Créer votre SASU : le guide complet pour bien démarrer
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Créer une entreprise seul, c’est souvent un saut dans l’inconnu. Vous avez une idée, une envie d’indépendance, mais une question vous bloque : quel statut choisir pour vous lancer sans risque ?
Et vous avez raison de vous la poser. Choisir le mauvais statut peut compliquer vos démarches, des coûts supplémentaires, réduire vos revenus ou fragiliser votre protection sociale.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe une solution flexible et sécurisante : la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).
Ce statut vous permet de créer votre activité seul, tout en profitant de la protection du régime salarié et d’une liberté totale dans la gestion de votre entreprise.


La SASU est le statut idéal si vous voulez créer votre entreprise seul, tout en protégeant votre patrimoine personnel.
Concrètement :
- Vous êtes l’unique associé et décidez de tout : rémunération, investissements, organisation.
- Vous bénéficiez du régime général de la Sécurité sociale, comme un salarié.
- Vous pouvez choisir entre l’impôt sur les sociétés (IS) ou l’impôt sur le revenu (IR) selon votre situation.
- Vous profitez également d’aides à la création, comme l’allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE), l’aide à la reprise ou à la création d'entreprise (ARCE) ou l’aide à la création d'entreprise (ACRE).
- Vous pouvez transformer facilement votre SASU en SAS (Société par Actions Simplifiée) si vous accueillez de nouveaux associés.
En somme, la SASU offre un équilibre solide entre liberté d’action et sécurité juridique, le trio gagnant pour entreprendre sereinement, même seul.
Prêts à passer à l’action ? Entrons dans le détail maintenant.
Qu'est-ce qu'une SASU ?
La SASU est tout simplement une SAS qui ne compte qu’un seul associé. Cet associé unique peut être une personne physique (vous, en tant qu’entrepreneur) ou une personne morale, c’est-à-dire une autre société ou une association.
Ce statut juridique se distingue notamment par sa liberté d’organisation. En effet, en tant qu’associé unique, vous fixez vous-même les règles de fonctionnement dans les statuts :
- la durée du mandat du président ;
- ses pouvoirs ;
- ou encore la façon dont les décisions seront prises.
Vous êtes donc seul décideur, sans contrainte de concertation avec d’autres associés.
Par exemple, si vous créez une SASU pour exercer votre activité de consultant indépendant, vous pouvez être à la fois associé unique et président. Vous décidez seul :
- de votre rémunération ;
- des investissements à réaliser ;
- ou encore du moment où vous souhaitez faire évoluer votre structure vers une SAS avec plusieurs associés.
Pourquoi choisir la SASU pour créer votre entreprise ?
Vous savez maintenant ce qu’est une SASU. Mais, une question persiste : pourquoi choisir ce statut plutôt qu’un autre ? Je vous propose de voir ensemble, en toute transparence, ses points forts et ses quelques limites.


Les avantages de la forme juridique SASU
Si la SASU est aujourd’hui l’un des statuts les plus choisis, ce n’est pas un hasard. Elle séduit par sa souplesse, sa protection sociale solide et la crédibilité qu’elle offre à votre activité.
Voici concrètement les 5 avantages majeurs de la SASU à connaître :
Avantage 1 : Un statut social protecteur
En tant que président de SASU, vous relevez du régime général de la Sécurité sociale. Autrement dit, vous êtes assimilé salarié. Cela signifie que vous bénéficiez d’une protection sociale complète (retraite, assurance maladie, maternité, prévoyance), comme un salarié classique. Une fiche de paie est établie à chaque prise de rémunération.
Et les cotisations ? Elles sont plus élevées que celles d’un travailleur non salarié (TNS), environ 80 % du salaire net versé. Mais en contrepartie, elles couvrent davantage de risques et vous garantissent une meilleure protection.
NB : si vous ne vous versez pas de rémunération, vous ne cotisez pas au régime général. Vous restez cependant couvert si, par exemple :
- vous avez un emploi salarié à temps partiel. Vous dépendez toujours de la Sécurité sociale des salariés ;
- ou vous touchez encore l’allocation chômage (ARE). France Travail qui vous maintient au régime général.
