Tout savoir sur la holding en EURL : les 5 points à connaître
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Vos revenus augmentent ? Excellente nouvelle. Pourtant, la pression fiscale s’alourdit, vos dividendes sont davantage taxés et votre patrimoine reste exposé.
Vous cherchez à mieux protéger vos actifs ou à optimiser la gestion de vos sociétés. Pour cela, plusieurs options s’offrent à vous :
- créer une structure dédiée pour réinvestir vos bénéfices (dans l’immobilier ou dans d’autres sociétés en achetant des parts, par exemple) ;
- regrouper des sociétés déjà existantes ;
- ou placer une société unique sous une holding.
Dans les trois cas, créer une holding est envisageable. Rien d’étonnant : une holding n’est pas un statut juridique, mais une fonction d’entreprise qui peut prendre la forme d’une SAS, SASU, SARL ou EURL.
Si vous possédez déjà une société unique, la holding en EURL peut même devenir une option particulièrement avantageuse.
Dans cet article, je vous explique :
- ce qu’est réellement une holding,
- comment elle fonctionne selon sa forme juridique,
- et en quoi elle peut renforcer votre stratégie d’entreprise sur le plan fiscal, financier et organisationnel.


Pour faire simple, une holding en EURL est une société mère qui détient des participations dans une ou plusieurs autres entreprises (appelées sociétés filles). Elle appartient à un associé unique.
Son avantage principal est de combiner la simplicité de l’EURL aux atouts d’une holding. Concrètement, cela signifie :
- une optimisation fiscale ;
- une gestion centralisée des dividendes ;
- et une protection renforcée du patrimoine (transmission facilitée aux héritiers ou repreneurs et limitation des risques. Par exemple, si une filiale fait faillite, les autres sociétés du groupe et les biens détenus par la holding restent préservés).
En contrepartie, ce type de société impose du formalisme, un statut travailleur non salarié (TNS) peu protecteur et des frais de création.
Qu’est-ce qu’une holding ?
Une holding, c'est une société qui possède une ou plusieurs sociétés. Elle détient des titres (actions/parts sociales ou participations) dans ce qu’on appelle des sociétés filles.
Une holding tire l’essentiel de ses revenus non pas d’une activité commerciale, mais des dividendes que lui versent ses filiales. Elle joue donc avant tout un rôle financier et administratif.

NB : la holding n’est pas un statut juridique.
Il s’agit d’une fonction qu’une société peut remplir, quel que soit son statut juridique.
- EURL ou SARL si elle est détenue par un ou plusieurs associés ;
- SASU ou SAS pour plus de flexibilité dans la gestion et la distribution des dividendes.


Pour vous aider à mieux comprendre, prenons l’exemple de Paul, consultant web.
Au départ, Paul crée une EURL classique pour facturer ses prestations. Son chiffre d’affaires provient directement de ses missions auprès de ses clients. Sa société est donc une entreprise opérationnelle :
- elle produit un service ;
- génère du chiffre d’affaires ;
- et paie ses charges en conséquence.
Quelques années plus tard, Paul souhaite investir dans une agence de développement web. Pour structurer ce projet, il décide de créer une holding, également en EURL.
Cette nouvelle société ne vend rien directement à des clients. Son rôle est surtout financier et administratif :
- elle détient des titres dans l’agence dans laquelle Paul investit ;
- et peut centraliser certaines fonctions (gestion, comptabilité, décisions stratégiques).
Résultat : la holding perçoit des dividendes de l’agence, qu’elle peut ensuite utiliser pour financer d’autres investissements ou verser des revenus à Paul.
Une EURL, c’est quoi ?
Avant d’aller plus loin, je veux clarifier un point essentiel : qu’est-ce qu’une EURL exactement ?
Une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée), c’est une société avec un seul associé.
Contrairement au statut d’auto-entrepreneur, l’EURL a sa propre personnalité juridique, distincte de celle du dirigeant. Cela signifie que le patrimoine personnel de l’associé est protégé, puisqu’il n’est engagé qu’à hauteur de son apport dans la société.
