Comment organiser efficacement la comptabilité de votre SAS ?

Qu'est-ce qu'une SAS (Société par actions simplifiée) ?

Avant de parler chiffres et bilans, je vais vous aider à bien comprendre ce qu’est une SAS et ce qui la distingue des autres formes juridiques. C’est essentiel pour saisir ensuite pourquoi certaines obligations comptables s’imposent à vous.

Une structure flexible et accessible

La SAS est une société commerciale qui peut exercer un large choix d’activités, sauf dans quelques secteurs réglementés comme l’assurance ou le tabac.

Ce qui la rend particulièrement attractive, c’est sa souplesse de fonctionnement.

NB : au moins la moitié du capital souscrit en numéraire doit être libérée à la création, le reste dans les cinq ans.

Petit rappel important : seul un capital entièrement libéré permet de bénéficier du taux réduit d’impôt sur les sociétés (IS) sur les 42 500 premiers euros de bénéfice. Soyez donc vigilant !

Une direction encadrée mais souple

La SAS doit obligatoirement désigner un président, qui peut être une personne physique ou morale.

Ce président représente la société auprès des tiers et engage sa responsabilité civile et pénale.

Selon la taille ou la structure de votre activité, vous pouvez aussi nommer d’autres dirigeants, par exemple un directeur général.

Un régime fiscal modulable

Par défaut, une SAS est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS). Mais il est possible, sous certaines conditions, d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pendant cinq ans maximum.

Cette option peut être intéressante au démarrage, selon votre niveau de rémunération et la rentabilité attendue.

En résumé, la SAS est un cadre juridique flexible qui vous offre de nombreuses possibilités, mais cette liberté s’accompagne d’obligations comptables précises que vous devez bien maîtriser. Voyons-les ensemble.

Les obligations comptables d'une SAS en 2025

Après avoir clarifié le fonctionnement d’une SAS, je vous propose de passer aux obligations comptables qui s’imposent à vous.

Pour rester en règle, vous devez respecter trois obligations :

• tenir correctement votre comptabilité ;
• produire et conserver les documents comptables obligatoires ;
• établir vos comptes annuels à la clôture de l’exercice.

Je vais vous expliquer chacune de ces obligations pas à pas..

Une tenue de comptabilité rigoureuse

Tout au long de l’année, vous devez enregistrer chaque opération financière (achat, vente, charge ou produit) avec précision.

Ces enregistrements vous serviront à établir votre bilan et vos comptes annuels à la clôture de l’exercice.

En parallèle, vous devez aussi respecter plusieurs échéances fiscales, notamment :

• les déclarations de TVA ;
• le paiement de la CFE ;
• l’établissement du bilan annuel ;
• et le paiement de l’impôt sur les sociétés (IS).

En procédant ainsi, vous sécurisez la transparence financière de votre société, et vous évitez d’éventuelles sanctions.

Les documents comptables obligatoires

Mais tenir une comptabilité ne suffit pas : encore faut-il produire les bons documents et les conserver correctement.

Les livres comptables

Vous devez pouvoir présenter deux documents essentiels : le grand livre et le journal comptable.

Ils recensent l’ensemble des mouvements financiers de votre entreprise (achats, ventes, salaires, taxes, etc.).

Ces fichiers sont généralement préparés par votre expert-comptable, qui peut vous les transmettre à tout moment.

Les pièces justificatives

Chaque dépense ou recette doit être accompagnée d’un justificatif (facture, reçu, relevé bancaire, etc.), que vous devez conserver pendant dix ans.

Les documents annuels à produire

En fin d’exercice comptable (au 31 décembre ou à une autre date, cela dépend de la date de clôture des comptes choisie), vous devez aussi produire la plaquette des comptes annuels qui contient :

• l’attestation de l’expert-comptable si vous avez fait appel à un professionnel. Ce dernier atteste de la cohérence et de la vraisemblance des comptes annuels pris dans leur ensemble ;
• la liasse fiscale ;
• les éventuelles annexes.

