Optimisation de la rémunération du président de SASU : les bons conseils !
💡 Depuis 2020, le RSI est intégré au régime général de la Sécurité sociale, et devient la Sécurité sociale des indépendants !
Aujourd'hui, on ne parle plus de RSI car elle a été dissoute en 2018. Depuis 2020, la Sécurité sociale pour les indépendants est intégrée au sein du régime général de la Sécurité sociale. Pas de souci : le changement est automatique ! Vous n'avez donc aucune démarche à faire de votre côté.
Vous avez créé une entreprise, et tout particulièrement une société par actions simplifiée (SAS), ou une société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) ? Ou vous envisagez de le faire ? Sachez que vous devez nommer un seul et unique président, dans le respect de certaines formalités. Mais au-delà de cette nomination, la question qui taraude nombre de futurs ou actuels dirigeants est : comment se rémunérer et, surtout, comment optimiser sa rémunération de président de SASU ou de SAS ?
Si ces formes juridiques sont plébiscitées par les entrepreneurs, ce n’est pas pour rien : en plus de permettre d’éviter le régime social des indépendants et d’offrir une certaine protection, les options pour se rémunérer et les outils pour optimiser sa rémunération sont multiples. Bulletin de salaire, dividendes, contrat d’intéressement, contrat d’épargne salariale… Vaste sujet ! Rassurez-vous : on vous explique tout, tout, tout ce qu’il faut savoir pour augmenter sa rémunération de dirigeant de SAS ou de SASU !
Vous voulez en savoir plus sur votre rémunération ?
💸 Comment optimiser la rémunération du dirigeant : le salaire et les primes
C’est bien souvent la première option à laquelle on pense : se verser un salaire. Car oui, en tant que président de SAS ou de SASU, vous avez l’opportunité de vous considérer comme un salarié. Mais quels sont les avantages que vous pouvez en tirer ? Quelles sont les conséquences fiscales d’un tel choix ? Voici quelques éléments de réponse pour vous aider à savoir si cette option vous permettra d’augmenter votre rémunération de dirigeant de SAS ou de SASU.
Pourquoi se verser un salaire en tant que président de SAS / SASU ?
En tant que mandataire social, tout président de SAS ou de SASU est assimilé salarié. Autrement dit, même si vous n’avez pas de contrat de travail, vous bénéficiez du régime de la sécurité sociale. Si vous décidez de vous rémunérer, vous pouvez donc percevoir, chaque mois, un bulletin de salaire. Alors, pourquoi pas ?
Avec ce régime social, vous faites face aux inconvénients aussi bien qu’aux avantages du salariat : les charges sociales et leurs coûts, la retraite, la formation, le cumul de mandat, les indemnités maladie journalières, le congé maternité ou paternité… En revanche, contrairement à un salarié, vous n’êtes pas soumis au Code du travail, et ne cotisez pas auprès de l’assurance chômage. À moins de vous tourner vers des assurances privées, vous ne bénéficiez pas de Pôle Emploi et n’avez pas droit aux congés payés. De la même manière, vous n’êtes pas soumis à la durée légale du temps de travail.
De quoi faire hésiter ? Peut-être, mais en parallèle, en tant que dirigeant de SASU ou de SAS, vous pouvez vous verser un salaire avec une certaine liberté. Vous pouvez fixer votre propre rémunération, décider de votre temps et de votre lieu de travail… ce qui représente, aussi, certains atouts à ne pas négliger !
La prime du dirigeant de SAS ou de SASU
En tant que président de SASU ou de SAS, il est aussi possible de se verser une prime. Cela revient à se verser un salaire : la prime versée doit être indiquée sur un bulletin de paie, et les charges sociales restent les mêmes. En revanche, un versement de prime doit être décidé lors d’une assemblée générale.
Focus sur le bulletin de salaire
Le bulletin de salaire d’un président de SAS ou de SASU retrace tout ce que la société verse sur le compte personnel du dirigeant, ainsi que toutes les charges sociales versées à l’État. Rien d’étonnant si l’on connaît la traditionnelle fiche de paie d’un salarié… Mais il faut être conscient du fait que ces charges sont particulièrement élevées en tant qu’assimilé salarié !
