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EURL et chômage : tout ce que vous devez savoir avant de créer votre EURL

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Émilie F
Émilie F
Expert-comptable
21 min.

Vous êtes au chômage et vous vous demandez s’il est possible de créer une entreprise sans perdre vos allocations ? Vous n’êtes pas seul : beaucoup de créateurs hésitent à se lancer par peur de “perdre leurs droits”.

C’est une question importante, car le choix du statut et des aides peut avoir un impact direct sur vos revenus et votre sécurité financière au démarrage. Et lorsque vous créez votre entreprise, vous avez déjà assez de défis à relever.

Dans cet article, je vais vous expliquer pas à pas :

  • ce qu’est une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) et pourquoi ce statut peut être intéressant pour un demandeur d’emploi ;
  • comment il est possible de cumuler chômage et création d’EURL grâce au maintien de l’ARE (Aide au retour à l’emploi) ou à l’ARCE (Aide à la Reprise ou Création d’Entreprise) ;
  • quelles autres aides peuvent venir soutenir votre projet (ACRE (Aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise), ATI (allocation travailleurs indépendants)) ;
  • et enfin, en quoi vos choix fiscaux, votre rémunération et votre statut influencent directement vos allocations chômage.
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EN BREF

Vous pouvez en effet créer une EURL tout en conservant vos droits au chômage. Deux options existent :

  • Maintien de l’ARE : vous continuez à percevoir vos allocations chaque mois. Cependant, une retenue de 30 % est désormais appliquée sur vos allocations si vous relevez du régime des travailleurs non salariés (TNS)
  • ARCE : vous recevez 60 % de vos droits restants en capital (50 % à la création, 50 % six mois plus tard).

Si vous choisissez le maintien de l’ARE, vous devez rester inscrit à France Travail et actualiser chaque mois votre situation (si vous avez perçu ou non une rémunération).

D’autres aides peuvent aussi compléter votre parcours, comme l’ACRE ou l’ATI.

Qu’est-ce qu’une EURL ?

L’EURL est une société commerciale qui fonctionne selon les mêmes règles que la SARL (Société à Responsabilité Limitée).

Concrètement, si vous choisissez ce statut, vous devez :

  • rédiger des statuts et immatriculer votre société au Registre du commerce et des sociétés (RCS) ;
  • désigner un gérant, qui doit obligatoirement être une personne physique ;
  • tenir une comptabilité régulière, avec dépôt annuel des comptes.

La différence avec la SARL, c’est que toutes les décisions vous reviennent, en tant qu’associé unique. Cela simplifie largement la gestion au quotidien.

Par ailleurs, vous pouvez créer une EURL aussi bien en tant que particulier (personne physique) qu’au travers d’une autre société (personne morale).

Pour en savoir plus sur la création d'une EURL

Pourquoi créer une EURL en étant au chômage ?

Maintenant que vous savez ce qu’est une EURL et comment elle fonctionne, je vais vous montrer ce que ce statut peut réellement changer si vous créez votre entreprise en étant au chômage. Comme tout choix important, il a ses atouts et ses contraintes. Les connaître, c’est vous donner toutes les chances de réussir votre projet.

Les avantages d'une EURL

Voici pourquoi l’EURL peut vous convenir en tant que créateur au chômage :

  • Un capital accessible : vous pouvez constituer votre société avec seulement 1 € de capital social, ce qui rend la création possible même avec peu de moyens.
  • La responsabilité limitée : vos biens personnels sont protégés, puisque vous ne risquez en principe que vos apports.
  • Un choix fiscal souple (si vous êtes une personne physique) : vous pouvez rester à l’impôt sur le revenu (IR) ou opter pour l’impôt sur les sociétés (IS). Cela vous permet d’adapter la fiscalité de votre entreprise à votre situation.
  • Une gestion simplifiée : vous prenez seul vos décisions, sans avoir à rendre de comptes à d’autres associés.
  • Des aides accessibles : au chômage, vous pouvez cumuler vos droits, l’aide au retour à l’emploi (ARE) ou opter pour un versement en capital via l’aide à la création d’entreprise  (ARCE). L’ACRE ou certaines aides locales peuvent aussi compléter votre financement.

