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Tout savoir sur le statut LMNP en 2025

Émilie Fatkic
Émilie Fatkic
Expert-comptable
12 min.
DANS CET ARTICLE

La location meublée non professionnelle (LMNP) représente une solution d'investissement immobilier particulièrement attractive en 2025. Ce statut fiscal, créé en 1949, permet aux propriétaires de générer des revenus locatifs optimisés tout en bénéficiant d'avantages fiscaux significatifs. Face aux récentes évolutions réglementaires et à la réforme fiscale de 2025, maîtriser les subtilités du LMNP devient essentiel pour maximiser la rentabilité de votre investissement locatif meublé.

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Comment fonctionne la location meublée non professionnelle en 2025 ?

Qu'est-ce que le statut LMNP ?

Le statut LMNP s'adresse aux propriétaires qui louent des logements entièrement meublés. Ce statut permet de déclarer vos revenus locatifs dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), avec un choix entre deux régimes fiscaux : le micro-BIC ou le réel.

La location doit comporter un minimum d'équipements indispensables : literie complète, plaques de cuisson, réfrigérateur, rangements, vaisselle, matériel d'entretien. Un inventaire détaillé doit être annexé au bail.

Quel montant ne pas dépasser en LMNP ?

Le plafond des recettes annuelles ne doit pas dépasser 77 700 € pour rester éligible au régime micro-BIC en 2025. Au-delà, le passage au régime réel devient obligatoire. Les résidences de tourisme, chambres d'hôtes et gîtes ruraux non classés bénéficient d'un traitement spécifique avec un seuil fixé à 15 000 €.

Conditions d'éligibilité à la location meublée

Les critères fondamentaux pour accéder à ce mode de location comprennent la propriété d'un logement décent destiné à l'habitation. Le bien doit appartenir à une personne physique, seule ou en indivision.

La mise en location requiert un mobilier suffisant et adapté. Un inventaire exhaustif des équipements présents doit accompagner le contrat de bail. Pour les locations longue durée, la durée minimale du bail s'établit à un an, réduite à 9 mois pour les étudiants.

Les propriétaires doivent respecter les nouvelles normes énergétiques 2025. Les logements classés G ne peuvent plus être proposés à la location dans les zones tendues. Cette réglementation vise à garantir des conditions d'habitat optimales pour les locataires.

Plafonds de revenus à ne pas dépasser

Le maintien du régime non professionnel repose sur deux conditions financières essentielles. La première fixe un seuil de 23 000 € pour les recettes locatives annuelles. La seconde exige que ces revenus représentent moins de 50 % des ressources globales du foyer fiscal.

Les bailleurs conservent leur statut même si leurs gains dépassent 23 000 €, à condition que leurs autres revenus d'activité restent supérieurs aux recettes locatives. Par exemple, un salarié touchant 60 000 € par an peut percevoir jusqu'à 60 000 € de loyers sans perdre son régime.

Les nouvelles règles 2025 introduisent aussi un plafond de 77 700 € annuels pour le micro-BIC en location longue durée. Pour les meublés touristiques non classés, la limite s'établit à 15 000 €, avec un abattement fiscal réduit à 30 %.

L'investissement en location meublée : mode d'emploi

Achat dans le neuf vs ancien : avantages comparés

Le marché du LMNP propose deux opportunités d'investissement distinctes. L'acquisition dans l'ancien présente un prix au m² jusqu'à 30% moins élevé que le neuf, avec une rentabilité immédiate grâce à des loyers perçus dès la signature.

La décision dépendra de vos priorités : valorisation patrimoniale et garanties constructeur pour le neuf, ou rendement locatif supérieur pour l'ancien. Un investissement dans l'ancien permet aussi d'accéder à des emplacements premium en centre-ville, souvent inaccessibles dans le neuf.

Les résidences services comme opportunité

Les résidences étudiantes et seniors constituent un segment particulièrement dynamique du marché LMNP en 2025. Ces investissements s'appuient sur un bail commercial avec un gestionnaire professionnel, assurant des loyers réguliers pendant 9 à 12 ans.