Comment fonctionne une holding en EURL ?
Maintenant que vous avez compris ce qu’est une EURL, je vais vous expliquer comment elle fonctionne quand elle est utilisée comme holding.
Tout part de l’objet social, c’est-à-dire la mission inscrite dans ses statuts. En pratique, vous avez deux grandes options :
La holding passive
La holding passive, ou “pure”, a un rôle limité. Elle se contente de gérer les participations détenues dans d’autres sociétés. Elle n’intervient pas dans leur gestion quotidienne. Son activité est donc de nature civile. De plus, elle n’exerce aucune activité commerciale, industrielle ou de services.
Dans les faits, ce type de holding n’emploie généralement aucun salarié et vit uniquement des dividendes versés par ses filiales.
Par ailleurs, la holding passive n’est pas assujettie à la TVA.
Cela signifie qu’elle ne peut pas déduire la TVA sur ses achats ou ses frais de fonctionnement (honoraires, frais bancaires, etc.). Elle ne bénéficie donc pas du droit à déduction de la TVA, un élément important à prendre en compte lors de la création de la holding.
La holding active
À l’inverse, une holding active, aussi appelée holding animatrice, ne se limite pas à la gestion patrimoniale :
- elle contrôle ses filiales, c’est-à-dire qu’elle dispose du pouvoir de décision (nomination des dirigeants, utilisation des bénéfices, etc.) ;
- elle joue un rôle actif dans leur orientation stratégique (développement, investissements, choix commerciaux) ;
- elle leur fournit des prestations de services (gestion administrative, comptable, juridique, financière ou encore commerciale).
Cette implication doit cependant être prouvée de manière concrète : contrats de prestations, factures, comptes rendus de réunions, etc.
Contrairement à la holding passive, la holding active emploie souvent des collaborateurs pour assurer ces missions.


En résumé, la holding en EURL est une EURL utilisée comme société mère pour détenir et gérer des participations. Elle peut être passive, lorsqu’elle se limite à percevoir les dividendes de ses filiales, ou active, lorsqu’elle anime et accompagne réellement leur gestion. Elle se distingue donc de l’EURL classique par son rôle financier et organisationnel.


Quels sont les avantages et inconvénients d’une société holding en EURL ?
Maintenant, je vais vous montrer pourquoi la holding en EURL attire autant de dirigeants. Elle présente plusieurs avantages, comme l’optimisation de la fiscalité sur les dividendes ou une meilleure organisation de la rémunération. Sachez cependant qu’elle comporte aussi quelques limites, notamment des formalités administratives plus lourdes et un statut social moins protecteur pour le gérant. Je vous détaille les plus et les moins de la holding ci-dessous.


Avantages d'une holding en EURL
Si vous choisissez cette structure, vous profitez notamment de 4 leviers puissants :
AVANTAGE 1 : Le régime mère-fille
Le régime mère-fille vous permet d’éviter la double imposition des dividendes. En effet, en temps normal, les bénéfices d’une société sont taxés une première fois à l’impôt sur les sociétés, puis une deuxième fois quand ils sont distribués en dividendes.
Cependant, grâce au régime mère-fille, les dividendes perçus par votre holding EURL sont exonérés d’impôt sur les sociétés à hauteur de 95 %. Seule une quote-part de 5 % est réintégrée dans votre résultat imposable, conformément à l’article 216 du Code général des impôts (CGI).


Exemple chiffré : Imaginons que votre filiale réalise 100 000 € de bénéfices.
Elle doit payer l’impôt sur les sociétés (IS) selon les taux progressifs suivants :
- 15 % sur la première tranche de 42 500 €.
- 25 % sur la fraction au-delà de 42 500 €.
Du coup, l’impôt payé par votre filiale sera :
- 42 500 € × 15 % = 6 375 €,
- (100 000 – 42 500) = 57 500 € × 25 % = 14 375 €.
Soit un total de 20 750 € d’impôt (6 375 € + 14 375 € = 20 750 €).
Il lui reste donc 79 250 € de bénéfice distribuable qu’elle verse à votre holding (100 000 € – 20 750 € = 79 250 €).