Les inconvénients d'une EURL

L’EURL n’a pas que des avantages. Avant de vous lancer, gardez en tête les inconvénients suivants :

  • Une protection pas absolue : en cas de faute de gestion (ex : dépôt de bilan tardif) ou de caution bancaire personnelle, vos biens privés peuvent être saisis.
  • Le statut social du gérant associé unique : vous relevez du régime des travailleurs non-salariés (TNS), avec une protection sociale (retraite, chômage, prévoyance) moins avantageuse que celle d’un salarié.
  • Des formalités obligatoires : l’EURL reste une société, avec des statuts, une comptabilité et des comptes annuels à approuver. Cela demande plus de rigueur qu’une micro-entreprise.
  • Une fiscalité parfois contraignante : à l’IR, vos bénéfices s’ajoutent à vos revenus imposables. Cette situation peut conduire à des demandes de restitutions partielles ou totales de vos indemnités par l’organisme.

En résumé, si vous êtes au chômage et souhaitez entreprendre, l’EURL peut être une option solide :

  • vous démarrez avec peu de moyens ;
  • vous protégez votre patrimoine ;
  • vous adaptez votre fiscalité tout en profitant d’aides comme l’ARE ou l’ARCE.

Mais gardez à l’esprit que ce statut implique aussi :

  • un régime social moins protecteur, sauf si vous le complétez avec des contrats complémentaires facultatifs (mutuelle, prévoyance, retraite supplémentaire) ;
  • des obligations administratives ;
  • et un niveau de charges sociales spécifique aux TNS, qui peut avoir un impact sur votre revenu net et sur votre ARE.

En clair, le choix de l’EURL doit se faire en fonction de vos priorités et de votre projet. Si vous cherchez une structure simple et sécurisée pour démarrer seul, elle peut parfaitement vous convenir. 

En revanche, si vous recherchez moins de formalisme dans la prise de décision, une évolution facilitée vers plusieurs associés, ainsi qu’une protection sociale plus proche de celle d’un salarié, la SASU est souvent l’alternative privilégiée.

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Comment cumuler ARE et création d’entreprise avec une EURL ?

Après vous avoir montré les avantages et les inconvénients de l’EURL, je vous propose de répondre à une question essentielle : qu’en est-il de vos allocations chômage ? La bonne nouvelle, c’est que créer une EURL ne vous en prive pas. Vous pouvez continuer à les percevoir, à condition de respecter quelques règles simples.

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Maintien de l’ARE en cas de création d’une EURL

Pour conserver l’ARE, vous devez :

  • remplir les critères habituels d’attribution de l’ARE (perte involontaire d’emploi, durée minimale de travail, âge, etc.) ;
  • rester inscrit à France Travail et actualiser votre situation chaque mois ;
  • et surtout déclarer correctement vos éventuels revenus issus de l’EURL.

Impact des revenus de gérance sur l’ARE

Que se passe-t-il si vous décidez de vous verser une rémunération de gérant ? Vos revenus auront un impact direct sur le montant de vos allocations chômage. Je vais donc vous montrer comment l’ARE est recalculé et en quoi le régime fiscal choisi pour votre EURL peut modifier la donne.

Calcul de l’ARE en fonction des revenus

  • Si vous ne percevez aucune rémunération : vous subissez quand même une retenue automatique de 30 % sur votre ARE chaque mois.
  • Si vous percevez une rémunération de gérant : 
  • votre rémunération réduit d’abord votre ARE du mois (France Travail prend en compte 70 % de vos revenus pour calculer vos jours indemnisables) ;
  • puis France Travail applique la retenue provisoire de 30 % sur l’ARE calculée.
  • Votre rémunération peut simplement réduire le montant d’ARE versé chaque mois, et donc allonger légèrement votre durée totale d’indemnisation, sans modifier le plafond des 60 % de vos droits.

Voici un exemple concret pour vous aider à mieux comprendre :

Prenons le cas d’un gérant qui perçoit une allocation journalière de 32 €, soit 960 € pour un mois.