Avantage 2 : Une responsabilité limitée
La SASU protège votre patrimoine personnel. En effet, vous ne risquez que le montant de vos apports.
Avantage 3 : Une structure évolutive
La SASU est un statut flexible. Vous pouvez :
- passer en SAS en accueillant de nouveaux associés, sans changer de structure juridique ;
- céder vos actions, pour transmettre ou sortir du projet.
Concrètement, il suffit d’adapter vos statuts et, si besoin, de rédiger un pacte d’associés pour définir les nouvelles règles du jeu (prise des décisions, répartition des bénéfices, etc.).
Avantage 4 : Une fiscalité avantageuse
Si votre société dégage un bénéfice chaque année, vous pouvez vous verser des dividendes.flat tax, au taux de 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux).
Avantage 5 : Compatible avec le maintien de l’ARE
Si vous êtes bénéficiaire de l’allocation de retour à l’emploi (ARE), le statut de président de SASU vous permet de continuer à percevoir vos allocations si vous ne vous rémunérez pas.
De plus, contrairement à d’autres statuts (comme l’EURL), aucune cotisation sociale minimale n’est due tant qu’aucune rémunération n’est versée.
Les inconvénients de la création d'une SASU
Aucun statut n’est parfait, et la SASU ne fait pas exception. Avant de vous lancer, nous pensons qu'il est important de connaitre les 3 principales contraintes liées à sa création et à sa gestion.
Inconvénient 1 : Des formalités de création plus complexes qu'en entreprise individuelle
Créer une SASU demande de satisfaire à un formalisme plus complet et exigeant qu’une entreprise individuelle par exemple.
Vous devez :
- choisir la dénomination sociale ;
- déterminer le siège social ;
- définir l’objet social ;
- désigner le ou les dirigeants ;
- déposer le capital social ;
- rédiger les statuts ;
- publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
- puis immatriculer la société.
Inconvénient 2 : Des charges sociales plus élevées
Les charges sociales du président de SASU sont plus importantes que celles d’un entrepreneur individuel. Elles représentent environ 80 % de la rémunération nette. Par contre, vous bénéficiez d’une meilleure protection sociale que le régime des travailleurs non salariés (TNS).
Inconvénient 3. Une structure plus rigide à modifier
Si vous décidez d’intégrer un nouvel associé, votre SASU deviendra automatiquement une SAS.
- la modification des statuts, s'ils ne prévoient pas déjà un fonctionnement à plusieurs associés ;
- parfois la rédaction d’un pacte d’associés pour définir de nouvelles règles (répartition des parts, décisions, sortie d’un associé, etc.) ;
- des frais administratifs (déclaration du caractère pluripersonnel de la société, dépôt des statuts modifiés, publication d’une annonce légale, les honoraires d’un professionnel pour vous accompagner, etc.).
En résumé, la SASU est une forme juridique à la fois moderne, souple et sécurisante. Elle vous offre une protection sociale solide, une responsabilité limitée, et la possibilité de faire évoluer votre structure facilement.
Mais elle implique aussi plus de formalités à la création et des charges sociales plus élevées que dans d’autres statuts.
Si vous cherchez un compromis entre liberté et sécurité, la SASU reste un excellent choix pour entreprendre seul.
Comment créer une SASU ? Les étapes de la création de la SASU
Créer une SASU, c’est un grand pas vers votre indépendance. Cependant, entre les statuts, le capital, l’annonce légale et les formalités à l’INPI, on peut vite s’y perdre. Pas de panique : avec un peu de méthode, tout devient simple.
Pour vous aider à y voir plus clair, nous avons regroupé les 6 étapes de création d'une SASU ci-dessous.


Étape 1 : réaliser un business plan et une étude de marché
Avant de vous lancer dans la création de votre SASU, vous devez vérifier la viabilité de votre projet. Une étude de marché et l'élaboration d'un business plan vous permettront d'éviter de choisir un modèle économique non viable, vous faisant ainsi gagner du temps et de l'argent.
Cette analyse peut également vous aider à ajuster votre projet pour maximiser vos chances de succès, tout en identifiant clairement les ressources nécessaires pour le mener à bien.