Sans le régime mère-fille
Ces 79 250 € sont considérés comme des revenus de la holding et taxés à nouveau à l’impôt sur les sociétés.
- 42 500 € × 15 % = 6 375 €,
- (79 250 – 42 500) = 36 750 € × 25 % = 9 188 €.
Soit un total de 15 563 € d’impôt (6 375 € + 9 188 € = 15 563 €).
Il ne lui reste donc que 63 687 € nets (79 250 € – 15 563 € = 63 687 €).
Avec le régime mère-fille
Seule une petite quote-part de 5 % est réintégrée dans le résultat imposable, soit 3 963 € (79 250 € × 5 % = 3 963 €).
L’impôt sur les sociétés s’applique selon le barème habituel (15 % jusqu’à 42 500 €, puis 25 % au-delà).
Comme la quote-part imposable de 3 963 € reste entièrement dans la première tranche, seul le taux de 15 % s’applique, soit 594 € d’impôt (3 963 € × 15 % = 594 €).
Votre holding conserve donc 78 656 € nets (79 250 € – 594 € = 78 656 €).
Résultat : grâce au régime mère-fille, votre holding garde près de 15 000 € de plus qu’en cas de double imposition classique (78 656 € – 63 687 € = 14 969 €).
Pour bénéficier de ce régime, votre holding doit :
- détenir au moins 5 % du capital de la filiale ;
- conserver ces titres de participation pendant au moins 2 ans ;
- et être, tout comme la filiale, soumise à l’impôt sur les sociétés (IS).
Ce mécanisme vous permet d’éviter que les mêmes dividendes soient taxés deux fois.
AVANTAGE 2 : Le régime de l’intégration fiscale
Un autre avantage si vous créez une holding en EURL, c’est de pouvoir consolider les résultats de l’ensemble de votre groupe. Concrètement, votre holding centralise les bénéfices et les pertes de vos filiales pour calculer un résultat global imposable. L’impôt sur les sociétés (IS) est alors payé une seule fois par la holding.
Résultat : vous pouvez compenser les pertes d’une société avec les bénéfices d’une autre, et ainsi réduire votre facture fiscale.
Exemple : Imaginons que votre holding EURL détienne deux filiales :
- Filiale 1 réalise un bénéfice imposable de 80 000 € ;
- Filiale 2 enregistre une perte de 50 000 €.
Sans intégration fiscale
- Chaque société est imposée séparément :
- Filiale 1 (80 000 €) :
- 42 500 € × 15 % = 6 375 €
- (80 000 – 42 500) = 37 500 € × 25 % = 9 375 €
- IS Filiale 1 = 15 750 €.
- Filiale 2 : perte de 50 000 € = 0 € d’IS (la perte est reportable uniquement dans cette société).
- Total payé : 15 750 € d’impôt.
Avec intégration fiscale
- Les résultats sont consolidés au niveau de la holding :
- 80 000 € (bénéfice) – 50 000 € (perte) = 30 000 € imposables (restent dans la 1ʳᵉ tranche d’imposition).
- 30 000 € × 15 % = 4 500 € d’IS.
- Total payé : 4 500 € d’impôt.


Résultat : grâce à l’intégration fiscale, vous ne payez que 4 500 € d’impôt, soit une économie de 11 250 € par rapport à une imposition séparée
Cependant, même si ce régime est avantageux fiscalement, il présente aussi plusieurs contraintes à ne pas négliger :
- Taux réduit de l’IS limité : le taux réduit de 15 % ne s’applique qu’une seule fois pour l’ensemble du groupe, alors qu’avec le régime “mère-fille”, chaque société pourrait en bénéficier individuellement.
- Synchronisation obligatoire des exercices comptables : toutes les sociétés intégrées doivent clôturer leurs comptes à la même date, ce qui peut être contraignant dans la pratique.
- Complexité administrative accrue : le régime nécessite la rédaction d’une convention d’intégration fiscale et des calculs distincts :
- résultat individuel de chaque société,
- résultat d’ensemble du groupe.