  • France Travail commence par réduire son allocation : pour cela, il retient 70 % des revenus, soit 600 × 70 % = 420 €.
  • À partir de ces 540 €, France Travail calcule ensuite le nombre de jours indemnisables : 540 ÷ 32 = 17 jours.
  • Comme il s’agit d’une activité non salariée, seuls 80 % de ces jours sont versés provisoirement.
  • Les 4 jours restants seront payés plus tard, après fourniture des justificatifs, ce qui représente 128 € supplémentaires.
  • Enfin, sur un mois de 31 jours, seuls 18 jours d’indemnisation ont été réellement consommés.

Bon à savoir : le total des ARE perçues pendant votre activité indépendante ne pourra pas dépasser 60 % de vos droits chômage initiaux.

Influence du régime fiscal choisi

Le régime fiscal de votre EURL influence indirectement le calcul de vos droits au chômage, car il modifie la façon dont vos revenus sont pris en compte par France Travail :

  • EURL soumise à l'IR :
  • Par défaut, si vous êtes associé unique personne physique, l’EURL est imposée à l’IR.
  • Dans ce cas, les bénéfices sont intégrés à votre revenu imposable.
  • Notez que pour France Travail, le bénéfice est considéré comme une rémunération du gérant, même s’il reste dans la société.
  • EURL soumise à l’IS :
  • Vous êtes imposé sur votre rémunération de gérant (comme un salaire), et celle-ci impacte le calcul de votre ARE.
  • En EURL, l’essentiel des dividendes est également soumis aux cotisations sociales, ce qui les rend assimilables à un revenu professionnel pour France Travail. Ils peuvent donc, eux aussi, réduire votre ARE.

En bref, créer une EURL ne vous fait pas perdre vos droits au chômage : vos allocations s’adaptent simplement à vos choix.

  • En tant que TNS, une retenue automatique de 30 % est appliquée chaque mois sur votre ARE, même sans rémunération.
  • Si vous vous versez un salaire, ou des dividendes soumis à cotisations, votre ARE peut aussi être réduite.
  • Votre régime fiscal (IR ou IS) ne change pas les règles d’ARE, mais il modifie la manière dont vos revenus sont interprétés :
  • En EURL à l’IR, le bénéfice est considéré comme une rémunération du gérant, même s’il reste en société.
  • En EURL à l’IS, la rémunération et les dividendes soumis à cotisations peuvent réduire votre ARE.

L’essentiel est donc d’anticiper vos choix et de rester rigoureux dans vos déclarations pour profiter pleinement du cumul ARE + création d’entreprise.

L’ARCE : une alternative au maintien de l’ARE

Je viens de vous expliquer comment fonctionne le maintien de l’ARE. Mais il existe une alternative qui peut donner un vrai coup d’accélérateur à votre projet : l’ARCE (aide à la création d’entreprise). 

Au lieu de percevoir vos allocations mois par mois, vous recevez un capital immédiat pour financer votre démarrage. Concrètement, combien représente l’ARCE et qui peut y avoir droit ? Je vous l’explique tout de suite.

Définition et conditions d’accès

L’ARCE correspond à 60 % du montant de vos droits ARE restants au moment de la demande. Vous pouvez en bénéficier si :

  • vous êtes éligible à l’ARE ;
  • vous avez obtenu l’ACRE ;
  • et vous justifiez de l’immatriculation de votre entreprise (RCS ou URSSAF selon l’activité).

Simulateur : Simulateur ARCE

Modalités de versement

L’ARCE est versée en deux temps :

  • 50 % lors de la création ou la reprise de l’entreprise ;
  • 50 % six mois plus tard, à condition que l’activité soit toujours en cours.

Contrairement à l’ARE mensuelle, l’ARCE vous donne un capital immédiat pour financer vos besoins (constitution du fonds de roulement, achat de matériel, frais d’installation, etc.).

Attention : en choisissant l’ARCE, vous quittez le statut de demandeur d’emploi. Vous ne percevez plus d’ARE mensuelle, mais une aide en capital.

Cependant, vos droits restants (les 40 % non versés) ne sont pas perdus. Ils peuvent être réactivés si votre activité cesse (sous conditions : cessation réelle et définitive de l’activité, réinscription auprès de France Travail et droits encore valides (en général jusqu’à 3 ans après l’ouverture des droits ARE).

