  • Respecter les procédures légales de cession d'entreprise.

Plusieurs professionnels peuvent vous accompagner dans cette démarche, comme les experts-comptables. 

Dans le cas d'une cession, il est primordial d'impliquer l'ensemble des parties prenantes de l'entreprise dans cette démarche, en particulier les chefs des services financiers et les salariés.

Sauver son entreprise : quelles solutions et comment les mettre en œuvre ?

Sauver votre entreprise en difficulté demande de la stratégie et de l'engagement. Plusieurs options peuvent être envisagées pour y parvenir :

  • Réflexion stratégique : il peut être nécessaire de revoir le modèle d'affaires de votre entreprise. Cela peut impliquer des changements dans les méthodes de production, de distribution ou de commercialisation.
  • Renégociation des coûts : renégocier les contrats avec vos fournisseurs permet de réduire les coûts. De même, des efforts peuvent être faits pour augmenter les marges en revoyant les prix de vente.
  • Recherche de nouvelles sources de revenus : Cela peut passer par le développement de nouveaux produits, l'exploration de nouveaux marchés ou la mise en place de partenariats stratégiques.
  • Restructuration financière : elle implique la renégociation des dettes, la recherche de nouveaux financements ou l'augmentation du capital.
  • Intervention d'un professionnel : L'aide d'un conseiller en redressement d'entreprise ou d'un expert-comptable peut être précieuse pour élaborer et mettre en œuvre un plan de redressement efficace.
  • Anticiper autant que possible les problèmes de trésorerie pour ne pas les subir. Dès l'apparition des premiers signes, négociez l'étalement de vos dettes fournisseurs, dettes fiscales ou dettes sociales. Ça permet de garder de bonnes relations avec vos interlocuteurs, de limiter la charge mentale des relances des créanciers et d'éviter une partie des pénalités ou frais liés au recouvrement.

La mise en œuvre de ces solutions nécessite du temps et de la patience. Il est également important de communiquer de manière transparente avec toutes les parties prenantes, y compris vos employés, les fournisseurs et vos clients.

Reprendre une entreprise en difficulté : opportunité ou risque ?

Reprendre une entreprise en difficulté peut être une aventure entrepreneuriale stimulante mais également complexe et risquée. D'un côté, c'est une chance de revigorer une entreprise existante, de profiter de son réseau et de son savoir-faire, souvent à un coût réduit et en ayant la possibilité de bénéficier d'aides publiques pour la reprise. De l'autre côté, cela implique de devoir faire face à des défis spécifiques tels que la gestion des dettes, la remise en route de l'activité et le maintien de la productivité et de la motivation des employés.

L'analyse de la situation financière et opérationnelle de l'entreprise en difficulté est donc primordiale pour bien identifier les risques et les opportunités liés à la reprise.

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Émilie Fatkic

Expert-comptable

Entre deux sessions de conseil client, supervision de bilans comptables, management et formation de ses équipes, elle s’adonne à sa passion : la rédaction de contenus. Elle met sa plume et son expertise au service de sujets de fond sur la création d’entreprise et la comptabilité.

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