Pour bénéficier de ce régime, vous devez respecter trois conditions principales :
- votre holding doit détenir au moins 95 % du capital de ses filiales ;
- toutes vos sociétés doivent être soumises à l’IS ;
- et leurs exercices comptables doivent être clôturés à la même date.
AVANTAGE 3 : La fiscalité avantageuse sur les plus-values de cession
En plus de l’optimisation sur les dividendes (grâce au régime mère-fille) et sur les résultats imposables (grâce à l’intégration fiscale), vous bénéficiez aussi d’un régime très favorable lorsque votre holding en EURL revend les titres de ses filiales.
Si vous cédez des actions ou des parts sociales détenues depuis au moins deux ans, la plus-value est exonérée à hauteur de 88 %.
Exemple : Imaginons que votre holding en EURL revend une filiale et réalise une plus-value de 250 000 €.
Sans régime spécifique :
Toute la plus-value est imposée à l’IS, selon le barème progressif :
- 42 500 € × 15 % = 6 375 €.
- (250 000 – 42 500) = 207 500 € × 25 % = 51 875 €.
- IS total à payer = 6 375 + 51 875 = 58 250 €.
Il resterait donc 187 500 € nets dans votre holding.
Avec le régime des sociétés mères :
Seule une petite partie de la plus-value (12 %) reste imposable :
- 250 000 € × 12 % = 30 000 € imposables.
Cette partie est soumise à l’impôt sur les sociétés au taux normal de 25 %,et non au taux réduit de 15 %, car il s’agit d’une réintégration exceptionnelle liée à une plus-value à long terme, non éligible au taux réduit réservé aux bénéfices ordinaires.
- 30 000 € × 25 % = 7 500 € d’impôt.
Votre holding conserve donc 242 500 € nets (250 000 € – 7 500 €).
Résultat : grâce au régime des sociétés mères, votre holding économise 50 750 € d’impôt (58 250 € – 7 500 €).
La taxation effective tombe à 3 % environ, car l’impôt de 7 500 € ne représente que 3 % de la plus-value totale de 250 000 € (7 500 ÷ 250 000), au lieu d’environ 23 % sans régime spécifique. En effet, l’impôt de 58 250 € sur 250 000 € correspond à 23 % (58 250 ÷ 250 000).
Ce mécanisme permet donc de limiter fortement la fiscalité lors des opérations de cession, et de réinvestir plus facilement le produit de la vente dans de nouveaux projets.
AVANTAGE 4 : Des cotisations sociales réduites grâce au statut TNS du gérant
Autre point à noter : si vous choisissez l’EURL comme forme juridique, vous relevez du régime des travailleurs non-salariés (TNS). Vos cotisations sociales sont alors généralement plus faibles que celles d’un dirigeant assimilé salarié.
En pratique, les charges sociales d’un TNS représentent environ 40 à 45 % de sa rémunération nette, contre 80 % environ pour un dirigeant assimilé salarié (ex : en SASU).
Exemple : Imaginons que vous vous versiez une rémunération annuelle de 40 000 € en tant que gérant de votre holding EURL.
Si vous êtes assimilé salarié (comme en SASU) :
Les cotisations sociales représentent environ 80 % du net.
- Sur 40 000 € nets, vous devez ajouter 32 000 € de cotisations (40 000 € × 80 % = 32 000 €).
- Le coût total pour la société est donc de 72 000 € (40 000 € (net) + 32 000 € (cotisations)).
Si vous êtes TNS (gérant majoritaire en EURL) :
Les cotisations sociales sont plus faibles, autour de 45 % du net.
- Sur 40 000 € nets, vous payez environ 18 000 € de cotisations (40 000 € × 45 % = 18 000 €).
- Le coût total pour la société est donc de 58 000 €.
Résultat : grâce au statut TNS, votre holding économise 8 000 € de charges sociales (66 000 € – 58 000 €), pour un même revenu net de 40 000 €.