Exemple concret :

Imaginons que vous ayez encore 10 000 € de droits ARE restants au moment où vous créez votre entreprise.

  • Vous percevrez 60 % de ces droits, soit 6 000 € au total.
  • Le versement se fait en deux temps :
  • 3 000 € à la création de l’entreprise ;
  • 3 000 € six mois plus tard, si votre activité est toujours en cours.

Vous conservez le reste de vos droits (les 40 % non versés) au cas où votre activité cesserait. Ils pourraient être réactivés sous les conditions citées plus haut.

Pour résumer, l’ARCE peut être un véritable coup de pouce pour démarrer votre activité. En transformant une partie de vos droits en capital, vous gagnez une trésorerie immédiate pour investir et avancer plus vite.

  • Si vous recherchez la sécurité d’un revenu mensuel, je vous conseille plutôt de rester sur l’ARE.
  • Si vous voulez accélérer votre projet grâce à un capital de départ, l’ARCE est sans doute la meilleure option.

Mon conseil : pesez bien les deux solutions avant de décider. Le bon choix dépend avant tout de votre profil et de vos besoins financiers au lancement.

are ou arce en eurl
are ou arce en eurl

Autres aides disponibles pour créer une EURL au chômage

En plus du maintien de l’ARE ou du choix de l’ARCE, il existe d’autres dispositifs qui peuvent vous aider à créer une EURL lorsque vous êtes au chômage :

  • l’ACRE, qui réduit vos cotisations sociales pendant la première année ;
  • l’allocation des travailleurs indépendants ou ATI, une allocation spécifique si votre activité cesse pour raisons économiques.

L’ACRE : comment en bénéficier ?

L’ACRE vous permet de réduire vos cotisations sociales pendant la première année d’activité.

Concrètement, l’exonération porte sur une partie des charges sociales obligatoires : 

  • maladie ;
  • maternité ;
  • invalidité-décès ;
  • vieillesse de base ;
  • allocations familiales.

Elle ne s’applique pas à la CSG (contribution sociale généralisée) - CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale), à la retraite complémentaire ni à la contribution à la formation professionnelle.

Pourquoi c’est utile quand vous êtes au chômage ?

Au démarrage, vos revenus sont souvent faibles et vous devez gérer votre trésorerie avec prudence. Grâce à l’ACRE, vous bénéficiez d’un allègement de charges sociales :

  • si vous ne vous versez pas de rémunération, vous n’avez quasiment pas de cotisations à payer ;
  • si vous vous versez un revenu modeste, vos charges sociales sont allégées, ce qui complète le maintien partiel de l’ARE ;
  • et si vous optez pour l’ARCE, l’ACRE vous aide à préserver une partie de ce capital.

Comment bénéficier de l'ACRE ?

 Pour bénéficier de l’ACRE, vous devez :

  • être créateur ou repreneur d’entreprise ;
  • ne pas avoir déjà obtenu l’ACRE au cours des 3 dernières années ;
  • exercer le contrôle de la société, c’est-à-dire remplir l’un des cas suivants :
  • détenir plus de 50 % du capital, dont 35 % à titre personnel ;
  • ou diriger la société et détenir au moins 1/3 du capital, dont 25 % à titre personnel, sans qu’un autre associé détient plus de 50 % ;
  • ou détenir collectivement avec d’autres demandeurs plus de 50 % du capital, avec au moins un dirigeant et chacun détenant au moins 10 % de la part du principal associé.
  • Pour une EURL classique, l’exonération est en principe automatique si vous êtes éligible.

Quel est le montant de l’exonération ?

Le montant de l’exonération dépend de vos revenus professionnels :

  • jusqu’à 75 % du Plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), soit 35 325 € en 2025, l’exonération est totale ;
  • entre 75 % et 100 % du PASS, soit entre 35 325 € et 47 100 €, elle devient dégressive. Cela signifie que plus vos revenus augmentent dans cette tranche, plus la réduction de cotisations diminue progressivement, jusqu’à disparaître au niveau du PASS ;
  • au-delà du PASS, vous ne pouvez plus bénéficier de l’ACRE.

