IS ou IR en EURL : quel régime fiscal change vraiment tout pour votre activité ?
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Vous envisagez de créer une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ? L’une des premières questions que vous allez vous poser concerne le régime fiscal : faut-il rester à l’IR (impôt sur le revenu) ou opter pour l’IS (impôt sur les sociétés) ?
Le dilemme se comprend facilement : rester à l’IR, c’est profiter d’un régime fiscal simple et transparent, où les bénéfices sont directement intégrés à votre revenu personnel.
À l’inverse, choisir l’IS, c’est opter pour une gestion plus stratégique : vous séparez vos revenus personnels de ceux de l’entreprise, ce qui vous permet de lisser la fiscalité.
Ce choix n’est pas anodin, car il impacte votre rémunération, vos cotisations sociales, vos charges EURL, la trésorerie de votre entreprise et même vos possibilités de croissance. Comprendre ces différences dès le départ vous permettra d’éviter des erreurs coûteuses et d’optimiser la gestion de votre bilan et de vos déclarations fiscales.


Créer une EURL, c’est devoir choisir entre deux régimes fiscaux : l’impôt sur le revenu (IR) ou l’impôt sur les sociétés (IS).
Par défaut, si vous êtes associé unique et personne physique, votre EURL relève de l’IR.
Vous pouvez cependant opter pour l’IS sous certaines conditions, si cela s’avère plus avantageux.
Ce choix n’est pas qu’une formalité :
- À l’IR : les bénéfices sont intégrés à vos revenus personnels et soumis au barème progressif ; c’est simple à gérer, mais la charge fiscale augmente vite quand les résultats s’améliorent.
- À l’IS : la société paie son propre impôt (25 % ou 15 % sous conditions) ; vous décidez ensuite comment répartir les bénéfices entre rémunération et dividendes ; une option plus flexible pour optimiser vos charges et développer votre activité.
Qu’est-ce qu’une EURL ?
L’EURL est une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée. Elle permet à un associé unique de créer une société avec un capital social librement fixé.
Dans une EURL, le gérant peut être l’associé ou un tiers. Le régime fiscal (IS ou IR) applicable dépend du profil de l’associé : par défaut, une EURL dont l’associé unique est une personne physique relève de l’IR, alors qu’une EURL dont l’associé unique est une personne morale est imposée à l’IS.
Ce choix influe directement sur :
- la gestion des bénéfices ;
- les cotisations sociales ;
- la fiscalité de la rémunération du dirigeant.
Pour mieux comprendre la gestion financière et comptable de ce type de société, vous pouvez consulter notre guide sur la comptabilité en EURL, qui détaille les obligations, les écritures courantes et les bonnes pratiques à adopter.
La création d’une EURL implique donc de réfléchir dès le départ à la nature de l’associé. Les bénéfices sont ensuite imposés selon le régime retenu, avec des conséquences différentes sur la déclaration de résultats et la liasse fiscale. La fiscalité de l’EURL n’est pas figée : elle dépend du choix initial et peut évoluer selon l’activité.
Maintenant que vous savez ce qu’est une EURL, il est temps de comprendre pourquoi le choix entre IR et IS est crucial : ce régime fiscal détermine directement le calcul de vos cotisations sociales, votre revenu net disponible et votre capacité à investir.
Impacts sur la rémunération et les cotisations sociales
J’attire votre attention sur un point qui préoccupe toujours les créateurs : la rémunération nette et les cotisations sociales.
À l’IR, l’URSSAF (Union de Recouvrement des Cotisations de Sécurité sociale et d’Allocations Familiales) calcule les cotisations sur l’intégralité du bénéfice réalisé par votre entreprise.
À l’IS, les cotisations sociales portent :
- sur la rémunération du gérant ;
- sur les dividendes, uniquement pour la part qui dépasse 10 % du capital social, de la prime d’émission et des apports en compte courant d’associé.
Ce mécanisme permet de moduler entre salaires et dividendes. L’écart peut représenter plusieurs milliers d’euros par an. Le régime fiscal conditionne donc à la fois la capacité de l’entreprise à investir et le revenu net que vous percevez.