Inconvénients d'une holding en EURL
Bien sûr, la holding en EURL n’a pas que des avantages. Avant de vous lancer, vous devez garder en tête trois inconvénients principaux :
- 1️⃣ Formalités contraignantes ;
- 2️⃣ Cessions des parts sociales contraignantes ;
- 3️⃣ Statut TNS moins protecteur.
INCONVÉNIENT 1 : Formalités et coûts administratifs
Quand vous créez une holding en EURL, vous devez respecter un formalisme strict (rédaction des statuts, nomination du gérant, dépôt des fonds, etc.).
À cela s’ajoutent vos obligations comptables et juridiques chaque année :
- tenir régulièrement la comptabilité,
- établir vos comptes annuels (bilan, compte de résultat, annexes),
- procéder à l’approbation des comptes annuels en tant qu’associé unique,
- et les déposer au greffe du tribunal de commerce.
Ces démarches vous prennent du temps et génèrent des frais supplémentaires.
INCONVÉNIENT 2 : Cession des parts sociales
Si un jour, vous décidez de céder ou de transférer des parts de votre holding, vous ne pouvez pas le faire librement. Vous devez :
- rédiger un acte de cession ;
- l’enregistrer auprès du service des impôts ;
- modifier vos statuts ;
- publier une annonce légale (s’il y a changement de dirigeant) ;
- déposer un dossier de modification au greffe du tribunal de commerce.
INCONVÉNIENT 3: Statut TNS
Si le régime des travailleurs non-salariés permet de réduire les cotisations, il est souvent perçu comme moins protecteur que le régime assimilé salarié. En effet :
- votre pension de retraite est souvent 20 à 30 % plus faible à revenu équivalent ;
- vos indemnités journalières en cas de maladie plafonnent à environ 50 % de votre revenu net si vous êtes TNS. C’est comparable à la couverture d’un dirigeant assimilé salarié, qui est également d’environ 50 % de son salaire brut. La différence est que l’assimilé salarié bénéficie en général d’une prévoyance collective obligatoire qui vient renforcer sa protection (indemnités plus importantes, meilleure couverture en cas d’invalidité ou de décès) ;
- et vous n’avez aucun droit au chômage si vous cessez votre activité.
Pour compenser ces limites, il est fortement recommandé de souscrire une complémentaire santé adaptée à votre situation (maladie, invalidité, décès, retraite complémentaire, etc.).
Ces trois points sont les principaux inconvénients, mais il peut en exister d’autres selon votre situation personnelle et professionnelle.
N’hésitez pas à nous contacter chez Dougs pour analyser votre projet et vous conseiller sur la forme juridique la plus adaptée à vos besoins.
| Régime mère-fille : 95 % des dividendes sont exonérés d’IS, ce qui évite la double imposition. | Formalités administratives strictes : conditions spécifiques à respecter (la holding doit détenir au moins 5 % du capital), sociétés soumises à l’IS. | Utile si vous prévoyez de remonter régulièrement des dividendes. |
|---|---|---|
| Intégration fiscale : permet de compenser les bénéfices d’une filiale avec les pertes d’une autre → optimisation du résultat global du groupe. | Gestion plus lourde : obligations comptables plus complexes ; il faut produire non seulement les comptes individuels mais aussi le résultat fiscal du groupe. | Pertinent si vous avez plusieurs filiales dont certaines génèrent des bénéfices et d’autres des pertes. |
| Application du taux réduit d’IS à 15 % : une seule société du groupe peut en profiter, mais cela reste un avantage notable. | Obligation d’harmonisation des dates de clôture : toutes les sociétés du groupe doivent clôturer le même jour. Complexité accrue en cas de fusion, rachat ou réorganisation. | — |
| Cession de titres : lors de la revente d’une filiale, 88 % de la plus-value est exonérée → taxation effective ≈ 3 %. | Procédure de cession contraignante : pacte d’associés, restructuration, engagements juridiques. | Intéressant si vous envisagez de céder une filiale à moyen ou long terme. |
| Statut TNS : le gérant associé majoritaire peut bénéficier de cotisations sociales plus faibles qu’en SASU, si la holding est organisée sous cette forme. | Statut TNS = protection sociale moins complète : retraites moins bonnes, indemnités faibles, pas ou peu d’assurance chômage. | Adapté si vous souhaitez optimiser vos charges sociales et acceptez une protection sociale réduite ou compensée par des contrats privés. |
Comment créer une holding en EURL ?