Les précautions à prendre en compte par rapport à l’ACRE

  • Ne confondez pas l’ACRE et l’ARCE : l’ACRE concerne une exonération de cotisations sociales, tandis que l’ARCE correspond au versement en capital d’une partie de vos droits au chômage.
  • Veillez à conserver le contrôle de votre société pendant au moins deux ans, car perdre cette condition peut remettre en cause votre éligibilité à l’ACRE.
  • Anticipez la fin du dispositif, car l’exonération ne dure qu’un an et vos charges sociales augmenteront une fois l’ACRE terminée.
  • Gardez à l’esprit que certains revenus peuvent réduire votre ARE, notamment les dividendes soumis à cotisations ou les bénéfices imposés à l’IR en EURL.

NB : le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 évoque la possibilité de modifier les conditions d’accès à l’ACRE et le niveau d’exonération. Il ne s’agit que d’un projet à ce stade : rien n’est voté ni définitif, et les mesures peuvent encore évoluer.

Exemple concret :

Imaginons que vous créez une EURL et que vous vous versez une rémunération annuelle de 30 000 €.

Ce montant est inférieur à 75 % du PASS, soit 35 325 €. Vous bénéficiez donc de l’exonération totale ACRE.

  • Sans ACRE, un gérant d’EURL paie environ 45 % de cotisations sociales, soit : 30 000 € × 45 % = 13 500 € de charges.
  • Avec ACRE, le taux descend à environ 25 %, soit : 30 000 € × 25 % = 7 500 € de charges.

Économie réalisée : environ 6 000 € sur la première année.

Cet allègement de cotisations vous permet donc de préserver votre trésorerie au moment le plus critique du lancement de votre activité, surtout si vos revenus sont encore modestes ou irréguliers.

Attention ! L’ACRE ne dure que 12 mois. Passé ce délai, vous basculez dans le régime de cotisations sociales classique des travailleurs indépendants.

L’ATI (allocation travailleurs indépendants), qu'est-ce que c'est ?

Depuis 2019, les indépendants disposent eux aussi d’un filet de sécurité en cas de coup dur : l’Allocation des Travailleurs Indépendants (ATI). Cette aide spécifique vous permet de bénéficier d’un revenu minimal si votre activité cesse, à condition de remplir certains critères.

Les conditions pour en bénéficier

Pour toucher l’ATI, vous devez :

  • avoir exercé votre activité pendant au moins 2 ans en continu ;
  • avoir perçu en moyenne 10 000 € par an sur ces deux années ;
  • être inscrit à France Travail et rechercher activement un emploi ;
  • avoir des ressources personnelles inférieures au revenu de solidarité active (RSA) (entre 645 € et 1 350 € par mois selon votre situation, seul, en couple ou avec enfants) ;
  • et cesser votre activité de manière involontaire, soit par :
  • une liquidation ou un redressement judiciaire ;
  • ou une non-viabilité économique (attestée par un expert) avec une perte d’au moins 30 % des revenus.

Montant et durée de l’allocation

Le montant de l’ATI est forfaitaire. Voici comment il s’applique :

  • il correspond à environ 26,30 € par jour, soit près de 800 € par mois ;
  • il ne peut pas être inférieur à 19,73 € par jour (soit 600 €/mois) ;
  • il est versé pendant 6 mois maximum (182 jours), sans possibilité de renouvellement.

Exemple concret :

Imaginons que vous cessiez votre activité d’EURL après 3 ans d’exercice. 

  • Sur les deux dernières années, vous avez perçu en moyenne 12 000 € de revenus par an (moins 10 000 € par an).
  • Votre entreprise n’est plus viable économiquement (activité en baisse, revenus faibles) et vous décidez de la cesser.
  • Vous êtes inscrit à France Travail.
  • Et vos ressources personnelles actuelles (hors activité fermée) sont de 600 € par. mois, ce qui est inférieur au RSA.

Vous remplissez donc les conditions pour toucher l’ATI.

Vous percevrez environ 26,30 € par jour, soit 800 € par mois pendant 6 mois :

Total : 4 800 € d’aide.

Sans cette aide, vous n’auriez aucun revenu de remplacement.

L’ATI vous offre donc un soutien temporaire équivalent à 4 800 € sur la période.

Pour faire simple, ces dispositifs peuvent être de vrais alliés pour sécuriser votre parcours entrepreneurial.