La demande croissante pour ces hébergements spécialisés renforce leur attractivité. Le vieillissement de la population stimule le marché des résidences seniors, tandis que la mobilité estudiantine soutient les résidences étudiantes.

Un atout majeur réside dans la gestion déléguée : le gestionnaire prend en charge l'entretien, les réparations et la relation avec les occupants.

Simulation de rentabilité en location meublée

Pour évaluer précisément la performance de votre bien meublé, plusieurs facteurs entrent en compte dans les calculs. Les charges courantes représentent en moyenne 25% à 35% des loyers perçus : taxe foncière, assurance PNO (propriétaire non occupant), entretien du mobilier.

L'analyse doit intégrer le taux d'occupation réel du logement. Un studio étudiant connaît une vacance locative naturelle de 2 mois l'été, tandis qu'un appartement en centre-ville affiche un taux d'occupation proche de 95%.

Un tableau de trésorerie prévisionnel permet d'anticiper vos flux financiers sur 10 ans. Pensez à budgétiser le renouvellement du mobilier tous les 5 ans, soit environ 10% du prix d'achat pour un équipement complet.

Les propriétaires qui optent pour une gestion déléguée doivent prévoir des honoraires de 8% à 12% des loyers.

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Checklist

Fiscalité et imposition des revenus locatifs meublés

Le régime micro-BIC : fonctionnement et limites

Le régime micro-BIC constitue la solution fiscale la plus accessible pour déclarer vos revenus de location meublée. Son principal atout réside dans un abattement automatique sur vos recettes brutes : 50% pour la location classique et 30% pour les meublés touristiques non classés.

La déclaration s'effectue simplement via le formulaire 2042 C-pro, sans nécessité de tenir une comptabilité détaillée. Les propriétaires reportent uniquement leurs recettes annuelles, l'administration fiscale appliquant elle-même l'abattement correspondant.

Un exemple concret : pour des loyers perçus de 30 000 € en location meublée classique, seuls 15 000 € seront soumis à l'impôt grâce à l'abattement de 50%. Cette formule s'avère particulièrement adaptée aux petits patrimoines générant peu de frais réels.

Le régime réel : optimisation fiscale maximale

Le régime réel simplifié ouvre la voie à une déduction intégrale des charges liées à votre investissement : intérêts d'emprunt, taxe foncière, assurances, frais de comptabilité. L'atout majeur réside dans l'amortissement du bien immobilier et des meubles.

Un bailleur peut déduire ses frais réels et amortir son bien sur plusieurs années mais il y a une part du terrain d’au moins 20% qui n’est pas amortissable. Voici un exemple simplifié : prenons un appartement de 200 000€ : son amortissement sur 25 ans représente une déduction annuelle de 7 200€, réduisant significativement la base imposable.

Ainsi, si cet appartement génère 12 000€ de loyers annuels avec 3 000€ de charges, la base imposable sera de 12 000€ - 3000€ - 7 800€ soit 1 200€ de base imposable. Au régime micro-BIC, elle aurait été de 7 500€.

La tenue d'une comptabilité rigoureuse devient indispensable. Un expert-comptable accompagne généralement les propriétaires dans cette démarche, garantissant une optimisation maximale des avantages fiscaux du régime réel.

TVA et location meublée : cas d'application

La majorité des locations meublées bénéficient d'une exonération de TVA. Cette disposition s'applique aux baux d'habitation classiques, qu'ils soient de courte ou longue durée.

Certaines situations requièrent un assujettissement à la TVA, notamment lorsque le propriétaire propose au moins trois services para-hôteliers parmi : le petit-déjeuner, le nettoyage régulier, la fourniture de linge et la réception de la clientèle.

Attention, depuis 2025 les conditions sont plus restrictives et de nombreux meublés de courte durée ne sont plus concernés par la TVA.

Un taux de 10% s'applique alors sur les loyers perçus. Les bailleurs peuvent dans ce cas récupérer la TVA sur leurs achats liés à l'activité locative : mobilier, travaux, charges courantes. Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) suivent des règles particulières, avec une TVA à 5,5%.