Vous êtes convaincu par les avantages d’une holding en EURL et vous envisagez d’en créer une ? Je vais vous montrer concrètement les démarches à suivre et le budget à prévoir. Mais avant ça, voyons si la holding est vraiment faite pour vous.
Simulateur : Création de holding
Les formalités pour la création d'une holding en EURL
Créer une holding en EURL ne se résume pas à remplir un formulaire. Vous devez d’abord réfléchir à la manière dont vous souhaitez structurer votre projet. Voici les trois schémas de montage les plus courants :
- La création d’une holding EURL “classique” : vous fondez une nouvelle société dont le capital sert à acquérir des titres de participation dans une ou plusieurs filiales.
- Le montage “par le haut” : vous disposez déjà d’une ou plusieurs sociétés et vous décidez de créer une holding au-dessus d’elles. Vous apportez donc à votre holding les parts ou actions que vous détenez déjà dans ces sociétés. Votre holding EURL devient alors l’actionnaire principal.
- Attention ! Ce montage impose que la holding soit soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), et non à l’impôt sur le revenu (IR).
- Le montage “par le bas” : aussi appelé apport partiel d’actifs, il consiste à créer une nouvelle société et à lui apporter l’ensemble des titres sociaux d’une société existante. Dans ce cas, votre société d’origine prend le rôle de holding et la nouvelle devient sa filiale
- Autre alternative : transformer une société existante en holding : vous pouvez transformer une société déjà existante (par exemple votre entreprise actuelle) en holding.


Une fois votre montage choisi, vous devez accomplir les formalités classiques d’une constitution de société. Concrètement, voici les 4 étapes à suivre :
- Rédigez vos statuts, en veillant à définir clairement l’objet social (détention de participations, gestion ou animation de filiales).
- Déposez le capital social sur un compte bancaire dédié.
- Nommez le gérant.
- Publiez une annonce légale dans le journal d'annoncé légale (JAL).
- Procédez à l’immatriculation de votre société au registre du commerce et des sociétés (RCS), via le guichet unique des formalités d’entreprises.
La clé réside dans la rédaction de l’objet social, car c’est lui qui fixe le rôle précis de votre holding : simple gestion patrimoniale (holding passive) ou animation active de vos filiales (holding animatrice).
Créer une holding ne devrait pas être un casse-tête. Chez Dougs, nos juristes s’occupent du montage, des statuts et des formalités pour que vous puissiez avancer l’esprit libre. Découvrez nos prestations pour créer une holding en EURL.
Le coût de création d’une holding en EURL
En moyenne, vous devez prévoir environ 400 € pour réaliser les formalités de création de votre holding en EURL. Ce montant couvre :
- le dépôt de votre capital social ;
- la publication de votre annonce légale ;
- et les frais d’immatriculation.
Cependant, le coût total peut varier selon la complexité du montage, notamment si la création de la holding implique un apport ou une cession de titres (dans le cas d’un montage “par le haut”). Ces opérations nécessitent des démarches plus techniques (traité d’apport, évaluation de la société, commissaire aux apports, etc.) et engendrent donc des frais supplémentaires.
Avec Dougs, vous n’êtes pas seul. Nos juristes rédigent vos statuts et vous conseillent sur le montage le plus adapté à votre situation. Contactez-nous dès maintenant pour obtenir une estimation personnalisée du coût de création de votre holding et un accompagnement sur mesure.
Quelles sont les meilleures alternatives à l’EURL pour une holding ?
Jusqu’ici, je vous ai parlé de la holding en EURL. Mais ce n’est pas la seule possibilité : la SASU et la SARL sont également des formes juridiques envisageables, avec leurs propres avantages et contraintes. Voyons ensemble les différences.
Fonctionnement d'une holding en SASU
La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) est une SAS composée d’un seul associé.