Pour bien comprendre ces effets, il faut aussi regarder de plus près la situation sociale et fiscale du gérant d’EURL, car c’est son statut qui détermine concrètement :
- les cotisations ;
- le traitement des revenus ;
- la fiscalité des dividendes.


Situation sociale et fiscale du gérant d’EURL
Le gérant d’EURL est en général considéré comme travailleur non salarié (TNS), sauf s’il s’agit d’un tiers non associé. Ce statut détermine ses cotisations sociales et son traitement fiscal.
Base de calcul des cotisations sociales
- À l’IR : les cotisations portent sur la totalité du bénéfice imposable, distribué ou non.
- À l’IS : elles s’appliquent uniquement à la rémunération du gérant et, le cas échéant, à la part des dividendes dépassant 10 % du capital social, des primes d’émission et des apports en compte courant.
Concrètement, cela permet de moduler entre salaire et dividendes pour optimiser les charges sociales.
Fiscalité de la rémunération et des dividendes
- Rémunération : considérée comme BIC ou BNC à l’IR selon la nature de l’activité, ou comme charge déductible à l’IS.
- Dividendes : imposés comme revenus de capitaux mobiliers (RCM), soumis au PFU de 30 % (12,8 % IR + 17,2 % prélèvements sociaux) ou, sur option, au barème progressif avec abattement de 40 %.Mais attention : si vous êtes gérant TNS, la part de dividendes qui dépasse 10 % du capital social et du compte courant d’associé entre aussi dans le calcul des cotisations sociales, un point souvent sous-estimé par les créateurs d’EURL.
Déductions et charges possibles
- À l’IS : la société déduit la rémunération du gérant, certaines charges sociales et les frais professionnels.
- À l’IR : ces frais sont intégrés au résultat imposable, sans possibilité de déduction séparée.
Impacts pratiques
- À l’IR : imposition directe sur le bénéfice, ce qui alourdit vite la charge quand les résultats augmentent.
- À l’IS : meilleure maîtrise de la trésorerie personnelle grâce au choix entre rémunération et dividendes, mais aussi du montant même de la rémunération.
Voyons ce que cela donne avec un exemple simple :
- En EURL à l’IR, un bénéfice de 40 000 € entraîne des cotisations sociales sur 40 000 €, même sans rémunération.
- En EURL à l’IS, si le gérant ne prend que 20 000 € de salaire, les cotisations sont calculées uniquement sur ce montant.
Vous voyez que le régime fiscal choisi impacte directement votre revenu disponible et votre capacité à investir. La vraie question est donc simple : vaut-il mieux rester à l’IR ou passer à l’IS ? Pour vous aider à décider, je vais vous montrer comment fonctionne chaque régime, avec leurs avantages et leurs inconvénients.
EURL : Quel statut choisir entre l'IS et l'IR ?
Quand vous lancez votre EURL, la première grande décision fiscale à prendre, c’est de choisir entre l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés. Pas de panique : je vais vous expliquer la différence et vous aider à repérer dans quels cas l’un ou l’autre sera plus avantageux.
L’EURL à l’impôt sur le revenu (IR)
Commençons par le régime le plus courant : l’impôt sur le revenu.
Par défaut, une EURL dont l’associé unique est une personne physique relève de l’impôt sur le revenu (IR). Dans ce cas, le bénéfice de l'EURL est ajouté au revenu global du foyer fiscal et imposé selon le barème progressif de l'IR (0% à 45 %).
Voici le barème applicable pour l’imposition des revenus 2024 (déclaration 2025) :
| Fraction du revenu imposable (pour une part) | Taux d'imposition à appliquer sur la tranche |
|---|---|
| Jusqu'à 11 497€ | 0% |
| De 11 498 € à 29 315 € | 11% |
| De 29 316 € à 83 823 € | 30% |
| De 83 824 € à 180 294€ | 41% |
| Supérieur à 180 294€ | 45% |
Ce barème est progressif : seule la part du revenu comprise dans chaque tranche est taxée au taux correspondant, et non l’ensemble du revenu.
Concrètement, vous déclarez le bénéfice imposable de votre EURL via le formulaire n° 2042-C-PRO, dans la catégorie BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou BNC (bénéfices non commerciaux), selon votre activité.