Le business plan sert précisément à cela. Pour le rédiger, vous devez bien comprendre votre marché cible, connaître vos clients, vos concurrents et les produits de substitution. Bien que la collecte de ces informations puisse être complexe, elle est cruciale pour établir un projet solide.
Étape 2 : rédiger les statuts de votre SASU
Pour élaborer les statuts de votre SASU, vous devez définir plusieurs éléments clés, tels que :
- le nom de la société ;
- son objet social ;
- le montant du capital social de la SASU ;
- et le lieu de son siège social.
Définir la dénomination sociale
Le nom de votre SASU, ou dénomination sociale, est le nom sous lequel elle sera identifiée. Vous avez une certaine liberté dans le choix de ce nom. Il peut être un nom propre ou commun, en français ou dans une autre langue, et peut ou non avoir un lien direct avec votre activité. Il peut aussi être purement fantaisiste.
Cependant, pour des raisons commerciales et de référencement en ligne, il est souvent préférable de choisir une dénomination qui reflète bien l’objet social de votre société.
Certaines règles doivent être respectées lors du choix de la dénomination sociale :
- l’utilisation de certaines ponctuations ou signes est interdite ;
- le nom doit être licite, c'est-à-dire respectueux des bonnes mœurs et de l’ordre public;
- il doit être libre, c'est-à-dire non protégé ou déjà utilisé par une autre entité.
- Évitez par ailleurs de mettre uniquement un nom/prénom car cela peut être rejeté par le greffe du tribunal de commerce (confusion entre personne physique et morale).
- Évitez également d’utiliser uniquement votre nom dans la dénomination sociale si vous envisagez de céder votre entreprise dans le futur.
De plus, pour les activités réglementées, il est interdit d’utiliser des termes réservés, comme “dentiste”, si vous ne remplissez pas les conditions nécessaires pour exercer cette profession.
Rédiger l’objet social
L’objet social définit les activités que votre SASU va exercer. Vous pouvez inclure plusieurs activités, mais il est important de formuler un objet suffisamment large pour éviter des modifications ultérieures, tout en étant suffisamment précis pour refléter fidèlement la nature de votre entreprise.
Exercer une activité non mentionnée dans les statuts pourrait entraîner des problèmes, comme le refus de couverture par votre assureur en cas de sinistre.
Veillez également à ce que l’objet social soit conforme à la loi, car toute activité illicite, comme la “Vente de stupéfiants”, sera rejetée.
Fixer le capital social
Le capital social de votre SASU peut être fixe ou variable et est déterminé par les apports des associés. Bien que vous puissiez théoriquement commencer avec un capital aussi bas qu’un euro, il est souvent plus judicieux de prévoir un montant plus élevé pour renforcer votre crédibilité auprès des partenaires financiers, fournisseurs et clients, et pour couvrir les premières dépenses. Un capital social trop faible peut également entraîner des formalités coûteuses si vous veniez à constater une perte.
Il n'y a pas de limite maximale pour le capital social, mais toute modification d'un capital fixe nécessitera des formalités supplémentaires.
Domicilier le siège social
Il existe plusieurs options pour domicilier le siège social de votre SASU : au domicile du président, dans une pépinière d'entreprises, dans une société de domiciliation, dans un local dédié. Le choix dépendra de vos moyens financiers et des besoins spécifiques de votre activité ou de votre projet.
Notez qu’il est possible de domicilier le siège social dans une habitation, par exemple chez vous, mais l'exercice de l'activité peut y être interdit. Pensez par exemple à vérifier votre règlement de copropriété.
Une fois ces éléments définis, vous pouvez rédiger le projet de statuts, qui devra être signé par l’associé unique. Ce projet est essentiel pour déposer le capital social et obtenir une attestation de dépôt de fonds.
La rédaction des statuts peut se faire à partir de modèles trouvés en ligne, mais cette approche comporte des risques. Les modèles disponibles peuvent ne pas être conformes à la législation actuelle ou ne pas être adaptés aux besoins spécifiques de votre activité. Pour éviter les erreurs, il est préférable de faire appel à un expert-comptable, comme Dougs, qui pourra vous accompagner dans la rédaction des statuts et s’assurer de leur conformité.