  • L’ACRE vous aide à démarrer plus sereinement grâce à un allègement de vos charges sociales.
  • L’ATI vous offre un filet de sécurité minimal si votre activité devait cesser.

Bien utilisés, ils peuvent faire la différence et vous donner davantage de stabilité dans votre projet.

acre ou ati en eurl
acre ou ati en eurl

Qu’en est-il de l’assurance chômage pour les dirigeants d’EURL ?

Nous avons parlé des aides qui peuvent soutenir vos revenus en cas de création d’entreprise. Mais qu’en est-il si votre activité s’arrête ? Beaucoup de créateurs pensent qu’en devenant gérant d’EURL, ils auront automatiquement droit au chômage. Ce n’est pas le cas. Je vais vous montrer pourquoi et quelles alternatives peuvent vous protéger.

Pourquoi un gérant d’EURL n’a-t-il pas droit automatiquement au chômage ?

En tant que gérant associé unique d’EURL, vous relevez du régime des travailleurs non-salariés (TNS). Cela signifie que :

  • vous cotisez aux charges sociales obligatoires (santé, retraite, allocations familiales) ;
  • mais vous ne cotisez pas à l’assurance chômage.

Conséquence : si votre activité cesse, vous ne pouvez pas prétendre aux allocations chômage (ARE), sauf à bénéficier du maintien de droits ouverts avant la création de l’entreprise.

Cette différence vient d’une logique simple : l’assurance chômage couvre les salariés soumis à un lien de subordination avec un employeur. Or, en EURL, le gérant associé unique est son propre employeur.

Quelles sont les assurances privées possibles pour un dirigeant d’EURL ?

Si vous voulez bénéficier d’une couverture chômage, vous pouvez souscrire à une assurance privée facultative. On les appelle souvent “contrats perte d’emploi” ou “assurance chômage des dirigeants”.

Ces contrats vous permettent de percevoir une indemnité si votre entreprise cesse son activité, en complément des autres assurances (santé, prévoyance). Les principaux acteurs sont :

  • des organismes spécialisés (ex : GSC (Garantie Sociale des Chefs d’entreprise), associations patronales) ;
  • ou des compagnies d’assurance classiques qui proposent des options spécifiques pour dirigeants.

Attention ! Ces assurances représentent un coût (cotisation mensuelle ou annuelle), et l’indemnisation n’est pas automatique. Il faut généralement prouver la cessation involontaire de l’activité (redressement, liquidation).

Pour résumer, en tant que gérant d’EURL, vous ne bénéficiez pas automatiquement de l’assurance chômage, car vous relèvez du régime des travailleurs non-salariés. 

Si vous voulez une protection supplémentaire, il vous faudra passer par une assurance privée (comme GSC), qui peut représenter un coût non négligeable mais vous apportera une sécurité en cas d’échec. 

Ce que je vous conseille : évaluez bien vos besoins réels avant de vous engager, pour ne pas payer une couverture dont vous n’auriez pas l’utilité.

Pour en savoir plus sur la création d'une EURL

Comparaison EURL et SASU pour un créateur au chômage

Je vous ai expliqué en détail ce qu’est l’EURL, avec ses avantages et ses limites pour un créateur au chômage. Mais il existe aussi un autre statut très courant : la SASU. Je vais vous la présenter pour que vous puissiez comparer.

Quels sont les avantages de la SASU pour un créateur au chômage ?

Concrètement, voici ce que la SASU peut vous apporter si vous créez votre entreprise au chômage :

  • Statut social du président : vous êtes assimilé salarié, donc affilié au régime général de la Sécurité sociale (meilleure couverture maladie, retraite, prévoyance que le régime TNS).
  • Souplesse de fonctionnement : les statuts sont plus libres que dans une EURL (pas de formalisme lourd, pas de règles strictes de la SARL).
  • Dividendes : ils ne supportent pas de cotisations sociales (seulement prélèvements sociaux + flat tax), contrairement à l’EURL/TNS où une partie peut être soumise à charges.

Quelles sont les limites de la SASU ?