En clair, si votre foyer est déjà imposé dans une tranche élevée, les bénéfices de l’EURL viendront augmenter votre revenu imposable. Ce régime est simple, surtout lors de la création d’une EURL, car il évite une double imposition (à l’IR et l’IS). Il est intéressant lorsque les bénéfices sont limités ou irréguliers. En cas de déficit, celui-ci peut s’imputer sur le revenu global, ce qui réduit l’impôt dû par le foyer.
Avantages :
- simplicité de gestion fiscale ;
- possibilité d’imputer les déficits sur le revenu global ;
- adapté si vos bénéfices restent modestes ou irréguliers.
Limites :
- tous vos revenus (EURL + personnels) s’additionnent et peuvent vous faire basculer dans une tranche plus élevée du barème progressif ;
- cotisations sociales sur la totalité du bénéfice ;
- la fiscalité devient lourde quand les bénéfices augmentent.
Exemple : pour 100 000 € de bénéfices, si votre foyer est imposé dans la tranche la plus élevée applicable à vos revenus (30 %), environ 30 000 € partent en impôt. À cela s’ajoutent près de 40 000 € de cotisations sociales, ce qui laisse seulement 30 000 € nets à la fin.
En résumé, l’EURL à l’IR reste intéressante quand les bénéfices sont modestes ou irréguliers, car elle permet de simplifier la fiscalité et d’imputer les déficits sur le revenu global. En revanche, dès que les bénéfices augmentent, la charge fiscale devient lourde.
L’EURL à l’impôt sur les sociétés (IS)
Passons maintenant au deuxième régime : l’impôt sur les sociétés. Ici, la fiscalité suit deux étapes principales :
- Étape 1 : la société paie l’IS sur son bénéfice,
- Étape 2 : vous êtes imposé personnellement sur la rémunération ou les dividendes perçus.
Je vais maintenant vous détailler chacune de ces étapes pour que vous compreniez concrètement leur fonctionnement.
Étape 1 : la société paie l’IS sur son bénéfice
Les bénéfices ne sont pas directement rattachés à l’associé, mais imposés au niveau de la société. Le taux d’imposition normal est de 25 %. Sous certaines conditions, un taux réduit de 15 % s’applique sur les premiers 42 500 euros de bénéfices.
Étape 2 : vous êtes imposé personnellement sur la rémunération ou les dividendes perçus
Le gérant peut, éventuellement en plus, se verser une rémunération. Celle-ci est soumise aux cotisations sociales, mais déductible du bénéfice imposable. S’il se verse des dividendes, ceux-ci subissent une taxation particulière, au PFU (prélèvement forfaitaire unique) de 30 %, soit :
- 12,8 % d’impôt sur le revenu ;
- 17,2 % de prélèvements sociaux ;

Si vous êtes gérant TNS, la part de dividendes excédant 10 % du capital social et du compte courant d’associé supporte aussi des cotisations sociales, souvent autour de 40 à 45 %.
Ce mécanisme apporte de la flexibilité : le gérant peut décider de se rémunérer moins et de laisser des bénéfices dans la société pour financer son développement.
Avantages :
- taux fixe et prévisible (25 %, voire 15 % sous conditions) ;
- rémunération du gérant déductible du bénéfice imposable ;
- possibilité de conserver des bénéfices pour financer vos projets.
Limites :
- option IS irrévocable après 5 ans ;
- double imposition : la société paie l’IS sur ses bénéfices, puis la rémunération du gérant et les dividendes sont à nouveau imposés au niveau personnel ;
- dividendes supérieurs à 10 % du capital social, des primes et des comptes courants soumis à cotisations sociales et non déductibles du bénéfice imposable ;
Exemple :
Si votre EURL réalise 50 000 € de chiffre d’affaires pour 10 000 € de bénéfice, elle supporte environ 2 500 € d’IS au taux normal (25 %). Un taux réduit de 15 % peut s’appliquer sous conditions, diminuant ainsi la charge fiscale. La rémunération du gérant, versée au cours de l’exercice, est déjà déduite du résultat, tandis que le solde peut être distribué sous forme de dividendes ou réinvesti.
En résumé, l’EURL à l’IS est particulièrement intéressante dès que les bénéfices deviennent importants ou fluctuent, et que vous souhaitez réinvestir dans votre activité. Le taux d’imposition reste fixe et plus prévisible que celui de l’IR. Dans ce cadre, certaines stratégies d’optimisation via holding peuvent aussi être envisagées.