En bref, chaque année, vous devez assurer un suivi comptable rigoureux :

• tenir une comptabilité complète et régulière tout au long de l’année ;
• établir un bilan et produire la liasse fiscale en fin d’exercice ;
• respecter les échéances fiscales comme la déclaration de TVA, le paiement de la CFE et le dépôt des comptes dans les délais prévus.

En respectant ces règles, vous garantissez la conformité de votre SAS et vous gagnez en sérénité dans la gestion de votre entreprise.

Le bilan comptable et les états financiers d'une SAS

Vous connaissez désormais les obligations comptables d’une SAS. Du coup, je pense qu'il est intéressant de parler de ce qui en découle maintenant : les états financiers.

Ces documents sont essentiels pour comprendre la santé économique de votre société.

Le bilan comptable : la photographie de votre entreprise

Le bilan comptable, c'est le tableau qui montre la situation complète de votre entreprise chaque année, à la fin d'un exercice.

Il se compose de deux parties :

• L’actif, qui regroupe tout ce que votre société possède (immobilisations, stocks, créances, trésorerie).
• Le passif, qui correspond à vos ressources (capitaux propres, dettes financières, dettes fournisseurs, fiscales et sociales).

On considère qu'un bilan est à l'équilibre quand l'actif est égal au passif.

Le compte de résultat : mesurer la performance de votre SAS

Le compte de résultat complète le bilan.

Grâce à lui, vous savez si votre activité a créé ou détruit de la valeur sur la période.

Si vous souhaitez approfondir le sujet, je vous invite à regarder cette vidéo sur le compte de résultat présentée par Patrick.

L'annexe légale : les explications du bilan

L’annexe légale vient compléter le bilan et le compte de résultat.

On y retrouve notamment :

• les règles et méthodes comptables utilisées ;
• le détail de certains postes du bilan (investissements, amortissements, provisions, etc.).

En bref, les états financiers d’une SAS se composent de trois éléments clés :

• le bilan comptable, qui montre ce que vous possédez et devez ;
• le compte de résultat, qui mesure la performance de votre activité ;
• et l’annexe légale, qui éclaire la lecture de ces deux documents.

Les régimes fiscaux applicables à une SAS

Vous savez maintenant comment fonctionne la comptabilité d’une SAS et comment établir vos états financiers.la fiscalité de votre SAS.

En effet, le choix du régime fiscal détermine la façon dont vos bénéfices seront imposés et comment vous gérez la TVA ou les autres taxes.

Voyons ensemble les principaux régimes qui s’appliquent à votre société.

Imposition des bénéfices : IS ou IR ?

Par défaut, les SAS sont soumises à l’impôt sur les sociétés. Cela signifie que c’est la société elle-même qui paie l’impôt sur ses bénéfices, au taux en vigueur (15 % sur les premiers 42 500 € sous conditions, puis 25 %).

Cependant, il est possible d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR), mais cette option reste temporaire et encadrée.

En amont, voici les conditions à remplir :

Votre SAS doit :

• avoir été créée depuis moins de 5 ans ;
• exercer une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale (hors gestion de patrimoine personnel) ;
• ne pas être cotée en bourse ;
• être détenue par une ou plusieurs personnes physiques, dont au moins une est le président ;
• réaliser un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan inférieur à 10 millions d’euros.

Si vous êtes éligible, vous pouvez opter pour l'IR dans les 5 premières années qui suivent la création de votre SAS. Vous devez dans ce cas envoyer un courrier d'option à l’IR pour votre SAS directement à votre SIE (Service des impôts des entreprises).ouverture de votre exercice.

Une fois validée, cette option s’applique pour une durée maximale de 5 exercices.

Attention, le changement de régime fiscal n’est pas sans conséquence : il peut avoir un impact sur vos cotisations et votre imposition personnelle.

Le régime de TVA : quel fonctionnement pour une SAS ?

La plupart des SAS sont assujetties à TVA. En effet, seul un nombre restreint d’activités comme l’activité d’enseignement, le courtage en assurance ou en prêt immobilier en est exonéré.