En revanche, la SASU n’a pas que des atouts. Voici les principales limites à connaître avant de vous lancer :

  • Cotisations sociales plus élevées : dès que vous vous versez un salaire, le coût social est nettement plus important qu’en EURL. En revanche, si le président n’est pas rémunéré, aucune cotisation sociale n’est due.
  • Fiscalité : par défaut à l’IS. L’option pour l’IR est possible mais limitée à 5 ans maximum.
  • Formalités et coûts : la rédaction des statuts est plus libre, mais peut nécessiter un accompagnement juridique.

Quel statut choisir entre EURL et SASU quand on est au chômage ?

Le choix entre l’EURL et la SASU dépend surtout de ce que vous recherchez. Est-ce que votre priorité est :

  • de réduire vos charges sociales ;
  • d’avoir une meilleure protection sociale ;
  • ou de disposer d’un cadre juridique simple pour entreprendre seul ?

Chaque statut présente ses avantages et ses contraintes. Je vous propose ce tableau comparatif pour vous aider à faire le bon choix :

Statut social du dirigeantGérant TNS (Travailleur Non Salarié) : charges sociales plus faibles, mais protection sociale moins complète.Président assimilé salarié : meilleure couverture sociale (maladie, retraite, prévoyance), mais charges plus lourdes.
Maintien de l’AREOui : maintien possible, mais avec retenue automatique de 30 % chaque mois, même sans rémunération. Plafond à 60 % des droits restants. Maintien partiel si rémunération (ARE réduit + retenue 30 %).Oui : maintien possible sans retenue si vous ne vous rémunérez pas. Plafond à 60 % des droits restants. Maintien partiel si rémunération (ARE réduit selon vos revenus).
Coût des cotisationsPlus économique (≈ 40 à 45 % de la rémunération nette).Plus élevé (≈ 80 % de la rémunération nette).
FiscalitéIR par défaut (option possible pour l’IS). Dividendes soumis à cotisations sociales si > 10 % du capital + primes d’émission + comptes courants d’associé.IS par défaut (option IR limitée à 5 ans). Dividendes non soumis à cotisations sociales.
Souplesse de fonctionnementFonctionnement encadré par les règles de la SARL.Statuts très souples, grande liberté d’organisation.
Image et développementAdaptée aux projets solo et petites structures.Idéale pour accueillir de nouveaux associés, avec démarches plus simples qu’en EURL/SARL.

Démarches administratives et obligations du demandeur d’emploi

Vous avez finalement décidé de vous lancer en EURL ? Félicitations ! Il vous reste maintenant à accomplir quelques démarches administratives pour sécuriser vos droits et respecter vos obligations vis-à-vis de France Travail. Je vous détaille les 5 étapes principales à suivre :

1. Créer officiellement votre EURL

  • Rédigez et signez vos statuts.
  • Déposez le dossier d’immatriculation auprès du guichet unique (INPI).
  • Obtenez votre extrait Kbis, qui sera souvent demandé par France Travail.

2. Demander les aides à la création

  • Déposez une demande d’ACRE uniquement si vous êtes en micro-entreprise (délai : 45 jours).
  • Choisissez entre le maintien de l’ARE ou l’ARCE (capitalisation).
  • Conservez les justificatifs liés à ces choix (notification de France Travail, décision d’attribution).

3. Rester inscrit et actualisé à France Travail

  • Maintenez votre inscription comme demandeur d’emploi.
  • Faites votre actualisation mensuelle si vous percevez l’ARE. Si vous avez opté pour l’ARCE, vous restez inscrit, mais l’actualisation mensuelle n’est pas requise.
  • Déclarez vos revenus de gérance (même s’ils sont de 0 €).

4. Fournir les justificatifs nécessaires

  • Si vous ne vous rémunérez pas, France Travail peut vous demander vos statuts ou une décision d’assemblée précisant l’absence de rémunération.
  • Si vous vous rémunérez, tenez-vous prêt à fournir vos relevés ou attestations comptables.

5. Signaler toute évolution de situation

  • Début ou fin de rémunération, cessation d’activité…
  • Chaque changement doit être déclaré lors de l’actualisation mensuelle, pour éviter un trop-perçu.