IR ou IS : quel régime fiscal correspond à votre projet ?
Le choix entre l’IR et l’IS ne doit pas se faire uniquement sur des critères techniques. Il dépend directement de vos objectifs en tant que créateur d’EURL. Voulez-vous privilégier vos revenus personnels immédiats ou renforcer la trésorerie de votre entreprise pour investir ?
Si votre priorité est de maximiser vos revenus personnels immédiats (IR)
À l’IR, l’entreprise et l’associé ne font qu’un fiscalement. Les bénéfices s’ajoutent à vos revenus personnels et sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Si votre objectif est de renforcer la trésorerie et financer le développement (IS)
À l’IS, votre société est imposée séparément (25 % ou 15 % sous conditions). Vous pouvez vous verser une rémunération tout au long de l’exercice, déductible du bénéfice, puis décider de distribuer des dividendes à la clôture si la trésorerie le permet.
En résumé, l’IR favorise les revenus immédiats mais pèse lourd quand les bénéfices augmentent. L’IS, lui, apporte de la stabilité et facilite la rétention des bénéfices pour développer l’entreprise. Le bon choix dépend donc de vos besoins de trésorerie personnelle et de votre vision à moyen terme pour la société.

Comparatif IS vs IR : quel régime fiscal choisir ?
Après avoir vu séparément l’IR et l’IS, je vous propose maintenant de comparer directement les deux régimes. Cela permet d’avoir une vision claire des différences et de mieux évaluer lequel s’adapte à votre situation.
| Critères | EURL à l’IR | EURL à l’IS |
|---|---|---|
| Base imposable | Résultat (ou bénéfice) de la société, intégré au revenu global de l’associé unique | Bénéfices de la société |
| Taux d’imposition | Barème progressif de l’IR (0 % à 45 %) | Taux fixe de 25 % (15 % sous conditions sur 42 500 €) |
| Cotisations sociales | Sur la totalité du bénéfice | Sur la rémunération et sur la part des dividendes > 10 % du capital social, des primes d’émission et du solde moyen du compte courant d’associé |
| Flexibilité fiscale | Régime par défaut, possibilité d’opter pour l’IS | Option irrévocable après 5 ans |
| Distribution des bénéfices | Pas de dividendes, bénéfices imposés directement | Dividendes possibles |
| Gestion des déficits | Imputables sur le revenu global du foyer | Reportables sur les années suivantes |
| Adapté à… | Revenus modestes, activité en démarrage ou déficitaire | Bénéfices élevés, stratégie de réinvestissement |
Comme vous le voyez dans ce tableau, l’IR reste simple mais vite contraignant quand les bénéfices augmentent, alors que l’IS offre plus de souplesse et un taux fixe plus prévisible. Si vous souhaitez aller plus loin dans la comparaison entre IR et IS, voici un exemple :
Exemple comparatif : EURL à l’IR vs EURL à l’IS
Pour rendre les choses plus concrètes, je vais vous donner un petit exemple chiffré.
Prenons une hypothèse simple : vous prévoyez que votre EURL réalise un bénéfice annuel de 30 000€, votre tranche marginale d'imposition (TMI) est de 30%. On estime le taux de cotisations sociales à 40%.
En pratique, l’impôt sur le revenu est calculé par tranches, mais pour simplifier, je vais appliquer ici un taux marginal unique de 30 %.
Cas 1 : EURL à l’IR
- bénéfice : 30 000 € ;
- impôt sur le revenu ≈ 30 % × 30 000 € = 9 000 € (en pratique, l’impôt est calculé par tranches, mais pour simplifier, nous appliquons ici un taux marginal unique de 30 %) ;
- reste après impôt : 30 000 € – 9 000 € = 21 000 € ;
- cotisations sociales ≈ 40 % × 30 000 € = 12 000 € ;
- reste net après impôt et cotisations : 21 000 € – 12 000 € = 9 000 €.