Gestion administrative et comptable d'une LMNP

Immatriculation et formalités obligatoires

La création d'une activité LMNP requiert une immatriculation sur le site de l'INPI dans les 15 jours suivant la première mise en location. Cette démarche 100% dématérialisée remplace l'ancien formulaire Cerfa P0i depuis janvier 2023.

Pour réussir votre inscription, munissez-vous des documents essentiels :

  • Pièce d'identité en cours de validité
  • Justificatif de domicile de moins de 3 mois
  • Titre de propriété ou compromis de vente
  • Bail ou projet de contrat de location

Le numéro SIRET obtenu après validation du dossier devient indispensable pour déclarer vos revenus locatifs aux services fiscaux. Un délai moyen de 3 semaines s'applique pour recevoir votre attestation d'immatriculation.

Déclaration CFE et obligations fiscales

La Cotisation Foncière des Entreprises s'applique automatiquement aux loueurs en meublé dès le début de leur activité. Les nouveaux investisseurs bénéficient d'une exonération la première année, à condition de soumettre leur déclaration avant le 31 décembre 2025.

Le montant de la CFE varie selon la commune où se situe votre bien. Un propriétaire LMNP doit remplir le formulaire 1447-C-SD dans les 15 jours après le lancement de son activité locative.

Le paiement s'effectue mi-décembre via votre espace professionnel sur impots.gouv.fr. Pour les locations générant moins de 5 000 € de recettes annuelles, une demande d'exonération peut être déposée auprès du service des impôts des entreprises.

Liasse fiscale : comment bien la remplir ?

La déclaration de la liasse fiscale représente une étape clé pour les propriétaires au régime réel. Cette obligation comprend les formulaires 2031-SD et 2033-A à G, retraçant l'ensemble de votre activité locative.

Pour garantir une déclaration précise, commencez par rassembler vos justificatifs : factures, relevés bancaires et documents comptables de l'année. La date butoir du 5 mai 2025 approche rapidement pour la transmission en ligne.

Le tableau des immobilisations mérite une attention particulière. Détaillez-y la valeur de votre bien et du mobilier, leurs durées d'amortissement respectives et les éventuels travaux d'amélioration réalisés. Un expert-comptable peut sécuriser cette étape stratégique pour maximiser vos déductions fiscales.

LMNP vs autres statuts : faire le bon choix

LMNP ou LMP : quelles différences ?

La bascule entre les statuts LMNP et LMP dépend avant tout de vos revenus patrimoniaux. Un revenu locatif annuel dépassant 23 000 € vous place automatiquement en LMP, à condition que ces recettes constituent votre principale source de revenus.

Le statut LMP présente des atouts fiscaux majeurs : déduction intégrale des déficits sur le revenu global et exonération des plus-values après 5 ans d'activité. À l'inverse, le LMNP convient parfaitement aux propriétaires souhaitant conserver leur activité professionnelle principale.

La stratégie patrimoniale long terme mérite une attention particulière dans votre réflexion. Le LMP facilite la transmission aux héritiers grâce à des abattements spécifiques sur les droits de succession. Le LMNP, lui, reste plus adapté aux investisseurs cherchant une source de revenus complémentaires.

LMNP ou SCI : que choisir pour la location meublée ?

La mise en place d'une SCI pour la location meublée nécessite une structuration précise. Le montage doit respecter un seuil strict : les revenus issus de la location meublée ne peuvent pas dépasser 10% des recettes totales de la société pour maintenir l'imposition sur le revenu.

Un dépassement de ce seuil entraîne automatiquement le basculement vers l'impôt sur les sociétés. Cette transformation modifie radicalement la gestion comptable : amortissement du bien immobilier, déduction des charges d'exploitation et imposition des dividendes versés aux associés.

Location courte durée type Airbnb : spécificités

La mise en location sur des plateformes comme Airbnb présente des caractéristiques uniques pour les propriétaires LMNP. La durée maximale de location ne peut excéder 90 jours consécutifs pour un même locataire en 2025, conformément aux nouvelles réglementations.