En choisissant la SASU comme forme de holding, vous profitez d’une grande souplesse :
- vous rédigez librement vos statuts ;
- vous organisez la direction sur mesure ;
- vous pouvez déléguer des pouvoirs ou prévoir facilement la transmission.
Sur le plan fiscal, votre holding en SASU bénéficie des mêmes régimes que l’EURL :
- le régime mère-fille (95 % des dividendes remontés des filiales exonérés d’IS) ;
- et l’intégration fiscale (compensation bénéfices/pertes au sein du groupe).
Enfin, un atout non négligeable : les dividendes que vous vous versez en tant qu’actionnaire unique sont exonérés de cotisations sociales.
Résultat : vous touchez, à titre personnel, un montant net supérieur.
En résumé, privilégiez la holding en SASU si vous entreprenez seul et souhaitez garder un cadre très flexible. C’est le bon choix si vous voulez aussi pouvoir faire entrer de nouveaux associés facilement et optimiser vos dividendes.


Particularité d'une holding en SARL
La SARL (Société à Responsabilité Limitée) est une société très répandue en France. Elle doit compter au moins deux associés.
Dans le cadre d’une holding, son fonctionnement est défini à l’avance par la loi. La manière de prendre les décisions, le rôle du gérant ou encore les règles pour céder des parts sont en effet déjà fixés.
En pratique, cela signifie par exemple que si vous souhaitez vendre vos parts, vous devrez obtenir l’accord de la majorité des autres associés.
Ce cadre rigide peut être un frein si vous recherchez davantage de souplesse. En revanche, il convient très bien si vous montez un projet en famille ou avec un petit groupe d’associés et que vous souhaitez garder le contrôle sur l’entrée ou la sortie de nouveaux associés au capital.
Concrètement, choisir une holding en SARL vous permet de :
- profiter des régimes fiscaux classiques (mère-fille et intégration fiscale) ;
- répartir facilement les dividendes entre plusieurs associés ;
- disposer d’un outil efficace pour préparer la reprise ou la transmission de votre société.
En revanche, la cession de vos parts sociales est plus contraignante : elle nécessite l’agrément des autres associés. Cela fait de la SARL une forme idéale si vous privilégiez la stabilité et la sécurité, par exemple dans un projet familial, plutôt que la flexibilité.
Pour faire court, la SARL est idéale si vous cherchez un cadre juridique protecteur. Elle convient parfaitement aux projets familiaux ou à ceux menés avec un petit groupe d’associés de confiance.
Elle permet aussi de bénéficier des principaux régimes fiscaux avantageux (mère-fille, intégration fiscale, exonération partielle des plus-values) et de centraliser les dividendes pour optimiser vos investissements.
Faut-il choisir une holding en EURL, en SASU ou en SARL ?
Le choix du statut juridique pour votre holding dépend surtout de vos objectifs. Vous cherchez de la flexibilité, une protection sociale renforcée ou un cadre juridique sécurisant pour un projet familial ?
Chaque statut a ses avantages et ses contraintes. Voici un tableau comparatif pour vous aider à décider.