Cas 2 : EURL à l’IS
- résultat brut avant rémunération : 30 000 € ;
- le gérant se verse une rémunération de 20 000 €, qui est déductible du bénéfice imposable ;
- résultat imposable restant : 30 000 € – 20 000 € = 10 000 € ;
- IS ≈ 15 % × 10 000 € = 1 500 € ;
- résultat net après IS : 8 500 € (qui peut être distribué en dividendes ou conservé en réserve) ;
- cotisations sociales sur la rémunération : 40 % × 20 000 € = 8 000 € ;
- Impôt sur le revenu (IRPP) du gérant : environ 30 % × 20 000 € = 6 000 € (selon sa tranche marginale d’imposition).
Cet exemple met en évidence que :
- à l’IR, tout le bénéfice est imposé directement dans le revenu personnel de l’associé, ce qui peut vite alourdir la charge fiscale ;
- à l’IS, vous avez le choix entre vous verser une rémunération, qui réduit la base imposable et donc l’impôt de la société, ou laisser une partie du bénéfice en réserve pour financer le développement de votre activité.
Les montants présentés sont volontairement arrondis et simplifiés. En pratique, l’impôt sur le revenu se calcule par tranches et la fiscalité des dividendes dépend du PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique) ou du barème progressif.
En EURL à l’IS, seule une partie limitée des dividendes bénéficie du PFU pur, car au-delà de 10 % du capital social, des primes et du solde moyen du compte courant d’associé, les dividendes sont également soumis aux cotisations sociales, en plus des 17,2 % de prélèvements sociaux.
Trois profils d’entrepreneurs pour illustrer le choix IR ou IS ?
Au-delà des chiffres, je vais vous montrer trois profils typiques. Peut-être que vous vous reconnaîtrez dans l’un d’entre eux.
- Exemple 1 : Un entrepreneur avec des revenus modestes choisit souvent de l’IR. L’imposition reste légère et les déficits éventuels réduisent le revenu global.
- Exemple 2 : Un entrepreneur qui réinvestit ses bénéfices trouve plus d’intérêt à l’IS. Le taux fixe assure une stabilité et permet d’accumuler des réserves.
- Exemple 3 : Un gérant qui se verse une rémunération modérée et complète avec des dividendes peut aussi tirer avantage de l’IS, même si cette stratégie reste moins pertinente en EURL, où une partie des dividendes est soumise aux cotisations sociales.
Ces exemples montrent que le bon choix dépend directement de vos priorités : protéger votre revenu immédiat ou préparer le développement de votre société. Bien sûr, les deux aspects sont essentiels pour vous, mais si vous deviez mettre l’accent sur l’un d’eux, ce choix serait déterminant pour votre projet.
Comment simuler l’imposition d’une EURL à l’IS ou à l’IR ?
Si vous hésitez encore, je vous conseille vivement de faire une simulation. Des simulateurs en ligne permettent de comparer les deux options.
Vous entrez votre chiffre d’affaires, vos charges, votre rémunération, et l’outil vous montre une estimation du montant d’impôt.
Pour aller plus loin, vous pouvez utiliser le simulateur ci-dessous afin d’obtenir une première estimation concrète de votre imposition en EURL à l'IS.
Je vous recommande cependant de demander à un expert-comptable de refaire la simulation pour votre cas précis. Il prendra en compte des éléments comme la CFE, les cotisations sociales et même vos projets de développement.
Pour sécuriser encore davantage vos choix, vous pouvez vous faire accompagner par un cabinet spécialisé comme Dougs, qui saura adapter la simulation à votre situation réelle et optimiser votre fiscalité.
Simulateur : Impôt sur les sociétés
Autres impôts et taxes applicables à l’EURL
Dernier point à anticiper : au-delà de l’IR ou de l’IS, d’autres taxes impactent votre trésorerie. Les plus courantes sont la TVA et la contribution économique territoriale (CET). Elles impactent directement votre trésorerie et doivent être anticipées dès la création.
La taxe sur la valeur ajoutée
La TVA s’applique selon votre chiffre d’affaires et le régime fiscal choisi :
- franchise en base : exonération de TVA si vous ne dépassez pas certains seuils ;
- régime réel simplifié : déclaration annuelle de liquidation et de régularisation ;
- régime réel normal : déclarations mensuelles ou trimestrielles via le formulaire CA3.