La fiscalité avantageuse s'applique différemment selon le régime choisi. L'abattement forfaitaire de 50% en micro-BIC s'avère particulièrement attractif pour les propriétaires réalisant moins de 77 700€ de recettes annuelles. Au-delà, le passage au réel permet d'optimiser la rentabilité grâce à la déduction des charges d'exploitation comme le ménage ou la conciergerie.

La plus-value en LMNP : nouvelles règles 2025

Calcul et imposition des plus-values

La loi de finances 2025 modifie profondément le calcul des plus-values en LMNP. Les amortissements pratiqués pendant la période de location doivent désormais être réintégrés dans le calcul lors de la revente du bien.

Cette nouvelle règle s'applique à toutes les ventes réalisées depuis le 15 février 2025. Le taux global d'imposition reste fixé à 36,2%, combinant l'impôt sur le revenu (19%) et les prélèvements sociaux (17,2%). Un système d'abattements progressifs permet de réduire la base imposable : 6% par an entre la 6e et la 21e année de détention, puis 4% la 22e année.

Prenons l'exemple d'un appartement acheté 200 000 € en 2015, avec 50 000 € d'amortissements pratiqués. Pour une vente à 300 000 € en 2025, la plus-value imposable atteindra 150 000 € (au lieu de 100 000 € avant la réforme).

Impact de la réforme fiscale 2025

Cette nouvelle réglementation modifie radicalement la rentabilité des investissements LMNP. Les propriétaires doivent désormais anticiper une charge fiscale plus élevée lors de la vente de leur bien. Pour les locations de courte durée, l'augmentation peut atteindre 15 à 20% du montant de la transaction.

Face à ce changement, la durée de détention devient un facteur stratégique. Les investisseurs ont intérêt à conserver leur bien au minimum 30 ans pour bénéficier d'une exonération totale d'IRPP et de CSG-CRDS. Cette approche patrimoniale long terme permet d'optimiser la fiscalité tout en profitant des revenus locatifs.

Un accompagnement par un expert s'avère primordial pour adapter sa stratégie d'investissement et maximiser les déductions possibles sur la valeur des meubles et des travaux.

Stratégies d'optimisation possibles

La transformation en SCI à l'impôt sur les sociétés représente une alternative avantageuse face aux nouvelles règles fiscales. Cette structure permet d'amortir le bien sans impact sur la plus-value future, tout en bénéficiant d'un taux d'imposition plafonné à 25%.

La donation avant cession constitue une piste à explorer pour les propriétaires. Cette approche patrimoniale évite la réintégration des amortissements dans le calcul de la plus-value, préservant le capital familial.

Les résidences services (étudiantes, seniors, EHPAD) méritent une attention particulière. Ces investissements échappent aux nouvelles contraintes fiscales de 2025, garantissant une rentabilité optimisée sur le long terme. Un placement dans ces structures assure un rendement stable, avec des avantages fiscaux préservés.

Conseils pour optimiser ses revenus locatifs

La valorisation énergétique de votre bien constitue un levier majeur pour augmenter vos loyers. Un investissement dans une pompe à chaleur ou des panneaux solaires permet de réduire les charges tout en bonifiant la valeur locative.

Le choix du mobilier représente aussi un facteur déterminant. Privilégiez des équipements durables et design qui justifient un loyer premium. Un aménagement soigné attire des locataires plus stables et solvables.

Une analyse régulière des prix du marché local vous aide à ajuster vos tarifs au bon moment. N'hésitez pas à proposer des services additionnels comme le ménage ou la blanchisserie dans les zones touristiques. Cette approche qualitative maximise votre rentabilité sur le long terme.

Émilie Fatkic
Émilie Fatkic
Expert-comptable

Entre deux sessions de conseil client, supervision de bilans comptables, management et formation de ses équipes, elle s’adonne à sa passion : la rédaction de contenus. Elle met sa plume et son expertise au service de sujets de fond sur la création d’entreprise et la comptabilité.

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