<table>
<tr><td>Critères</td><td>Holding EURL</td><td>Holding SASU</td><td>Holding SARL</td></tr>
<tr><td>Associés</td><td>1 associé</td><td>1 actionnaire</td><td>2 associés minimum</td></tr>
<tr><td>Direction</td><td>Gérant associé unique</td><td>Président associé unique</td><td>1 ou plusieurs gérants</td></tr>
<tr><td>Fonctionnement</td><td>Règles prédéfinies par la loi (décisions, cession de parts).</td>
<td>Statuts personnalisables, grande liberté pour organiser la direction et l’entrée de futurs associés.</td>
<td>Fonctionnement encadré par la loi, décisions collectives et cessions de parts soumises à l’accord des associés.</td>
</tr>
<tr><td>Régime fiscal</td><td>IR par défaut, option IS</td><td>IS par défaut, option IR possible pendant 5 ans</td><td>IS par défaut, option IR</td></tr>
<tr><td>Régime social</td><td>TNS (cotisations faibles, protection limitée)</td>
<td>Assimilé salarié (cotisations élevées, meilleure protection)</td>
<td>Selon statut du gérant : TNS ou assimilé salarié</td>
</tr>
<tr><td>Cession des titres</td>
<td>Formalisme obligatoire mais pas d’agrément (seul associé).</td>
<td>Cession plus souple, actions librement transmissibles sauf clause contraire.</td>
<td>Cession encadrée : agrément obligatoire des associés si vente à un tiers.</td>
</tr>
<tr><td>Profil type</td>
<td>Entrepreneur solo qui veut optimiser ses revenus</td>
<td>Entrepreneur cherchant flexibilité et optimisation des dividendes</td>
<td>Structure familiale ou petit groupe d’associés</td>
</tr>
<tr><td>Coût de création</td>
<td>≈ 400 € (formalités) + honoraires possibles (statuts, commissaire aux apports).</td>
<td>≈ 400 € + honoraires juridiques éventuels (statuts, commissaire aux apports).</td>
<td>≈ 400 € + honoraires éventuels (statuts, commissaire aux apports).</td>
</tr>
</table>
Peut-on procéder à la modification du statut d’une holding (passage SASU en EURL, etc.) ?
Il est tout à fait possible de transformer la forme juridique d’une holding (par exemple passer d’une SASU en EURL ou en SARL).
Cela suppose toutefois de respecter certaines formalités :
- décision de l’associé unique ou des associés ;
- modification des statuts ;
- publication d’une annonce légale ;
- dépôt au greffe.
Dans certains cas (notamment lors d’un apport de titres ou d’actifs), l’intervention d’un commissaire aux apports est obligatoire pour évaluer la valeur des biens apportés à la nouvelle structure.
La holding en EURL peut devenir un outil puissant pour optimiser vos dividendes, protéger votre patrimoine et structurer vos investissements. Mais c’est aussi une structure exigeante : formalisme, régime social TNS, fiscalité, chaque détail compte.
La clé pour en tirer pleinement parti se trouve dans vos statuts et le montage choisi : bien préparés, ils sécurisent vos choix et optimisent vos résultats. Mal définis, ils peuvent vite devenir une source de blocages ou de redressements.
Chez Dougs, nous vous aidons à concevoir une holding adaptée à vos objectifs, à anticiper les points de vigilance et à profiter pleinement des avantages de ce type de structure.
FAQ sur les holdings EURL
Une holding peut-elle détenir une EURL ?
Une holding, quelle que soit sa forme juridique (EURL, SASU, SARL…), peut détenir les parts sociales d’une EURL. Dans ce cas, la holding devient l’associé unique de l’EURL. C’est une manière fréquente d’organiser un groupe de sociétés et de profiter des avantages fiscaux liés aux types de holdings (mère-fille, intégration fiscale, etc.).
Une EURL peut-elle être détenue par une personne physique ou morale ?
L’associé unique d’une EURL peut être :
une personne physique ;
ou une personne morale (par exemple une holding).
Cela fait partie de la flexibilité de cette forme juridique, qui permet d’adapter la structure selon les objectifs : gestion patrimoniale, croissance ou transmission.
Quel est le meilleur statut pour une holding : EURL, SAS ou SARL ?
Le choix dépend de vos priorités et de votre situation :
Choisissez l’EURL si vous êtes seul et que vous cherchez la simplicité. Son avantage principal est le niveau plus faible des cotisations sociales grâce au statut TNS.
Optez pour la SASU si vous voulez de la flexibilité : vos statuts sont rédigés librement, vous bénéficiez d’une meilleure protection sociale (assimilé salarié) et vos dividendes ne supportent pas de cotisations sociales.
Privilégiez la SARL si vous souhaitez un cadre juridique sécurisé, particulièrement adapté aux projets familiaux ou à plusieurs associés. En contrepartie, vous devez accepter un peu plus de formalisme, notamment lors des cessions de parts.

David est Head of Legal chez Dougs. En français, cela signifie qu’il pilote le département juridique du cabinet, endosse la casquette de référent technique et garantit l’évolution du service.
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