Si vous dépassez certains seuils, vous perdez le bénéfice de l’exonération. Vous devez alors facturer la TVA à vos clients et la reverser à l’administration fiscale.
La contribution économique territoriale (CET)
La CET peut comporter deux impôts locaux :
La cotisation foncière des entreprises (CFE) :
- due chaque année (sauf exonération l’année de création) ;
- calculée selon la valeur locative des biens utilisés ;
- comporte une base minimale fixée par la commune.
La déclaration initiale se fait via le formulaire n° 1447-C-SD. Ensuite, l’administration met à disposition un avis d’imposition dématérialisé dans votre espace professionnel en ligne.
La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) :
Elle concerne les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 500 000 € hors taxes. Mais attention, dès 152 500 € de chiffre d’affaires, vous devez déposer une déclaration (n°1330-CVAE-SD). Le paiement de la CVAE se fait au moyen du formulaire n° 1329-DEF.
En plus de l’impôt sur vos bénéfices (IR ou IS), votre EURL doit donc composer avec la TVA et la CET (CFE + CVAE). Ces taxes peuvent représenter un poids non négligeable, surtout quand on ne les a pas anticipées.
Si vous dépassez certains seuils, vous perdez le bénéfice de l’exonération de TVA et devez basculer vers un régime supérieur. Ce basculement peut aussi changer votre régime fiscal et vos obligations comptables, comme c’est le cas en EURL en micro-entreprise.
Je vous encourage à intégrer ces éléments dès vos prévisions financières. Cela vous évitera de mauvaises surprises et vous aidera à sécuriser la gestion de votre trésorerie.
Le choix entre l’IR et l’IS dépend surtout de votre situation personnelle, du niveau de bénéfices que vous réalisez et de votre stratégie de rémunération. Si vos revenus restent modestes, l’IR peut être une option intéressante, car il permet aussi d’imputer les pertes sur votre revenu global. En revanche, dès que les bénéfices augmentent et que vous souhaitez réinvestir dans votre activité, l’IS offre généralement plus de flexibilité.
Voici un plan d’action simple pour avancer :
- évaluez vos bénéfices actuels et prévisionnels ;
- analysez vos besoins de rémunération immédiate et vos projets de développement
- simulez les deux options (IR et IS) avec vos chiffres.
- Faites valider votre choix par un expert-comptable.
En appliquant ces étapes, vous sécurisez le choix du régime fiscal de votre EURL et vous avancez avec une stratégie adaptée à votre projet.
FAQ sur l’EURL à l’IS ou à l’IR
Puis-je changer d’option fiscale après avoir choisi l’IS pour mon EURL ?
Le retour à l’IR est possible pendant les 5 premières années. Après ce délai, l’option pour l’IS devient irrévocable. Cette règle oblige à anticiper son choix et à analyser les projections financières avant de trancher.
Quels sont les délais pour opter pour l'IS quand on crée une EURL ?
L’option pour l’IS doit être formulée dans les trois mois suivant la création de l’EURL ou avant la fin du 3ᵉ mois de l’exercice au titre duquel l’EURL souhaite être soumise à l’impôt sur les sociétés (IS). Les équipes d’experts de Dougs, peuvent accompagner les créateurs dans ces démarches et aider à remplir les documents auprès de l’administration fiscale. L’appel à un expert permet également de sécuriser la procédure.
Est-il possible de bénéficier du taux réduit de 15 % en EURL ?
Le taux réduit de 15 % s’applique uniquement si trois conditions sont réunies : le capital social doit être intégralement libéré et détenu à 75 % minimum par des personnes physiques. Le chiffre d’affaires hors taxes doit rester inférieur ou égal à 10 millions d’euros. Ce dispositif permet aux petites entreprises de réduire leur charge fiscale pendant leurs premières années.

Nahima est fiscaliste chez Dougs. Véritable appui pour ses collègues et pour les clients, elle jongle entre veille, conseil et formation sur son sujet de prédilection (on vous le donne en mille) : la fiscalité !
En savoir plus![Créer votre EURL ► [Guide complet et conseils 2025]](https://images.prismic.io/test-dougs/eab58872-c096-4c32-b3bb-a3e4b500f8a9_comment-creer-eurl-1.jpg?auto=compress%2Cformat&fit=max&w=600&h=360)