Étape 3 : choisir une banque et déposer le capital social
Il est impératif de créer un compte bancaire professionnel pour votre SASU, que vous pouvez ouvrir dans une banque traditionnelle ou une banque en ligne. Ce compte servira à déposer le capital social de votre société.
Une fois le dépôt effectué, la banque vous remettra une attestation de dépôt de fonds, un document indispensable pour finaliser la création de votre SASU.
Vous pouvez consulter notre guide sur quel compte pro choisir pour votre SASU ?
Étape 4 : signer les statuts
Après avoir reçu l’attestation de dépôt, vous pouvez procéder à la signature définitive des statuts de votre SASU.
Étape 5 : publier une annonce légale
La publication d’une annonce légale est une étape incontournable dans la création de votre SASU. Vous devez publier un avis dans un journal d’annonces légales situé dans le département où se trouve le siège social de votre société. Cette publication informe les tiers de la création de votre entreprise.
Veillez à rédiger votre annonce avec précision, car toute erreur pourrait nécessiter une correction voire une nouvelle publication, entraînant des frais supplémentaires.
Concrètement, l'annonce de la création de votre SASU doit obligatoirement comporter :
- l'adresse de votre siège social ;
- l'identification du dirigeant de l'entreprise ;
- la forme juridique choisie ;
- la dénomination sociale de l'entreprise ;
- l’objet social de votre SASU ;
- la localisation du greffe auquel vous êtes rattaché ;
- la valeur du capital social (et s'il est variable) ;
- la date de signature des statuts ;
- la durée de la personne morale.
Étape 6 : immatriculer la SASU en ligne
Depuis janvier 2023, le guichet unique de formalités des entreprises devient obligatoire pour toutes les formalités liées à la création d’entreprise. C’est par cette plateforme que vous devez désormais transmettre votre dossier de création de SASU pour obtenir votre immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).
Une fois votre dossier de création complet et envoyé, vous recevrez un extrait Kbis ainsi qu’une synthèse INPI attestant de l’immatriculation de votre SASU.
Le dossier de création se fait en ligne via le guichet unique et doit inclure :
- un justificatif de domiciliation de la SASU, tel qu'un contrat de bail ou une facture d'énergie de moins de trois mois ;
- une autorisation de domiciliation signée ;
- une copie signée de la carte d’identité du président de la SASU ;
- une copie de l’avis de publication dans un journal d’annonces légales (JAL) accompagnée de l’attestation de parution de l’avis de constitution ;
- une déclaration sur l’honneur de non-condamnation du dirigeant ;
- un exemplaire original signé des statuts de la société ;
- la liste des souscripteurs en cas d’apports en numéraire ou en nature ;
- la déclaration des bénéficiaires effectifs (RBE), indiquant les personnes détenant plus de 25 % du capital et des droits de vote ;
- et enfin, le paiement des frais de greffe, indispensable à la validation du dossier.
L’ensemble de ces formalités de création d’entreprise doit être transmis via le guichet unique de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle), qui assure la transmission au greffe du tribunal de commerce ainsi qu’à la Chambre des métiers le cas échéant.

NB : Certaines situations nécessitent des documents additionnels dans le dossier d’immatriculation :
- Apports en nature : si votre capital comprend des biens (véhicule, matériel, ordinateur, etc.), vous devez faire appel à un commissaire aux apports. Il établit un rapport annexé aux statuts.
- Activité réglementée : certaines professions (santé, droit, assurance, immobilier, transport…) nécessitent une autorisation d’exercice à joindre au dossier.
- Nomination d’un commissaire aux comptes : si vous dépassez certains seuils ou choisissez d’en désigner un, joignez la lettre d’acceptation du commissaire aux comptes.
- Forme notariée : dans de rares cas (notamment en cas d’apports immobiliers), un acte de constitution notarié peut être exigé.
En résumé, les 6 étapes pour créer votre SASU :
- Étape 1 : réalisez votre business plan et votre étude de marché pour vérifier la viabilité de votre projet.
- Étape 2 : rédigez les statuts de votre société (nom, objet social, capital, siège social).
- Étape 3 : choisir une banque et déposez votre capital social pour obtenir l’attestation de dépôt de fonds.
- Étape 4 : signez les statuts définitifs après le dépôt du capital.