Un salaire de dirigeant représente en effet certains coûts importants : attention à ne pas confondre le salaire net, reçu, du salaire brut, fixé dans les statuts ou le PV d’assemblée générale, qui sert de base au calcul des charges. Le coût global comprend ainsi le salaire net, mais aussi les charges salariales et les charges patronales…
Quand et comment doit être fixé le salaire d’un président de SAS ou de SASU ?
La pérennité de votre entreprise doit passer avant votre rémunération : pas question de vous précipiter. Généralement, il est déconseillé de se rémunérer dès la première année.
En effet, mieux vaut d’abord mettre de l’argent de côté et assurer les charges mensuelles (l’assurance, le loyer, l’électricité, etc.) ainsi que les autres dépenses obligatoires (comme la contribution foncière des entreprises, par exemple). Avant de réfléchir à vous verser un salaire, votre entreprise doit pouvoir fonctionner une année entière.
Une fois ce premier objectif atteint, il est nécessaire de réunir au moins trois mois de chiffre d’affaires sur le compte bancaire de l’entreprise. À partir de là, vous pouvez sérieusement songer à vous rémunérer.
Il vous faudra alors définir un salaire fixe, et ce, sans oublier que 80 % de charges sociales seront prélevées. En effet, le régime général s’applique sans régime de faveur. Puisqu’il est assimilé salarié, un président de SASU ou de SAS qui se rémunère cotise également au régime général de la sécurité sociale et aux caisses de retraite AGIRC et ARRCO.
Ce salaire devra être déterminé lors de l’établissement des statuts, par les éventuels associés, ou faire suite à une décision collective. Il doit alors être fixé en tenant compte de :
- la validation des trimestres de retraite,
- la taxe PUMa, qui vous permet de cotiser à la sécurité sociale et de bénéficier des remboursements de frais médicaux,
- ainsi que les indemnités journalières.
Ces versements impactent fortement l’entreprise, avec une augmentation des charges, une baisse du bénéfice et de l’impôt sur les sociétés.
Par exemple…
Pour un salaire net de 100 € :
– 28 € de retenues salariales,
– 58 € de charges patronales,
– 28 € d’économie pour une tranche d’impôt sur les sociétés à 15 %,
– 52 € pour une tranche à 28 %.
Le coût réel est donc de :
– 158 € si l’impôt sur les sociétés est à 15 %,
– 134 € si l’impôt sur les sociétés est à 28 %.
Enfin, il ne faut pas laisser de côté l’impôt sur le revenu personnel, qui sera de l’ordre de 15 € !
Faut-il se verser un salaire ?
Pas toujours facile de se verser une rémunération minimum ! Comme évoqué précédemment, vous devez vous assurer d’avoir le nécessaire pour payer les charges sociales, et éventuellement le supplément d’impôt sur les revenus que vous allez devoir payer à titre personnel.
Si c’est le cas, vous avez le choix entre vous verser votre salaire ou laisser la rémunération en compte courant d’associé : cela vous permettra de la prendre par la suite, peu importe le délai, sans que cela ne coûte quoi que ce soit !
[Vidéo] Tout ce qu’il faut savoir sur le compte courant d’associé !
Comment se verser un salaire pour augmenter sa rémunération de président de SAS / SASU ?
Il est déconseillé de se verser 12 bulletins de paie… pour une simple et bonne raison : un salaire sur deux mois, au moins, est requis pour valider les 4 trimestres de retraite. Et il faut savoir que de gros salaires versés sur un seul mois augmentent les cotisations sociales !
En veillant à respecter cette bonne pratique, vous pourrez également adapter vos versements en fonction de votre activité. Celle-ci connaît un pic ? Vous pouvez en profiter pour vous attribuer une prime sur le mois en question !
Si votre SAS ou votre SASU se développe bien, et que vous réunissez les conditions pour passer à l’action, rien ne vous empêche de vous verser un salaire, comme un salarié… mais avec une liberté supplémentaire. Cependant, si vous voulez optimiser votre rémunération, mieux vaut avant de vous lancer étudier les différentes formes de rémunération qui s’offrent à vous. Et si les dividendes étaient une meilleure option ?