En clair, créer une EURL en étant au chômage ne vous empêche pas de bénéficier de vos droits, mais vous devez respecter certaines formalités :

  • immatriculer officiellement votre société (statuts, dossier au guichet unique, extrait Kbis) ;
  • choisir et demander vos aides (ARE, ARCE, ACRE) en gardant les justificatifs ;
  • rester inscrit et actualisé à France Travail chaque mois, même si vos revenus sont nuls ;
  • fournir les justificatifs demandés selon que vous vous rémunérez ou non ;
  • déclarer sans délai toute évolution de situation (rémunération, cessation, changement d’aide).
étapes de création d'eurl au chomage
étapes de création d'eurl au chomage
EN RÉSUMÉ

Créer une EURL en étant au chômage peut être bien plus qu’une formalité administrative. C’est une vraie opportunité pour rebondir et construire votre projet. 

Vous devez simplement faire les bons choix : 

  • entre ARE ou ARCE pour vos droits ;
  • IR ou IS pour votre fiscalité ;
  • avec ou sans rémunération pour préserver vos allocations ;
  • et rester rigoureux dans vos démarches auprès de France Travail.

Avec Dougs à vos côtés, vous êtes accompagné à chaque étape : de vos démarches administratives à vos choix fiscaux (IR ou IS, ARE ou ARCE), en passant par l’optimisation de votre rémunération.

L’objectif :

  • sécuriser vos allocations ;
  • réduire vos charges ;
  • et donner toutes les chances de réussite à votre entreprise.

FAQ sur l'EURL et chômage

Peut-on créer une EURL sans perdre ses droits au chômage ?

Oui. vous pouvez créer une EURL tout en continuant à percevoir votre ARE. 

En revanche, comme l’EURL relève du statut TNS, France Travail applique automatiquement une retenue de 30 % sur votre ARE, même si vous ne vous versez aucune rémunération. 

Si vous vous rémunérez, votre ARE est également réduit en fonction de vos revenus, en plus de cette retenue. 

Le versement de l’ARE sera de toute façon plafonné à 60 % de vos droits totaux, quelle que soit la forme juridique choisie.

ARE ou ARCE : quelle est la meilleure option pour une EURL ?

Cela dépend de votre situation.

- Maintien de l’ARE : intéressant si vous ne vous rémunérez pas au début, car vous touchez vos allocations chaque mois. Cela sécurise votre trésorerie.

- ARCE : vous recevez 60 % de vos droits restants en deux versements (50 % à la création, 50 % 6 mois plus tard). C’est utile si vous avez besoin de capital rapidement pour financer votre projet.

En pratique : si votre projet demande un investissement immédiat, l’ARCE peut être mieux adaptée. Si vous privilégiez la sécurité et un revenu régulier, le maintien de l’ARE est souvent plus rassurant.

Un gérant d’EURL peut-il toucher le chômage en cas de fermeture ?

Non, pas automatiquement. En tant que gérant associé unique, vous êtes TNS et vous ne cotisez pas au chômage.
Cependant, deux cas particuliers existent :

- si vous aviez encore des droits ARE non utilisés au moment de la création, vous pouvez continuer à les percevoir après la fermeture ;

- si vous remplissez les conditions de l’ATI (Allocation des Travailleurs Indépendants), vous pouvez percevoir environ 800 €/mois pendant 6 mois maximum.

Quelle est la différence entre une EURL et une SASU concernant le chômage ?

- EURL : le gérant associé unique est TNS, il ne cotise pas au chômage. Ses droits sont donc limités au maintien de l’ARE déjà acquis ou à l’ATI.

- SASU : le président est assimilé salarié, mais là encore, il ne cotise pas non plus à l’assurance chômage. Il peut seulement bénéficier du maintien de ses droits ARE existants ou de l’ARCE.

Donc dans les deux cas, vous ne créez pas de nouveaux droits au chômage. La différence se joue surtout sur la protection sociale (meilleure en SASU) et sur le coût des cotisations (plus léger en EURL).

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Émilie F
Émilie F
Expert-comptable

Entre deux sessions de conseil client, supervision de bilans comptables, management et formation de ses équipes, elle s’adonne à sa passion : la rédaction de contenus. Elle met sa plume et son expertise au service de sujets de fond sur la création d’entreprise et la comptabilité.

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