Selon votre chiffre d’affaires et votre mode de gestion, vous pouvez relever de plusieurs régimes :

• Franchise en base de TVA : vous ne facturez pas la TVA à vos clients, mais vous ne pouvez pas la récupérer sur vos achats. Ce régime s’applique si vous ne dépassez pas certains seuils (ex : 91 900 € pour la vente de biens).
• Régime réel simplifié : vous payez la TVA deux fois par an via des acomptes, avec une régularisation annuelle.
• Régime réel normal : vous déclarez la TVA chaque mois (ou chaque trimestre si vous le demandez).

Bon à savoir : choisir le bon régime dépend du volume de votre activité et de votre trésorerie. Un expert-comptable peut vous aider à estimer le plus adapté.

Autres taxes à ne pas négliger

Au-delà de l’IS et de la TVA, certaines taxes sont à anticiper dès la création de votre SAS :

• la CFE : la cotisation foncière des entreprises se base sur la valeur locative des biens soumis à la taxe foncière. Elle est due dans chaque commune où votre société possède un local ou un terrain. Son montant dépend de la valeur locative de ces biens.
• la taxe sur les salaires : la taxe sur les salaires est un impôt que certains employeurs doivent acquitter sur les salaires qu’ils distribuent. Elle s’applique si votre société n'est pas assujettie à la TVA et que vous employez des salariés.
• la taxe PUMA : C’est une taxe qui sert à financer la couverture universelle maladie. dividendes ou de rentes immobilières comme seul moyen de subsistance. Cette cotisation est surnommée la “taxe des rentiers”.

En résumé, votre SAS sera par défaut soumise à l’IS, mais vous pouvez opter pour l’IR sous conditions.

Pour éviter les erreurs et optimiser votre fiscalité, je vous conseille vivement de faire le point avec un expert-comptable.

Est-il obligatoire d'avoir un comptable pour une SAS ? Peut-on faire sa compta soi-même ?

Après avoir vu les obligations et les régimes fiscaux d’une SAS, une question revient souvent : faut-il forcément avoir un expert-comptable ?

La réponse est simple : non, ce n’est pas obligatoire. En revanche, la tenue d’une comptabilité l’est bel et bien.

En pratique, cela veut dire que vous pouvez tout à fait gérer votre comptabilité vous-même. Mais attention, cela demande de solides connaissances en comptabilité et en fiscalité. Vous devez aussi disposer d’un logiciel adapté pour remplir vos obligations déclaratives.

Cela représente en plus beaucoup de temps à y consacrer, du temps que vous ne passez pas à développer votre activité. Et c’est souvent là que le risque se joue : erreurs, oublis, ou retards peuvent vite vous coûter cher.

Faire appel à un expert-comptable n’est pas seulement une question de conformité, c’est aussi un vrai levier de sérénité et de performance.

Nous vous accompagnons sur tous les aspects comptables, fiscaux et de gestion, que ce soit pour :

• sécuriser vos déclarations et vos bilans,
• optimiser vos charges et votre fiscalité,
• ou encore obtenir des attestations et documents officiels signés, indispensables en cas de demande de financement.

Ainsi, vous gagnez du temps, vous sécurisez votre gestion et vous pouvez vous concentrer pleinement sur votre cœur d’activité.

Comment optimiser la comptabilité d'une SAS ?

Vous savez désormais ce que la loi exige en matière de comptabilité.

Choisir un expert-comptable ou utiliser un logiciel de comptabilité ?

De nombreux logiciels en ligne vous permettent aujourd’hui de gérer votre comptabilité vous-même. Cependant, ils n'offrent pas d'assistance si vous ne comprenez pas certains éléments.

De plus, vous ne bénéficiez pas de la connaissance et de la vérification d’un professionnel du chiffre. Vous risquez donc de faire des erreurs, et vous vous privez des conseils précieux en matière de pilotage d’entreprise que peut vous apporter votre expert-comptable.

Réaliser son bilan comptable en ligne devient très simple si vous faites appel à un expert-comptable inscrit à l’ordre des experts-comptables comme Dougs.

Nous suivons vos opérations bancaires au fil de l'année. Vous n’avez donc plus qu’à les valider (factures, bulletins de paie, contrats de prêt…) directement sur une application mobile.

À la fin de l'exercice comptable, nous réalisons votre bilan comptable, qui sera disponible directement sur votre compte.

Au fil du temps, vous pourrez même tirer des enseignements en comparant vos comptes annuels, et même demander un bilan prévisionnel si vous cherchez à développer votre activité.

Vous n'avez plus besoin de chercher vos papiers, vérifier des réglementations fiscales ou attendre que le courrier arrive dans la boîte aux lettres.

Bonnes pratiques pour une gestion comptable efficace

Optimiser sa comptabilité, c’est avant tout une question d’organisation.

• utilisez un logiciel comptable qui centralise vos documents et vos opérations ;
• scannez vos factures pour les relier automatiquement à vos achats et ventes ;
• suivez votre compte de résultat en temps réel pour garder une vue clair sur votre rentabilité.

Afin de limiter le risque d’un contrôle fiscal, la première étape est de s’entourer de professionnels dont l’expertise vous garantira un respect des règles comptables et fiscales en vigueur.

En bref, pour optimiser la comptabilité de votre SAS, misez sur trois leviers :

1. Un outil digital performant pour simplifier la gestion au quotidien ;
2. Un accompagnement humain par un expert-comptable pour sécuriser vos comptes ;
3. Une bonne organisation interne pour éviter les oublis et gagner du temps.

Les 3 erreurs courantes à éviter dans la comptabilité d'une SAS

Vous disposez désormais de toutes les clés pour bien gérer votre comptabilité.

Voici les plus fréquentes, et surtout, comment les éviter.

1re erreur : une mauvaise gestion des notes de frais

C’est une erreur classique : beaucoup d’entrepreneurs oublient d’intégrer certaines dépenses professionnelles qu’ils ont réglées avec leur compte personnel.

Résultat : ces dépenses ne figurent pas dans la comptabilité, et vous perdez des charges déductibles.

2e erreur : le non-respect des délais légaux

Deuxième erreur fréquente : ne pas respecter les échéances comptables et fiscales.déclaration de TVA, dépôt de comptes en retard, ou CFE oubliée… Ces oublis entraînent amendes, majorations et stress inutile.

L'astuce : anticipez vos obligations grâce à un calendrier précis ou un outil d’alerte.

Chez Dougs, nous vous envoyons une notification dès qu’une déclaration approche : plus besoin d’y penser, vous restez toujours à jour.

3e erreur : une mauvaise classification des dépenses

Enfin, il arrive qu’une dépense soit mal enregistrée dans la comptabilité : par exemple, un achat professionnel compté comme une charge personnelle, ou inversement.

Ce qu'il faut faire : vérifiez régulièrement vos enregistrements avec l’aide de votre expert-comptable.

Les erreurs les plus courantes en SAS tiennent souvent à trois choses :

• l’oubli de certaines dépenses professionnelles ;
• le non-respect des délais légaux ;
• une mauvaise classification des opérations.

Quels sont les risques en cas de non-conformité comptable pour une SAS ?

Après avoir vu les erreurs les plus fréquentes, il est important de comprendre ce qui peut se passer si elles ne sont pas corrigées à temps.

Une comptabilité incomplète ou mal tenue n’est pas qu’un simple oubli administratif : elle peut avoir des conséquences sérieuses sur la santé de votre entreprise.

Des risques financiers et fiscaux

Le premier risque, c’est la fausse déclaration auprès de l’administration fiscale.

Si ces anomalies s’accumulent sans réaction, l’administration peut aller plus loin et déclencher un contrôle fiscal.

Un accompagnement professionnel pour éviter les erreurs

Pour éviter ces situations, le plus sûr reste de confier votre comptabilité à un expert-comptable.

Nos experts-comptables, ainsi que nos spécialistes en fiscalité, droit et social, vous accompagnent tout au long de l’année pour sécuriser vos démarches et piloter efficacement votre société.

En bref, une comptabilité non conforme peut avoir des conséquences lourdes : pénalités, redressements fiscaux, voire contrôle.